La Presse Anarchiste

Chavez

Présentation

Nous pou­vons saluer ici le pre­mier lea­der non violent issu du sous‑prolétariat agri­cole, en l’occurrence cela n’est pas une fleur de rhé­to­rique. En effet, nous pou­vons remar­quer que ceux qui devinrent des lea­ders de mou­ve­ments non vio­lents étaient et sont tous issus de moyenne et haute bour­geoi­sie : un Gand­hi, fils et petit‑fils de pre­mier ministre, avo­cat lui-même ; Mar­tin Luther King, pas­teur, fils de pas­teur ; Hel­der Cama­ra, arche­vêque ; Lan­za del Vas­to, noble sici­lien. Leur ori­gine même aura une impor­tance énorme dans le choix des luttes qu’ils mène­ront. Tous com­men­ce­ront à s’attaquer aux pro­blèmes sociaux, en deman­dant le res­pect des règles de la démo­cra­tie bour­geoise : indé­pen­dance natio­nale, racisme, res­pect du tra­vailleur, objec­tion de conscience, et non en s’attaquant au pro­blème de l’exploitation de l’homme par l’homme. Seul Cha­vez, du fait même de son ori­gine, pose­ra en fait le pro­blème en termes de lutte de classes, même s’il ne s’exprime pas de cette façon. Orga­ni­ser la lutte d’ouvriers sous-pro­lé­ta­ri­sés contre les patrons de l’agri‑business, qu’est‑ce sinon de la lutte de classe contre classe ?

Petite biographie

Cha­vez est né en 1927 dans le sud de l’Arizona (USA), près de Yor­ma. Ses parents exploitent une minus­cule ferme de 20 hec­tares sur des ter­rains déser­tiques. Comme beau­coup de petites gens, ils seront rui­nés lors de la grande dépres­sion des années 30. Il suf­fit de relire « les Rai­sins de la colère » pour se rendre compte de ce que fut le sort de ces popu­la­tions entières, jetées sur les routes dans l’espoir d’un gagne‑pain hypo­thé­tique : comme beau­coup, la famille Cha­vez émigre en Cali­for­nie en quête de récolte à faire. L’hiver de 1937 se pas­se­ra sous la tente. Voi­ci ce qu’en dit le frère de César : « C’était une toute petite tente, 2 m sur 3 m. C’est tout ce que nous avions. Toute la famille y vivait. Il plut beau­coup cet hiver‑là. Nous allions à l’école pieds nus. Nous n’avions pas de chaus­sures. » Le père fera des récoltes de prunes, hari­cots, asperges, bet­te­raves et rai­sins. En 1941, la famille Cha­vez se fixe à Dela­no. C’est alors que les fils, César et son frère, vont se heur­ter à la dis­cri­mi­na­tion raciale qui touche aus­si les Mexi­cains, « les grea­sers » (grais­seux). Ils feront par­tie des gangs Pa­chucos. En tout, César Cha­vez a pas­sé sept années à l’école. Tout cela a fait que César Cha­vez sera ame­né à s’engager plus à fond dans le com­bat social. En 1952, il entre au CSO (Com­mu­ni­ty Ser­vice Or­ganisation de Saul Alins­ky). Il y fera un tra­vail social et de l’alphabétisation. Il pour­ra avoir une vue d’ensemble de la situa­tion des tra­vailleurs mexi­cains sai­son­niers. Dix ans plus tard, voyant que cela ne dé­bouche pas et vou­lant s’atta­quer aux choses concrètes, il fonde un syn­di­cat agricole.

Le raisin

« Ceci est le com­men­ce­ment d’un mou­ve­ment social dans les faits et non dans les pro­cla­ma­tions. Nous cher­chons à obte­nir nos droits natu­rels d’êtres humains. Parce que nous avons souf­fert (et nous n’avons pas peur de souf­frir) pour sur­vivre, nous sommes prêts à tout aban­don­ner, même nos vies, dans notre com­bat pour la jus­tice sociale. Nous n’emploierons pas la vio­lence parce que tel est notre des­tin ; nous nous uni­rons. Nous avons appris le sens de l’unité. La force du pauvre est dans l’union. Nous savons que la pau­vre­té du tra­vailleur mexi­cain ou phi­lip­pin en Cali­for­nie est la même que celle de l’ouvrier agri­cole dans tout le pays, du Nègre ou du pauvre Blanc, du Porto‑Ricain, du Japo­nais ou de l’Arabe… C’est pour­quoi nous devons nous ser­rer les coudes et nous concer­ter. Nous devons uti­li­ser la seule force que nous ayons, la force du nombre. Les pro­prié­taires de ranches sont peu, nous sommes nom­breux ; unis, nous tiendrons…»

« Nous ne vou­lons pas du pater­na­lisme des “ran­chers”. Nous ne vou­lons pas des “contrac­tors”. Nous ne vou­lons pas de la cha­ri­té au prix de la digni­té. Nous vou­lons l’égalité avec tous les tra­vailleurs de ce pays. Nous vaincrons. »

Ain­si com­mence la « Pro­cla­ma­tion de Dela­no » et ain­si com­mence le mou­ve­ment qui a dépas­sé de loin toutes les pré­vi­sions de succès.

