Intensément vibrant aux fibres de mon livre,
Créant un univers exaltant où je vis,
Dont le cercle jaloux me hausse et me délivre…
Mais non, ce n’est pas vrai qu’autour de moi le monde
En dehors de ce rêve où je m’agrippe encor,
Par delà mon oubli tisse une toile immonde
Pour un cadre étouffant d’hallucinant décor…
Mais non, ce n’est pas vrai : les barreaux, les verrous,
Les murs noircis, ternis de blafard et de raies
Les pleurs, le désespoir, les hurlements de fous
Les heurts scandant la nuit, les râles et les plaies…
Mais non, ce n’est pas vrai I Il faut tenter l’effort !
Ne jamais accepter : ce n’est pas vrai, la mort…
Henri Frossard