La Presse Anarchiste

Deux traîtres

 

Deux
inter­na­tionaux lyon­nais, Albert Richard et Gas­pard Blanc vien­nent de
pass­er au ser­vice de Bona­parte. Ils ont cru devoir annon­cer au monde
ce bel exploit par une brochure inti­t­ulée : l’Em­pire
et la France nou­velle
, où ils dévelop­pent la
théorie du social­isme impérial.

Un
de nos amis écrit à ce sujet :

« Je
viens d’ap­pren­dre la trahi­son de Robert Macaire-Richard et de son
Bertrand Gas­pard Blanc. Ce sont des canailles de la plus vile espèce.
Je vous l’avais déjà dit, à peu près en
ces ter­mes, en sep­tem­bre 1870, à Lyon, à pro­pos de
Richard. Mais tout ce que nous avons appris depuis dépasse
l’imag­i­na­tion. Quel igno­ble vilain, et en même temps, quel
sot ! Il croit s’ou­vrir une nou­velle car­rière, et il
pour­ri­ra dans la boue, dans les bas fonds des antichambres
bona­partistes. Il n’a pas même assez de sens pra­tique pour
devenir un coquin. Si quelque chose me con­sole, c’est que je lui
avait prédit et cela, à la veille du Con­grès de
Lyon, en 1870.

« …
Si notre ami C… [[Camille Camet, canut , réfugié à Zürich à ce moment (infor­ma­tion tirée de « L’In­ter­na­tionale, doc­u­ments et sou­venirs », de James Guil­laume.]] con­nais­sait leur rési­dence actuelle, cela
lui don­nerait peut-être l’en­vie de faire un petit voy­age pour
leur don­ner une légère leçon de gymnastique.
Oh ! les canailles ! Oh  les lâch­es gredins !
Il n’y à pas de doute pour moi qu’ils se sont ven­dus à
quelque valet d’un valet d’un valet de Bona­parte, pour deux ou trois
mille francs. Ils sont si niais, tous les deux, que cela leur paraît
immense. Inno­cents et canailles à la fois ! Quels
orig­in­aux ! Pouah !… »

Tous
ceux qui ont con­nu Richard et Blanc approu­vent ce jugement.


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