La Presse Anarchiste

L’économie algérienne est-elle viable ?

« L’Al­gé­rie
n’est pas viable en cas de retrait des troupes fran­çaises : son
agri­cul­ture est minée par des abus de toutes sortes et elle a
sept mil­lions d’ha­bi­tants en trop qui, si injuste que soit leur sort
n’en vivent pas moins aux cro­chets de la métro­pole. Il n’y a
pas de digni­té pos­sible pour un peuple réduit par son
expan­sion démo­gra­phique à une sorte de mendicité
armée. »

Ces
lignes adresses par A. P. à Noir & Rouge qui les publia
dans son cour­rier du numé­ro 9 ont au moins la franchise
d’ex­pri­mer une opi­nion fré­quente jusque dans cer­tains milieux
anar­chistes. Mis à part que cette opi­nion concourt au maintien
de l’im­pé­ria­lisme fran­çais, elle repose sur une
appré­cia­tion des faits qu’il convient de réexaminer.

L’Al­gé­rie
pays pauvre ?

L’Al­gé­rie
est logée à le même enseigne que tous les pays
médi­ter­ra­néen ni plus ni moins. Les ressources
phy­siques du Magh­reb sont com­pa­rables à celles des autres
pénin­sules : ibé­rique, ita­lique, bal­ka­nique ou
ana­to­lienne. Les condi­tions de cli­mat de relief et de sol sont
semblables :


Cli­mat à ten­dance : étés secs, faibles pluies de
printemps


Relief sur­tout mon­ta­gneux avec de petites plaines côtières
et des pla­teaux intérieurs.


Sols mon­ta­gneux ou médiocres : pauvres en humus, nus, délavés,
décal­ci­fiés ou à croutes.

Ce
milieu est pré­ci­sé­ment celui qui vit éclore les
civi­li­sa­tions antiques fon­dées sur le blé, la vigne,
l’o­li­vier et l’élevage.

Depuis,
on a trou­vé, de la Flandre à l’U­kraine et du Mississipi
à l’Aus­tra­lie de bien meilleures terres pour les céréales
ou l’é­le­vage. Mais pour l’ar­bo­ri­cul­ture et
l’hor­ti­cul­ture, la pro­duc­tion de fruits et de légumes,
les pays médi­ter­ra­néens demeurent les plus favorisés.
Avec un mini­mum d’ir­ri­ga­tion il n’est pas de plus beaux jar­dins et
ver­gers. Si la Cali­for­nie est deve­nue l’une des plus riches contrées
du monde, elle le doit à une uti­li­sa­tion métho­dique de
condi­tions ana­logues. D’ores et déjà, l’Algérie
comme le reste du Magh­reb dis­pose d’un incom­pa­rable cla­vier de
cultures frui­tières (vignes, abri­co­tiers, figuiers, amandiers,
oli­viers, agrumes, dat­tiers) ou maraî­chères (légumes
pri­meurs ou tar­difs). Et sui­vant les régions l’on trouve des
terres pro­pices aux céréales les plus diverses (orge,
blé, maïs ou riz). S’il est évident que cette
céréa­li­cul­ture ne peut suf­fire que de façon
par­tielle à la popu­la­tion, du moins l’ex­cé­dent de
fruits et légumes peut four­nir une base appréciée
d’é­changes avec l’Europe.

Les
res­sources minières
sont impor­tantes en Algérie
même (Fer de très bonne teneur de l’Ouen­za et Benisaf,
phos­phates, plomb, zinc, anti­moine…). Si l’on consi­dère le
Maroc et la Tuni­sie dont la sépa­ra­tion toute pro­vi­soire n’est
due qu’à l’im­pé­ria­lisme, le Magh­reb occupe une place de
pre­mier plan comme four­nis­seur de matières rares. Outre les
miné­raux ci-des­sus, il détient des réserves des
mine­rais les plus indis­pen­sables à la métallurgie
moderne (man­ga­nèse, Cobalt, molyb­dène, vanadium…)

Les
res­sources éner­gé­tiques
quant à elles, bien
que les condi­tions cli­ma­tiques soient peu pro­pices à
l’hy­dro­élec­tri­ci­té, ne manquent pas :


La houille abon­dante : des confins algé­ro-maro­cains n’a jusqu’à
ce jour inté­res­sé per­sonne car, loin de la mer, son
exploi­ta­tion mas­sive impli­que­rait l’in­dus­tria­li­sa­tion du pays.


