Tu fuis, et tu n’es rien ;
Tu apparais et tu n’es qu’une ombre ;
Tu t’élèves et tu n’es qu’une fumée ;
Tu fuis chaque jour, et chaque jour tu viens, car en venant tu fuis et tu viens en fuyant ;
Diversement tu te termines, semblablement tu commences ;
Diversement tu bruis, semblablement tu fuis.
Douce aux incensés, amère au sages, ceux qui t’aiment ne te connaissent pas
et ceux-là seuls te connaissent qui te méprisent.
Tu n’es donc pas une vérité, tu es un mensonge.
Tu te montres comme une vérité et comme un mensonge tu t’éclipses.
Qu’es-tu donc ô Vie humaine ?
Tu es la voie des mortels et non leur Vie.
Non, tu n’es pas une vraie Vie.
Tu n’es qu’un chemin, et inégal encore : long pour les uns, court pour les autres ; large pour ceux-ci, étroit pour ceux-là ; joyeux pour quelques-uns, triste pour le plus grand nombre, mais pour tous également rapide et sans retour…
M. Grivet-Richard