L’Idée de Dieu,
par Émile Couret, brochure à 0.15 centime ; en
vente chez l’auteur, 4, rue de Saintonge, chez M. Kubler, 10, même
rue et aux bureaux des Temps Nouveaux.
Cette brochure est la
première d’une série de publications du même
genre, publiées par l’auteur sous le titre général
de : Les Plaies sociales.
Émile Couret y
constate que l’idée de Dieu, d’où est dérivée
l’idée de l’autorité, est remplacée de plus en
plus par l’idée de solidarité universelle, laquelle
sera l’idéal d’une société libre, au triple
point de vue matériel, moral et intellectuel.
― O
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Vient de paraître
chez Stock : la Psychologie de l’anarchiste-socialiste,
par A. Hamon, 1 vol., 3 fr. 50. Chez nous, 2 fr. 50 ;
franco, 2 fr. 75.
Comme nous l’avons
déclaré dans notre premier numéro, nous nous
bornerons à annoncer, purement et simplement, les livres de
nos collaborateurs ; non pas que nous aurions crainte de nous
dire mutuellement la vérité, — nos collaborateurs
sont, certainement, au-dessus des questions d’amour-propre, et la
vérité, même lorsqu’elle est, parfois,
désagréable, ne doit pas les effrayer. Mais, dans la
presse, on a tellement usé, entre coteries, de :
« Passe-moi la casse, je te passerai le séné »
— à moins que l’on ne se mangeât le nez, — que nous
voulons éviter jusqu’à ce qui pourrait ressembler à
un esprit de camaraderie.
Nos colonnes sont
ouvertes à nos collaborateurs : à eux de s’y faire
estimer du public, qui doit juger par lui-même. Leur grouper un
public intelligent, c’est encore la meilleure publicité que
nous puissions leur offrir.
― O
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Le Grand Trimard,
par Zo d’Axa, illustré par Anquetin, Lucien Pissaro et F.
Valloton, 1 vol., 3 fr. 50, chez H. Kistemaeckers, 73, rue
Dupont, Bruxelles.
C’est son voyage du
Palais de Justice à Jaffa, par Londres, la Hollande,
l’Allemagne, etc., que raconte l’ami d’Axa, avec la verve et l’ironie
que connaissent les anciens lecteurs de l’En dehors. Voyage qui se
termina par l’arrestation de l’auteur en Turquie, en vertu de
capitulations signées par François Ier.
Mais comme ce récit
est émaillé de coups de griffes à l’autorité,
de coups de pattes à la famille, à la propriété
et « autres balançoires », le livre
prend de suite une saveur particulière qui le recommande à
la lecture de nos camarades.
Relevons seulement, en
passant, un petit travers de l’auteur qui, ayant la haine de
l’enrégimentation, — ce dont nous le félicitons —
qui l’affirma en appelant son journal l’En dehors, mais qui pousse
cela au culte, au paradoxe, et finit par croire lui-même qu’il
est bien en dehors de tout et de tous et ne ressemble à
personne.
Il se trompe. C’est un
travers qu’il a de commun avec beaucoup de jeunes littérateurs,
illusion d’optique qui, par le fait qu’elle est partagée par
plusieurs individus, a pour effet, qu’ils le veuillent ou non, de les
grouper sous une même étiquette et de diminuer d’autant
leur « en dehorsisme ».
Être « en
dehors » n’est, au fond, qu’une attitude, une pose, et non
un fait. Quelle que soit l’originalité des idées que
l’on professe, des conceptions que l’on se fasse de la vie, nous
trouverons toujours des individus qui pensent, plus ou moins, comme
nous. Ces idées, ces conceptions elles-mêmes, ne nous
sont pas poussées spontanément dans le cerveau, nous
les tenons de notre ascendance, de notre éducation, de notre
milieu, de nos conversations, des auteurs que nous avons lus. Nous ne
faisons, en somme, que retaper les vieilles idées, en y
introduisant un peu de nous-mêmes, mais si peu, que se croire
« en dehors », ce n’est en réalité
qu’une variante de ceux qui se croient « au-dessus »
ce qui ne rime à rien.
Vindex.