La Presse Anarchiste

Livres reçus

LE PROBLÈME DES NATIONALISATIONS, par Ber­nard Lavergne, un vol. de 184 p. 120 fr., aux Presses uni­ver­si­taires, 108, bou­le­vard Saint-Ger­main, Paris 6e. L’au­teur fait la cri­tique des natio­na­li­sa­tions et en montre la vani­té et même les dan­gers. Les natio­na­li­sa­tions com­portent l’ir­res­pon­sa­bi­li­té des fonc­tion­naires et du per­son­nel char­gés de les gérer et de les mettre en œuvre. En face de ces natio­na­li­sa­tions-éta­ti­sa­tions, l’au­teur expose les résul­tats obte­nus en Bel­gique et dans les pays de langue anglaise par les régies coopé­ra­tives, dont il fait un bref his­to­rique. Il pré­fère L’or­ga­ni­sa­tion coopé­ra­tive sous ses divers aspects aux natio­na­li­sa­tions-éta­ti­sa­tions. Mais, s’il est coopé­ra­tiste — il est pro­fes­seur à la Facul­té de Droit de Paris — il ne réclame pas de mono­pole pour les diverses entre­prises coopératives.

LA BUREAUCRATIE, par Lud­wig von Mises, un vol. de 138 p. 90 fr., à la Librai­rie de Médi­cis, 3, rue de Médi­cis, Paris (6e). L’au­teur déteste toutes les dic­ta­tures, et sin­gu­liè­re­ment celle de la Bureau­cra­tie, dont il expose les erreurs et l’i­nop­por­tu­ni­té. Il l’a­na­lyse et constate que ses méthodes, si elles sont logiques, ne sont pas recom­man­dables. La bureau­cra­ti­sa­tion des entre­prises conduit à la dic­ta­ture poli­tique et éco­no­mique. Or, cha­cun devrait être libre de s’o­rien­ter dans sa vie, et non d’a­gir sous la dépen­dance d’un dic­ta­teur, qui dirige le plus sou­vent fort mal ses admi­nis­trés, sous cou­leur de les ser­vir. Or, « celui qui est inca­pable de ser­vir ses conci­toyens désire les gouverner ».

LE MOUVEMENT COOPÉRATIF ET LES PROBLÈMES ACTUELS, deux volumes grand for­mat de res­pec­ti­ve­ment 204 et 250 p. 50 fr. l’un, au Bureau Inter­na­tio­nal du Tra­vail, 205, bou­le­vard Saint-Ger­main, Paris (7e). La guerre, avec l’oc­cu­pa­tion, et l’a­près-guerre, avec la néces­si­té où se trouvent les pays occu­pés et pillés de se recons­ti­tuer, ont posé des pro­blèmes à résoudre, d’une très grande impor­tance. Il n’est point trop de toutes les puis­sances sociales pour résoudre ces pro­blèmes angoissants.

Le Ser­vice de la Coopé­ra­tion du B. I. T., diri­gé par M. Colom­bain, a expo­sé dans ces volumes la diver­si­té, la puis­sance et les moda­li­tés de la Coopé­ra­tion mondiale.

UNE CROISADE MÉDICALE CONTRE L’ALCOOLISME, par le Doc­teur Paul Per­rin, un vol. de 240 p. 40 fr., chez Armette, édi­teur, rue Casi­mir-Dela­vigne, Paris. L’au­teur est pro­fes­seur à l’É­cole de Méde­cine de Nantes. Il s’est pen­ché sur le pro­blème de l’al­coo­lisme et, en ayant consta­té les méfaits dans sa région, a entre­pris une enquête par­mi les méde­cins fran­çais sur l’al­coo­lisme en France. Il résulte de cette consul­ta­tion que l’al­coo­lisme consti­tue chez nous une « menace proche de dégé­né­res­cence (déjà réa­li­sée en cer­tains îlots) pour une impor­tante par­tie de la popu­la­tion fran­çaise ». Cette menace tient sa prin­ci­pale noci­vi­té du fait qu’elle « ne prend pas le type de l’i­vro­gne­rie facile à déce­ler, mais du PETIT ALCOOLISME D’HABITUDE ; détrui­sant sour­noi­se­ment l’or­ga­nisme, dimi­nuant de géné­ra­tion en géné­ra­tion la robus­ti­vi­té phy­sique et la valeur intel­lec­tuelle, sans se révé­ler par des mani­fes­ta­tions mor­bides évi­dentes ». C’est ce que le regret­té Doc­teur Legrain appe­lait l’« alcoo­lisme insi­dieux », fami­lial et bien por­té : bien plus dan­ge­reux pour l’a­ve­nir du pays que l’i­vro­gne­rie, tou­jours répu­gnant en ses diverses mani­fes­ta­tions. — Suit un pro­gramme de vastes réa­li­sa­tions pra­tiques à mettre en œuvre pour lut­ter contre l’al­coo­lisme. Par­mi les mesures pré­co­ni­sées, créa­tion d’une puis­sante indus­trie de jus de fruits abor­dables par les plus pauvres des consom­ma­teurs et sup­pres­sion du pri­vi­lège des bouilleurs de cru.

A. Dau­dé-Ban­cel

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