LA BUREAUCRATIE, par Ludwig von Mises, un vol. de 138 p. 90 fr., à la Librairie de Médicis, 3, rue de Médicis, Paris (6e). L’auteur déteste toutes les dictatures, et singulièrement celle de la Bureaucratie, dont il expose les erreurs et l’inopportunité. Il l’analyse et constate que ses méthodes, si elles sont logiques, ne sont pas recommandables. La bureaucratisation des entreprises conduit à la dictature politique et économique. Or, chacun devrait être libre de s’orienter dans sa vie, et non d’agir sous la dépendance d’un dictateur, qui dirige le plus souvent fort mal ses administrés, sous couleur de les servir. Or, « celui qui est incapable de servir ses concitoyens désire les gouverner ».
LE MOUVEMENT COOPÉRATIF ET LES PROBLÈMES ACTUELS, deux volumes grand format de respectivement 204 et 250 p. 50 fr. l’un, au Bureau International du Travail, 205, boulevard Saint-Germain, Paris (7e). La guerre, avec l’occupation, et l’après-guerre, avec la nécessité où se trouvent les pays occupés et pillés de se reconstituer, ont posé des problèmes à résoudre, d’une très grande importance. Il n’est point trop de toutes les puissances sociales pour résoudre ces problèmes angoissants.
Le Service de la Coopération du B. I. T., dirigé par M. Colombain, a exposé dans ces volumes la diversité, la puissance et les modalités de la Coopération mondiale.
UNE CROISADE MÉDICALE CONTRE L’ALCOOLISME, par le Docteur Paul Perrin, un vol. de 240 p. 40 fr., chez Armette, éditeur, rue Casimir-Delavigne, Paris. L’auteur est professeur à l’École de Médecine de Nantes. Il s’est penché sur le problème de l’alcoolisme et, en ayant constaté les méfaits dans sa région, a entrepris une enquête parmi les médecins français sur l’alcoolisme en France. Il résulte de cette consultation que l’alcoolisme constitue chez nous une « menace proche de dégénérescence (déjà réalisée en certains îlots) pour une importante partie de la population française ». Cette menace tient sa principale nocivité du fait qu’elle « ne prend pas le type de l’ivrognerie facile à déceler, mais du PETIT ALCOOLISME D’HABITUDE ; détruisant sournoisement l’organisme, diminuant de génération en génération la robustivité physique et la valeur intellectuelle, sans se révéler par des manifestations morbides évidentes ». C’est ce que le regretté Docteur Legrain appelait l’« alcoolisme insidieux », familial et bien porté : bien plus dangereux pour l’avenir du pays que l’ivrognerie, toujours répugnant en ses diverses manifestations. — Suit un programme de vastes réalisations pratiques à mettre en œuvre pour lutter contre l’alcoolisme. Parmi les mesures préconisées, création d’une puissante industrie de jus de fruits abordables par les plus pauvres des consommateurs et suppression du privilège des bouilleurs de cru.
A. Daudé-Bancel