Le pétrole récem­ment décou­vert dans le Nord du
Saha­ra inté­resse par contre beau­coup plus les grands rapaces
inter­na­tio­naux. Mais il pour­rait être un atout du développement
du Magh­reb encore plus impor­tant que le gaz et le pétrole
l’ont été pour l’Italie.

L’Al­gé­rie
sous-déve­lop­pée par la volon­té du plus fort

L’Al­gé­rie
a donc les bases d’une éco­no­mie variée, cepen­dant elle
n’a pas d’in­dus­trie, son agri­cul­ture est mal orien­tée, et le
chô­mage est mas­sif. L’Al­gé­rie régie par le « pacte
colo­nial » a, en effet, été réduite au rôle
de four­nis­seur de matières pre­mières agri­coles ou
minières. Le déve­lop­pe­ment éco­no­mique y fut
res­treint le plus pos­sible : voies fer­rées pour conduire les
pro­duits jus­qu’à la mer et ports pour les embar­quer. Pas
d’in­dus­tries, à part les trans­for­ma­tions élémentaire
(mino­te­ries, hui­le­ries, savon­ne­ries, cimen­te­ries). Pas la moindre
métal­lur­gie. Le mine­rai de fer sera trai­té en
Angle­terre. Quant au char­bon il revient dans les ports moins cher
livré des U.S.A. qu’a­me­né du Sud, tant les che­mins de
fer sont vétustes. Le régime de l’u­nion douanière
et du mono­pole de pavillon fran­çais fait de l’Algérie
un débou­ché réser­vé à l’industrie
fran­çaise et anni­hile tout espoir d’industrialisation.

L’Al­gé­rie
colonisée

Le
régime colo­nial donne-t-il un plus grand essor à
l’agriculture ?

À
côté des des 9 mil­lions de Bérbéro-Arabes
vivent 915000 Euro­péens et 130000 juifs (assi­mi­lés
admi­nis­tra­ti­ve­ment aux euro­péens). Plus du quart des Européens
vit à Alger et à peu près autant à Oran
plus Constan­tine. La grande majo­ri­té des Euro­péens est
cita­dine empoyée dans tous les ser­vices d’ad­mi­nis­tra­tion, de
répres­sion, de com­mu­ni­ca­tions et trans­ports (fonc­tion­naires,
gen­darmes, pos­tiers, che­mi­nots, dockers) dans les meilleurs postes de
l’in­dus­trie. C’est une popu­la­tion acca­pa­rant sur­tout le secteur
« ter­tiaire ». Alors que 80% des Euro­péens vivent en
ville, plus de 80% des Ara­bo-Ber­bères vivent à la
cam­pagne. Les colons bien que consti­tuant une toute petite minorité
(25000 exploi­tants à côté de 532000 exploitants
autoch­tones) déte­naient 31,2% de la sur­face culti­vable, 37,9%
de la sur­face effec­ti­ve­ment culti­vée avec (en 1953) plus de
65% du total brut de de la pro­duc­tion agri­cole algé­rienne (92
mil­liards de francs contre 48 mil­liards aux algériens).

La
moyenne des exploi­ta­tions euro­péennes s’accroissait
régu­liè­re­ment tan­dis que leur nombre diminuait :

en
1929 : 26153 exploi­ta­tions avec 89,6 ha en moyenne

en
1940 : 25000 exploi­ta­tions avec 108,8 ha en moyenne

en
1951 : 21650 exploi­ta­tions avec 124,8 ha en moyenne

La
simple com­pa­rai­son des deux chiffres de 1951 montrent que les
pro­prié­tés des colons sont en moyenne près de 10
fois plus grandes que celles des Algé­riens, ruine la légende
des « petits colons et du gros caïd indigène »

En
1940, 80% des terres euro­péenne, 2165000 ha, appar­te­nait à
moins de 6000 pro­prié­taires. 5600 gros musul­mans propriétaires
de plus de 100 ha déte­naient 20% des terres des musulmans.
(1582000 ha).

