La Presse Anarchiste

Les coopératives de production

Les
adver­saires des coopé­ra­tives de pro­duc­tion prétendent
que le pro­lé­ta­riat n’est point mûr pour les coopératives
de pro­duc­tion, que les ouvriers sont inca­pables de s’en­tendre entre
eux, etc., etc. Un exemple du contraire nous est four­ni par les
résul­tats obte­nus par la Mine aux Mineurs de Monthieux
(Loire). C’est vrai qu’il a fal­lu cinq ou six ans de tâtonnements
et d’é­checs, mais dès 1897, la situa­tion s’améliorait
et aujourd’­hui la Socié­té pos­sède 200 000
francs en banque.

La
vaillante Socié­té ne se réserve que 22 ½ %
des béné­fices nets, attri­buant le reste à
diverses caisses, notam­ment la caisse de secours du Syn­di­cat des
mineurs. Elle trouve moyen de ser­vir des pen­sions aux vieux ouvriers
de l’an­cienne Com­pa­gnie, verse sans rien rete­nir à ses
ouvriers des primes d’as­su­rances contre les acci­dents, et les fonds
néces­saires à la caisse de retraite et à la
caisse de secours.


où une com­pa­gnie capi­ta­liste a per­du 6 mil­lions, une
asso­cia­tion ouvrière qui, en 1895, avait 733 fr. 80
en caisse et 50 000 fr. de dettes, a réus­si à
extraire 80 000 tonnes de char­bon durant l’exer­cice 1899 – 1900,
à fon­cer un puits de 400 mètres, à faire pour
100 000 francs d’ins­tal­la­tions exté­rieures et à
réa­li­ser un béné­fice brut sur les ventes
de 314 830 fr. 35.

Et
le cama­rade C. Prud­homme qui dirige et a mené — après
quelles dif­fi­cul­tés ! — cette décisive
expé­rience de la capa­ci­té orga­nique du prolétariat,
touche comme appoin­te­ments men­suels la somme de 220 francs !

Comme
le fait remar­quer avec rai­son la Coopé­ra­tion des idées,
le pro­lé­ta­riat est prêt à conqué­rir la
grande indus­trie, il contient les puis­sances techniques
intel­lec­tuelles, morales qui l’é­man­ci­pe­ront. Et il sau­ra les
mettre en jeu quand il ne sera plus la dupe des politiciens.

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