La Presse Anarchiste

Préambule

Régu­liè­re­ment, autour de nous, sont lan­cées des ini­tia­tives. Elles vivent un temps plus ou moins long et dis­pa­raissent ; les per­sonnes concer­nées essayent rare­ment d’en tirer des conclu­sions. Ce n’est pas le cas de « Noir et Rouge » qui a annon­cé sa dis­pa­ri­tion et s’efforce de s’expliquer [[Pour une meilleure com­pré­hen­sion de ce qui suit, nous invi­tons nos lec­teurs à se repor­ter au n°48. Voir éga­le­ment « Infor­ma­tions, Cor­res­pon­dance Ouvrières », n°95‑96, juillet‑août 1970, P. Bla­chier, 13, rue Labois‑Rouillon, Paris (19sup>e).]]. L’analyse de « NR » nous paraît inté­res­sante à plus d’un titre. À la lec­ture de ce numé­ro, nous avons fait un paral­lèle, quelque peu nuan­cé, avec notre propre groupe : il faut dire qu’un cer­tain nombre de ques­tions nous sont fami­lières. (Nous n’avons cepen­dant pas tenu à faire d’une manière métho­dique le paral­lèle entre l’évolution de « NR » et la nôtre par manque d’information sur lui d’une part et aus­si par ce que nous pri­vi­lé­gions la cri­tique de l’entité « Anar­chisme et non‑violence ». Ne pré­ten­dant donc pas avoir une connais­sance com­plète du pro­blème de « NR » notre essai de com­pré­hen­sion ne pour­ra être que notre interprétation.)

Ce numé­ro 46 de « NR » est donc le déclic qui nous amène à une réflexion sur nous‑mêmes, écrite et publiée dans la revue. Nous sommes assez conscients de la vani­té d’une apos­trophe aux lec­teurs qui se contentent de consom­mer l’objet‑revue. La revue étant avant tout notre moyen d’expression, nous ver­rons bien si la suite de notre réflexion fera décou­vrir d’autres rai­sons à sa publication.

Cer­tains d’entre nous ayant la crainte qu’une cer­taine image de marque d’«ANV » ne se déve­loppe sans cor­res­pondre à la réa­li­té, nous aurions été ame­nés à pré­sen­ter notre situa­tion exacte aux lec­teurs même sans le sabor­dage de « NR ».

Ayant été impli­qués dans Mai 1968 à titre indi­vi­duel mais non en tant que groupe, la remise en cause ne s’est pas mani­fes­tée de la même manière, elle a plus por­té sur la valeur de la non‑violence que sur la vie du groupe. Néan­moins, la remise en cause s’est mani­fes­tée par la suite sur la revue, le « groupe », la théo­rie et la pra­tique, Cette cri­tique est for­cé­ment incom­plète en elle‑même, nous espé­rons être le maillon sui­vant dans la chaîne de remise en cause des groupes, remise en cause qui se devrait per­ma­nente. « NR » se saborde au n° 46, nous n’en sommes qu’au n°24…

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