Par
contre 73,4% des musul­mans déte­nait 24% des terres musulmanes,
répar­ties en exploi­ta­tions de moins de 10 ha, ils n’a­vaient en
moyenne que 4,7 ha, alors que 20 ha sont recon­nus comme nécessaires
pour faire vivre une famille (10 ha en culture et 10 ha en jachère
de pâture bisannuelle).

La
main­mise des colons sur les meilleures terres algérienne
s’est accom­plie depuis la conquête par la confiscation
juri­dique pro­gres­sive de caté­go­ries tou­jours nouvelles :
domaine du sou­ve­rain, domaine public, domaine des chefs, des
familles, ou tri­bus rebelles, « terres dont les occu­pants ne
peuvent jus­ti­fier pro­prié­té par un titre ou des travaux
per­ma­nents (mai­son…)» Tout l’ef­fort de la législation
por­ta à « fran­ci­ser » le régime de propriété,
rendre acces­sibles, donc acqué­rables par les colons, les
terres qui ne l’é­taient pas : terres col­lec­tives des tribus
(biens Arch), biens de main morte légués théoriquement
aux fon­da­tions pieuses (biens Mabou). Chaque mesure de recensement
des terres ser­vant en outres de pré­texte à différents
« dépla­ce­ments » des tri­bus et répar­ti­tion en
lots fami­liaux inutilisables.

La
vente par lots de colo­ni­sa­tion fut un échec. La plu­part des
petits colons sans moyens, ni expé­rience, reven­daient leurs
lots aux grosses socié­tés… quand ils ne mourraient
pas sur place.

Des
ouvriers de 1848, un sur 6 mou­rut dans l’année
d’«installation », le tiers ren­tra en France, la moitié
des sur­vi­vants continua.

Des
oppo­sants au 2 décembre 1851, « fixés » dans
la Mitid­ja, un sur cinq mou­rut dans l’année.

Moins
d’un tiers des alsa­ciens-lor­rains de 1871 conser­vait des concessions
en 1899.

Les
terres prises aux indi­gènes sont rapi­de­ment tombées
dans les mains de gros colons (Ber­geaud : 1990 ha en 3 proprietés
dans la Mitid­ja, plus des inté­rêts ailleurs…) et de
socie­tés capi­ta­listes (Cie Gene­voise : 15000 ha dans la région
de Sétif ; Cie Algé­rienne 60000 ha…)

La
colo­ni­sa­tion en Algé­rie n’a pas ame­né la transformation
de l’é­co­no­mie agri­cole tra­di­tion­nelle mais la jux­ta­po­si­tion de
deux agri­cul­tures étran­gères l’une à l’autre.
L’une de type pré-capi­ta­liste inchan­gée depuis
l’an­ti­qui­té, cor­res­pon­dant à une struc­ture tri­bale et
fami­liale et ayant pour but de faire vivre. L’autre de type
capi­ta­liste très évo­lué, dépen­dant du
cré­dit comme du mar­ché et ayant pour but de rapporter
des bénéfices.

Cette
agri­cul­ture capi­ta­liste s’est déve­lop­pée à côté
de l’a­gri­cul­ture de sub­sis­tance et à ses dépens, sans
autre rela­tion que le tra­vail sala­rié des indigènes
chez les colons, et sur­tout, sans valeur d’en­sei­gne­ment agronomique,
car les colons, dis­po­sant de l’aide de gros capi­taux bénéficiaient
seuls d’une légis­la­tion agraire, d’é­qui­pe­ment, de
trans­ports, d’une recherche scien­ti­fique, d’une orga­ni­sa­tion du
mar­ché à leur avan­tage. Les indi­gènes avec peu
de terres, sans moyens finan­ciers pour ache­ter du maté­riel et
sans édu­ca­tion (80% d’illet­trés) ne pou­vaient « imiter »
les européens.

