En
complément au texte argentin que l’on vient de lire, nous ne
croyons pas inutile de donner ci-dessous la traduction de la lettre
que nous avons envoyée à l’organe libertaire
palermitain à la suite d’un article naïvement
procastriste que leurs complexes anticléricaux et
antiaméricains avaient apparemment amené les
libertaires (?) siciliens à publier dans leur journal :
le
23 août 1961
A
la rédaction de l’«Agitazione del Sud », Palerme
Chers
camarades,
Je
reçois à l’instant votre numéro du mois
d’août, où je découvre avec stupeur (page 1)
l’article signé C. R. Viola, intitulé « Cuba ».
Je dis : avec stupeur, car on attendrait d’un périodique
libertaire comme le vôtre bien autre chose qu’une
présentation favorable d’un régime autoritaire et
sanguinaire comme l’est devenu celui du déplorable Fidel
Castro. Le fait que le Vatican et que le capitalisme nord-américain
sont contre ne suffit pas à justifier la triste caricature de
« révolution » que constitue le totalitarisme
castriste. Lisez, chers camarades — les articles de Silone dans
« Tempo presente » et surtout ceux de l’Acción
libertaria de Buenos Aires. Vous verrez alors à quel point
le texte de C. R. Viola par vous publié représente une
dangereuse et honteuse erreur. — Il n’est pas vrai que les
ennemis de nos ennemis soient toujours et nécessairement nos
amis. Que le chef du capitalisme d’Etat Nikita Khrouchtchev soit
contre les capitalistes privés de l’Occident ne démontre
pas pour autant que le dictateur russe et son allié de
Cuba méritent notre sympathie.
L’idéal
libertaire ne tolère aucune forme de démagogie.
Salutations
fraternelles
J.
P. Samson