La Presse Anarchiste

La poésie

 

Il
faudrait, pour digne­ment par­ler de ces poèmes, connaître
aus­si les précé­dents recueils de Marc Beigbeder,
« ceux d’amour » comme il dit, alors que ceux-ci
il les inti­t­ule (tout en ajoutant « Je ne sais bien
pourquoi ») poèmes de politesse « parce que leur
créa­tion sup­pose les autres ». « Et quelquefois
même, sug­gère-t-il encore, ils sup­poseraient un
Autre — monde au moins…». Con­naître les précédents
re­cueils ? Oui, pen­sais-je afin de mieux situer l’actuel. Mais
au fait, est-ce telle­ment indis­pens­able ? A lire ce livre on s’avise
que Beigbed­er a dû tou­jours avoir ce ton qui ne peut tromper,
tout entier fait de grav­ité à voix basse et chantante,
mélopée tout ensem­ble et silence qui dis­ent un homme et
notre monde (pas l’Autre), avec ses crimes, nos hontes et cet état
per­ma­nent de révolte qui, face aux abominations
con­tem­po­raines, quelles aient nom stal­in­isme, « pacification »
de Budapest ou guer­res colo­niales, est l’état de grâce
des justes :

 

Je ne me tairai pas
Je pour­suiv­rai le pas
De ma franchise…

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