Les
colons, à coups d’in­ves­tis­se­ments, se lan­cèrent dans
les cultures riches, à haut ren­de­ment et à caractère
spé­cu­la­tif, des­ti­nées à l’ex­por­ta­tion, sans
tenir aucun compte des besoins du pays.

L’a­gri­cul­ture
algé­rienne s’ap­pa­rente ain­si plus à celle des pays
colo­niaux de plan­ta­tion à mino­ri­té européenne
(Afrique du Sud, Rho­dé­sie, Kenya…) qu’à celle des
régions pion­nières d’A­mé­ri­clue par exemple, où
sont pour­tant employées les mêmes méthodes
modernes (irri­ga­tion, dry-far­ming…) nais par un peuplement
homogène.

Le
scan­dale des culture spéculatives

Le
scan­dale d’une viti­cul­ture ten­ta­cu­laire, exclu­sive en des régions
entières (grandes et petites pro­prié­tés) dans un
pays où la cou­tume pros­crit les bois­sons alcoo­li­sées a
été sou­vent dénoncé.

Mal­gré
cela l’Al­gé­rie est deve­nue le troi­sième pro­duc­teur de
vin du monde et la vigne four­nit 40 à 45% des exportations
algé­riennes. Or, ce vin, non seule­ment n’est pas utile aux
algé­riens mais il est utile à personne !

Car
il est inté­gra­le­ment expor­té en France.

La
France, de loin pre­mier pro­duc­teur de vin (30% de la production
mon­diale, Ita­lie 20%, autres pays : moins de 10% cha­cun), n’est pas le
pre­mier expor­ta­teur, à peine 5% des expor­ta­tions mondiales —
Le Por­tu­gal, l’Es­pagne, l’I­ta­lie, la Tuni­sie même exportent
plus : envi­ron 7% cha­cun. Mais elle est —  oh ! Para­doxe — de très
loin, elle aus­si LE PREMIER IMPORTATEUR (70% des importations
mondiales).

L’ex­pli­ca­tion
est simple : l’Al­gé­rie est — de très loin elle aussi —
le pre­mier expor­ta­teur (67% des expor­ta­tions) et seule la France
achète son vin.

Ain­si,
un pays comme la France, où la sur­pro­duc­tion de vin est
notoi­re­ment endé­mique, inca­pable d’ex­por­ter, draine vers lui
plus des 23 du tra­fic mon­dial du vin.

Le
sys­tème colo­nial per­met aux viti­cul­teurs d’Algérie
d’im­bi­ber à bon compte la popu­la­tion fran­çaise d’un
alcool sans débou­ché sur le mar­ché mondial.

De
nom­breux autres scan­dales sont dus aux spéculations
capi­ta­listes. L’Al­gé­rie qui, avant la colo­ni­sa­tion française,
expor­tait des grains et des peaux, exporte encore des céréales
bien que sa popu­la­tion qui a qua­dru­plé soit sous-alimentée.
Et où vont ces expor­ta­tions ? En France, bien enten­du, où
la sur­pro­duc­tion de blé est mena­çante. Il n’est pas
jus­qu’aux bet­te­raves sucrières dont les colons aient entrepris
la culture alors qu’en France elles sont un fléau dont en ne
sait plus que faire. Qu’importe !

Vin,
blé, Bet­te­raves seront ache­tés par l’É­tat aux
frais des tra­vailleurs fran­cais et dis­til­lés pen­dant que les
algé­riens meurent de faim devant leurs champs accaparés.

L’Al­gé­rie
surpeuplée ?

Avec
un taux d’ac­crois­so­ment de 2% (accrois­se­ment annuel de 200000
habi­tants pour une popu­la­tion de 10 mil­lions) l’Al­gé­rie a une
démo­gra­phie des plus expan­sives du monde ACTUEL et qui
l’a­mè­ne­rait à double popu­la­tion tous les 40 ans.

