La Presse Anarchiste

Un témoin

Dans
le der­nier numé­ro, en réponse à la lettre d’un
cama­rade, je fai­sais part de l’ex­pé­rience que j’a­vais de
l’É­van­gile, en disant : « J’ai pris Jésus pour mon
Sauveur. »

Quelques-uns
d’entre vous, amis lec­teurs, ont été quelque peu
éton­nés et se sont peut-être deman­dés si
je n’é­tais pas un insen­sé, tout au moins bien un naïf,
et se sont dit que : « cer­tai­ne­ment ce n’est pas eux qui
accep­te­raient à l’é­poque actuelle de par­ler ain­si de
Jésus ; bon cela ! pour les vieilles femmes et les enfants, et
encore ! »

Mais
je vous le demande, amis, que cher­chez-vous sur la terre ! Ne
serait-ce pas par hasard.

Un
peu de bon­heur, un peu de joie pure

et
sans mélange ? En ce cas j’ai ce qu’il vous faut et c’est
jus­te­ment cela qui me fait éle­ver la voix.

Eh
bien ! j’ai connu vos luttes, vos souf­frances, avec l’adversité,
avec la misère, avec les pas­sions de toutes sortes, j’ai, moi
aus­si, cher­ché le bon­heur, et je l’ai recher­ché de
toutes façons ; dans des ami­tiés pures et solides, par
exemple ; je n’ai rien trou­vé là, car une susceptibilité
frois­sée, un manque d’é­gards invo­lon­taire, un peu
d’é­loi­gne­ment suf­fi­sait à trou­bler et à briser
affec­tions que je croyais indis­so­lubles ; j’a­vais besoin pourtant
d’être aimé.

Mais
le monde ne connaît pas l’amour.

J’ai
cher­ché de même le bon­heur dans le monde, dans les
plai­sirs, dans le jeu, dans la bois­son, par­tout, et je n’y ai rien
trou­vé, rien que le néant, rien que le vide : un dégoût
de tout et de tous s’emparait de mon être lorsque je me
trou­vais seul avec moi-même. N’a­vez-vous pas fait ces
expériences ? 

Un
jour cepen­dant, j’en­ten­dis des êtres humains, parais­sant faits
comme tout le monde, par­ler de Jésus comme de leur Sau­veur ; je
les trou­vais bien naïfs pour des ouvriers et ouvrières,
je me disais que, tous cas, en jamais je ne serais des­cen­du à
pareil degré de naï­ve­té ; quoi­qu’il en soit le
visage de ces gens était rayon­nant ils assu­raient avoir trouvé
la paix, la joie et le véri­table bon­heur en fai­sant leur paix
avec Dieu, en accep­tant Jésus et son sacri­fice sanglant.

Les
jours sui­vants, en réflé­chis­sant à ce que
j’a­vais vu et enten­du, je me dis que ces gens-là avaient
réel­le­ment l’air d’être heu­reux ; je me pro­mis de
retour­ner dans ces réunions où tout le monde disait ce
qu’il pen­sait ; quelque temps après je com­pris ce qui faisait
la force et la joie de mes nou­veaux amis, je vins comme eux étancher
ma soif de bon­heur au pied de la Croix du Cal­vaire, en y déposant
mes péchés et mes luttes ; j’y ai trou­vé la
source de toutes joies et de tout bon­heur par­fait, là j’ai
com­pris com­bien Jésus m’ai­mait, son amour m’a trans­forme, en
Lui j’ai trou­vé la « perle de grand prix » et j’ai
vu qu’Il vous aimait vous indif­fé­rents, qu’Il t’aime,

toi
mon frère, toi ma sœur de misère.

Et
je ne la dirais pas, et je ne le crie­rais pas ? Mais je serais un
égoïste ; allons ! frère, sœur, ami, camarade
indif­fé­rent, sache-le bien, Jésus t’aime, il a souffert
pour toi, pour tes péchés Il veut te don­ner toutes
choses, viens à Lui.

Tu
sais bien que tu es un pécheur et que toi aus­si tu as besoin
du sang de Jésus pour te récon­ci­lier avec Dieu ; Il
t’ap­pelle, il a expié les péchés, tu n’as plus
qu’à croire et par son sacri­fice tu seras fait enfant de Dieu
par­ti­ci­pant de la gloire céleste ; tu pos­sé­de­ras en
Jésus la force de sur­mon­ter toutes les dif­fi­cul­tés, de
lut­ter contre toutes les ten­ta­tions et d’être vain­queur par la
puis­sance de Christ.

As-tu
assez souf­fert jus­qu’à ce jour ? viens à Jésus et
toutes ces choses se réa­li­se­ront pour toi comme elles se sont
réa­li­sées pour moi.

Hésites-tu
encore ? Eh ! bien quand tu auras assez souf­fert, quand tu te sentiras
bien seul, qu’il te sem­ble­ra que toit t’a­ban­donne, que tout n’est que
vide, sou­viens-toi que Jésus t’aime ; crie à Lui,
prie-le pour qu’Il se mani­feste à toi et te délivre,
qu’Il réa­lise pour toi sa pro­messe en te libé­rant de
tous maux, car Il a dit pen­dant son séjour sur la terre :

« Venez
à moi vous tous qui êtes fati­gués et chargés
et je vous sou­la­ge­rai, et je vous don­ne­rai du repos pour vos âmes. »

G.
Coulon

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