La Presse Anarchiste

Introduction

Depuis
le début de l’année, « Anar­chisme et
Non-Vio­lence » a adhéré en tant que pub­li­ca­tion à
l’Internationale des Résis­tants à la Guerre qui est
une organ­i­sa­tion paci­fiste. Nous nous expliquons un peu plus loin
quant aux moti­va­tions de cette affil­i­a­tion (voir le texte de Michel
Bou­quet sur l’IRG) .

Sommes-nous
pour autant et essen­tielle­ment des paci­fistes et plus
par­ti­c­ulière­ment des paci­fistes inté­graux ? Car si cela
était, pourquoi n’avoir pas man­i­festé en pre­mier lieu
notre intérêt pour des organ­i­sa­tions pacifistes
français­es ? Pourquoi avoir lancé encore une petite
revue, encore une chapelle ? Dis­ons que les for­ma­tions pacifistes
nous parais­sent vieil­lies et sclérosées, qu’il nous a
paru inutile d’y ten­ter un tra­vail de l’intérieur. D’autre
part, nous nous devions de dévelop­per nos caractères
pro­pres, d’être nous-mêmes.

Le
« chapel­lisme », quand il per­met une spécialisation
dans le tra­vail, quand il est un lab­o­ra­toire pour des expériences
nou­velles, pour des analy­ses dif­férentes, n’est pas un mal
en soi. Il y a dan­ger quand la chapelle se coupe de l’extérieur,
quand elle ne sait plus dia­loguer ; et le dia­logue est devenu une
par­tie impor­tante de notre pro­gramme. Aus­si ten­tons-nous d’être
ouverts, lucides et hon­nêtes, aus­si voulons-nous être
atten­tifs aux cri­tiques et mieux con­naître les autres avant de
les cri­ti­quer. Enfin, nous sommes con­scients de la per­ma­nence et du
non-achève­ment du dia­logue. Nous nous voulons groupe de
tra­vail théorique et pra­tique, nous souhaitons être vus
comme un champ d’expériences. Expéri­ences que nous
assumons, expliquons, confrontons.

Le
thème pro­posé ici est le paci­fisme intégral,
option défendue en France­ essen­tielle­ment par trois
pub­li­ca­tions :la Voie de la Paix, Lib­erté et l’Union
paci­fiste
 ; cette dernière est l’organe de la section
française de l’Internationale des Résis­tants à
la Guerre. Dans notre précé­dent numéro sur
« l’Action », nous avions présen­té un
cer­tain nom­bre d’engagements ori­en­tés avant tout contre
l’armement atom­ique, la pré­pa­ra­tion à la guerre et la
mil­i­tari­sa­tion crois­sante des Français. En fait, le caractère
paci­fiste de ces actes sup­plan­tait net­te­ment celui non vio­lent qui
est générale­ment à la base des moti­va­tions des
objecteurs, des « ren­voyeurs » de livret et des « refuseurs » d’impôt. Nous con­sta­tons que la guerre est
ici le point d’impact prin­ci­pal de l’action non vio­lente. Nous
savons aus­si que les per­son­nes engagées ne se reconnaissent
pas comme mil­i­tante des organ­i­sa­tions paci­fistes déjà
citées, que les objecteurs par exem­ple n’ont pas de liens
très étroits avec les­dites pub­li­ca­tions. II y a comme
un hia­tus entre les paci­fistes et ceux qui font ces actions
paci­fistes. Pourquoi ? Nous essaierons de l’expliquer.

Pour
mieux com­pren­dre le paci­fisme inté­gral nous avons consulté
les pub­li­ca­tions de ces dernières années : nous avons
cru utile d’en extraire cer­tains textes car­ac­téris­tiques et
de les analyser pour faire ressor­tir les thèmes qui nous
sem­blent essen­tiels. Nous ver­rons rapi­de­ment qu’il y a frottement
entre deux con­cep­tions voisines : le paci­fisme et la non-violence.


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