Sciences et philosophie.
12°
Morale sans obligation ni sanction, de M. Guyau, 5 francs,
chez Alcan, 108, boulevard Saint-Germain.
Preuve de
la source matérielle de la morale, son évolution, sa
source découlant des besoins de l’homme.
13°
L’Irréligion de l’Avenir, étude de
sociologie, par M. Guyau, 7 F 50, chez Alcan, 108, boulevard
Saint-Germain.
Genèse
des religions dans les sociétés primitives ;
dissolution des religions dans les sociétés actuelles ;
exposition de ce qui remplacera la religion dans la société
future. À la place des Églises, l’auteur voit naître.
trois formes d’associations spontanées, celle des
intelligences, celle des volontés. et celle des sensibilités.
Ouvrage matérialiste à fortes tendances libertaires,
sauf quelques petites restrictions sans importance.
14° Les
Primitifs, par Élie Reclus, I vol., 3 F 50, chez
Çhamerot, 19, rue des Saints-Pères.
C’est une
étude ethnographique sur les Inoïts, les Apaches, les
Naïrs, les Todas, Badagas, Kolariens et autres peuplades
primitives. Satire mordante contre les civilisateurs européens.
La lecture de ce livre et du suivant serait profitable aux
théoriciens de la hiérarchisation des races.
15° Les
Primitifs d’Australie, même auteur, I vol., 3 F 50,
chez Dentu, place de Valois.
Consciencieuse
monographie des moeurs et croyances des Australiens. Admirable
réquisitoire contre les méfaits de la soi-disant
civilisation et les atrocités capitalistes qui font
disparaître ces races qui auraient pu apporter leur note et des
aptitudes spéciales dans la famille humaine.
Critique sociale.
16°
L’histoire sociale aux Palais de Justice, par E. de
Saint-Auban, 1 vol., 3 F 50, chez Pedone, 13, rue Soufflot.
Ce livre
est formé des cinq réquisitoires que l’auteur
prononça — du banc de la défense — contre le régime
actuel dans les procès : Trafics à l’Élysée,
Grandes Conventions de 1883, Société Mourante, des
Trente. et Drumont poursuivi pour « outrages à la
magistrature ». Ces cinq réquisitoires sont reliés
par une préface que nous recommandons à nos lecteurs.
17°
Fabrique de Pions, par Zéphirin Raganasse, I vol., 3 F
50, chez Savine, 12, rue des Pyramides.
Satire
virulente, mais vraie et spirituelle, contre l’Université et
son enseignement faux et d’un autre âge. Livre qui a d’autant
plus de poids que l’on sent que l’auteur est plutôt un
résigné aux institutions sociales actuelles qu’un
révolutionnaire.
Romans.
18°
Germinal, par Zola, 3 F 50, Charpentier, éditeur,
13, rue de Grenelle.
Le meilleur
livre de Zola, où, par le contraste des familles Maheu et
Grégoire, Zola — sans l’avoir cherché, peut-être,
mais d’une manière saisissante — pose l’antagonisme du
travail et du capital.
19° Au
Port d’armes, par H. Fèvre, 3 F 50, chez
Charpentier.
Un des
premiers et des meilleurs livres contre le militarisme.
20°
L’Instituteur, par Théodore Chère, 1 vol., 3 F
50, chez Savine, éditeur, 12, rue des Pyramides.
Critique
acerbe contre l’enseignement de l’État. Divulgation des
cochonneries administratives. Bon à méditer par ceux
qui croient encore eux sacerdoces.
Théâtre.
21° Les
Tisserands, par Gérard Hautpmann, traduction de Jean
Thorel, 1 vol., 4 francs, chez Charpentier et Fasquelle, éditeurs,
11, rue de Grenelle.
Pièce
où se trouvent admirablement décrites l’inconscience
rapace des exploiteurs, la résignation des exploités,
et leur fureur également aveugle et inconsciente lorsque la
misère les pousse à bout. Il se dégage de cette
pièce, sans que cela soit cherché par l’auteur, un
grand souffle de révolte.
(À
suivre.)
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