Reste
à savoir si cette pro­gres­sion ne serait pas enrayée en
Algé­rie comme elle le fut en d’autres, pays par
l’in­dus­tria­li­sa­tion, l’é­lé­va­tion du niveau de vie ou
l’é­mi­gra­tion. Car les pays euro­péens ont connu eux
aus­si un rythme com­pa­rable de pro­gres­sion. L’An­gle­terre d’a­bord puis
les pays scan­di­naves, ger­ma­niques, slaves et méditerranéens
ont eu faire face à ce problème.

Certes
300000 à 400000 algé­riens cherchent actuel­le­ment en
France un tra­vail qu’on leur refuse chez eux. La pro­por­tion est à
tout prendre moindre que celle des Ita­liens par exemple, dont 19
mil­lions (soit les 25 de la popu­la­tion actuelle), ont dû
quit­ter défi­ni­ti­ve­ment leur pays depuis 80 ans. Aux dépens
de quelle métro­pole l’I­ta­lie vit-elle aux cro­chets : Les
États-Unis, la France, l’Ar­gen­tine ou la Suisse, pays où
l’on trouve le plus d’I­ta­liens. Quels sont donc les peuples qui
peuvent don­ner aux Algé­riens une leçon de dignité ?
Ceux oui ont trou­vé le monde ouvert à leur expansion
paci­fique ou ceux qui ont béné­fi­cié de la
conquête mili­taire ? Ceux qui ont dis­po­sé d’une
indus­tria­li­sa­tion qui fut refu­sée à l’Algérie ?

Quand
on dépouille des pay­sans de leurs terres et qu’on ne veut en
faire des ouvriers d’in­dus­trie, il n’y a pas à s’étonner
s’ils prennent les armes.

Quand
un mini­mum d’hy­giène per­met aux enfants de moins mou­rir en bas
âge, il faut qu’ils aient l’es­poir de trou­ver un moyen de
vivre, sinon il est nor­mal qu’ils veuillent conqué­rir le
tra­vail et la dignité.

Élé­ments
d’une solution

À
vrai dire le pro­blème algé­rien est mal posé.

D’a­bord
parce que l’Al­gé­rie n’existe pas : il y a un pays, le Maghreb,
dont l’im­pé­ria­lisme a fait trois mor­ceaux : Maroc, Algérie,
Tuni­sie, au sort poli­tique dif­fé­rent, mais sans en effa­cer la
simi­li­tude des carac­tères phy­siques et humains. Ensuite ses
pro­blèmes (grosses pro­prié­tés, chômage
mas­sif et sous-déve­lop­pe­ment) le Magh­reb les par­tage avec
l’en­semble des pays de la Médi­ter­ra­née, avec le midi
ita­lien comme avec l’Es­pagne, la Grèce ou les Balkans.

Les
remèdes sont clairs :


Réno­va­tion de l’a­gri­cul­ture : sup­pres­sion des grandes
pro­prié­tés, moder­ni­sa­tion, spé­cia­li­sa­tion des
cultures maraî­chères et fruitières.


Indus­tria­li­sa­tion grâce sur­tout aux sources nou­velles d’énergie
(pétrole, gaz, éner­gie ato­mique) et trans­for­ma­tion sur
place des nom­breux minerais.

Reste
le choix des modalités

Les
grandes pro­prié­tés feront-elles place ce à une
foule de petits pro­prié­taires (comme dans la réforme
des lati­fun­di ita­liennes) ou seront-elles collectivisées ?

La
col­lec­ti­vi­sa­tion s’o­pè­re­ra-t-elle au pro­fit des pay­sans (comme
pen­dant la Révo­lu­tion d’Es­pagne) ou d’une classe de
bureau­crates (comme dans les régimes « marxistes »)?

De
même l’in­dus­tria­li­sa­tion sera-t-elle menée au pro­fit de
diri­geants éta­tiques ou du peuple ?

L’a­ve­nir
répon­dra mais il dépend en par­tie de nous que ces
réponses soient réel­le­ment socialistes.

Paul
Rolland

La Presse Anarchiste