Il y a d’abord un thème, c’est-à-dire un argument dont il est entendu que nous discuterons. Il importe que ce thème soit respecté, qu’il ne serve pas de prétexte à l’énoncé de choses qui peuvent être très intéressantes, mais sont en dehors du sujet.
Savoir discuter signifie savoir se contrôler quand on parle, non pas s’étendre en employant la fougue ou la rhétorique. Savoir discuter, c’est, quand parle autrui, ne pas interrompre.
On parle pour être compris, autrement on resterait silencieux. Pour être bien compris et par tous, il importe qu’aucun des assistants à la réunion ne converse avec qui que ce soit. Éviter le dialogue ou discours à deux, toujours âpre, rapide, passionné, rempli de sous-entendus. La passion, dans la discussion, ne rend pas le sujet discuté intéressant, mais, au contraire, obscur et confus.
Le « président », c’est-à-dire celui qui a introduit le sujet, est le seul qui puisse interrompre celui qui parle en dehors de ce sujet. Son rôle est non de discuter, mais de laisser discuter les autres, en veillant que chacun ait son tour.
Le retardataire ne saurait s’immiscer dans la discussion aussitôt son arrivée, il parle souvent pour répéter des choses déjà dites ou qui n’ont aucun rapport avec le sujet présenté.
Avant de quitter le local, il est indiqué qu’on attende que le « président » ait clos la discussion par ses observations.
Une discussion sérieuse, sereine, intelligente est la première démonstration de notre capacité à nous gouverner nous-mêmes.
(Adapté d’Il Libertario)