La Presse Anarchiste

Ferenc Szucs

 

Dans
son numéro du 31 mai 1979, « Le com­bat syndicaliste »
de Paris, heb­do­madaire de la CNT en exil, pub­lie un long article
nécrologique de Felix Alvarez Fer­reras sur Fer­enc Szucs. Cet
anar­chiste hon­grois venait de mourir le 6 avril 1979 à
Budapest à l’âge de près de 70 ans des suites
d’une longue mal­adie. Cet arti­cle donne peu de renseignements
biographiques : Fer­enc Szucs y est qual­i­fié seulement
d’a­n­ar­chiste et d’a­n­ar­cho-syn­di­cal­iste qui n’a jamais cessé de
penser et d’a­gir comme tel. Plus con­nu sous le pseu­do­nyme de Thomas
Rezigl, il entrete­nait une cor­re­spon­dance suiv­ie avec la « Escuela
Mod­er­na » de Cal­gary, « Tier­ra y Lib­er­tad » de Mexico,
« Le Com­bat Syn­di­cal­iste » de Paris et des individualités
du mou­ve­ment anar­chiste inter­na­tion­al. Il a pub­lié dans
« Tier­ra y Lib­er­tad » deux arti­cles : « Ecos de detras
de la “Corti­na de hier­ro”. El ter­ror­is­mo en los Paises
Social­is­tas » (Echos de der­rière le « rideau de
fer ». Le ter­ror­isme dans les pays social­istes) dans le N°388
de sep­tem­bre 1976, et « Las mujeres en el ejecito » (les
femmes dans l’ar­mée) sans date mentionnée.

Si
peu de choses sont dites sur sa vie, il y a par con­tre de larges
extraits de sa cor­re­spon­dance sur l’Es­pagne et la CNT de ces
dernières années :

« Je
suis con­tent de savoir qu’à l’ar­rivée de nos amis en
Espagne on a chan­té l’hymne « A las bar­ri­cadas » et
non l’In­ter­na­tionale, qui est et fut depuis longtemps discréditée,
com­pro­mise et usée, ruinée par les Par­tis Communistes.
Et n’ou­blions pas cher ami d’être pru­dent parce que nous sommes
entourés d’en­ne­mis de toute part et prin­ci­pale­ment du côté
du Par­ti Com­mu­niste qui essaie à tout prix de s’in­fil­tr­er dans
nos milieux. »

(sans
date)

« Atten­tion
aux faux pas des Com­mis­sions Ouvrières qui ne doivent pas être
un instru­ment du P.C., d’au­cune manière un Inter-syn­di­cat, il
faut la plu­ral­ité syn­di­cale. Mais il y a un moyen, un seul
moyen, for­ti­fions de plus en plus les cadres de la CNT. Que les
votants don­nent leur vote au Par­tis qui leurs plaisent le plus, nous
ne pou­vons l’empêcher ; mais que le syn­di­cat ne soit à la
remorque d’au­cun par­ti, cela nous pou­vons l’empêcher. Nous
devons, c’est le min­i­mum pour l’in­stant, nous débar­rass­er des
élé­ments marx­istes et moscovites non seule­ment à
la base, mais dans les Fédéra­tions. Nous autres
syn­di­cal­istes révo­lu­tion­naires nous ne sommes liés à
aucun par­ti et nous ne voulons pas l’être, que les autorités
espag­noles le sachent bien et qu’elles pren­nent bonne note de notre
posi­tion. Nous sommes fédéral­istes et notre lutte pour
le moment est pure­ment économique et libertaire. »

(Let­tre
du 5 juin 1977)

« J’ai
lu dans « Le com­bat syn­di­cal­iste » la série
d’ar­ti­cles de l’a­mi Balka­n­s­ki. Ce n’est pas mal, j’ai l’impression
que ce com­pagnon voit juste et très bien les choses. Mer­ci de
m’avoir envoyé le sup­plé­ment du bul­letin de l’AIT,
c’est l’u­nique écrit que j’ai reçu depuis un an. Et
n’ou­blions pas que le P.C. est l’en­ne­mi N°1 des libertaires.
C’est un régime total­i­taire et il est très loin de
notre con­cep­tion, étant capa­ble de nous détruire
physique­ment. Je crois que la posi­tion de J. Munoz Con­gost est la
meilleure : « ceux qui ne sont pas avec nous sont con­tre nous »
Ils sont tous autori­taires, étatistes et ils n’ont rien de
fédéraliste. »

(sans
date)


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