L’UFWOC (Comi­té d’organisation des ouvriers agri­coles) a orga­ni­sé avec suc­cès un groupe d’Américains qui avait aupa­ra­vant défié toute ten­ta­tive des « orga­ni­sa­teurs » et qui était qua­li­fié d’«inorganisable ». Il a sou­te­nu un pro­gramme conti­nu de grèves et de boy­cot­tage pen­dant trois ans et demi. Aucune grève agri­cole n’a duré si long­temps dans ce pays. Le Comi­té a fini par être recon­nu par une dizaine de gros plan­teurs, pre­mier suc­cès de quelque impor­tance pour les ouvriers agri­coles depuis trente ans. Mais ce qui est peut‑être le plus impor­tant, c’est qu’il a su gagner le sou­tien natio­nal de pra­ti­que­ment tous les milieux. C’est plus qu’une grève, c’est un mouvement.

John Brax­ton (Peace News, 16 jan­vier 1970)

Les ouvriers

L’«Agribusiness » est la plus grosse indus­trie de Cali­for­nie avec un chiffre d’affaires d’environ 4 mil­liards de dol­lars par an. En 1964, 7 % des fermes emploient 75 % des tra­vailleurs et 6 % des plan­teurs pos­sèdent 75 % des terres. Des sub­sides fédé­raux sont ver­sés aux grosses socié­tés pour frei­ner la pro­duc­tion. Les plan­ta­tions n’échappent pas au sys­tème des trusts et les pro­prié­taires ont en même temps la haute main sur les moyens de dis­tri­bu­tion. Ain­si, Bos­well, pre­mier plan­teur de rai­sin dans l’Arizona et de coton en Cali­for­nie, est en plus direc­teur de la chaîne de super­mar­chés Safe­way qui compte plus de 2200 maga­sins d’alimentation ; Mago­wan, Chand­ler sont d’autres magnats aux mul­tiples rami­fi­ca­tions allant des plan­ta­tions à la presse en pas­sant par les supermarchés.

L’agriculture est la seule indus­trie qui ne soit pas régie par un mar­ché libre de l’emploi répon­dant à la loi de l’offre et de la demande ; elle repose sur l’exploitation de groupes déshé­ri­tés ou étran­gers que le gou­ver­ne­ment laisse entrer illé­ga­le­ment pour don­ner aux plan­teurs une main‑d’œuvre docile et peu encline à se syn­di­quer ou à s’organiser d’une autre manière, prête, d’autre part, à accep­ter de bas salaires. D’où les pro­fits énormes des plan­teurs et la situa­tion de misère incroyable pour les tra­vailleurs. Selon Cha­vez, la mor­ta­li­té infan­tile chez les tra­vailleurs immi­grants est 125 fois plus forte que dans le reste du pays. Les pro­ba­bi­li­tés de pneu­mo­nie ou de tuber­cu­lose sont au moins doubles. La moyenne de vie de l’Américain est de 70 ans, celle de l’immigrant est de 49 ans. 84 % gagnent moins que l’équivalent du SMIG, le salaire moyen se situant au‑dessous de la moi­tié. La sco­la­ri­sa­tion varie d’un à quatre ans, et les enfants tra­vaillent en dépit de la loi. Il n’y a pas de sta­bi­li­té d’emploi, la moyenne étant de 185 jours de tra­vail par an. Pas de Sécu­ri­té sociale, pas de retraite, pas de congés payés.

La grève

César Cha­vez a tra­vaillé pen­dant dix ans au CSO (Ser­vice com­mu­nau­taire); il y a assi­mi­lé les prin­cipes d’Alinsky concer­nant les deux fonc­tions d’une organisation :

— Résoudre par l’action directe les divers pro­blèmes de la com­mu­nau­té la plus déshéritée.

— Inci­ter la popu­la­tion locale à vaincre l’impuissance psy­cho­lo­gique et l’apathie qui les empêchent de par­ti­ci­per à la lutte économique.

À par­tir de cette expé­rience, Cha­vez déve­loppe l’idée d’un « syn­di­cat social », quelque chose de mieux qu’un syn­di­cat de type indus­triel, trop limi­té dans son approche des pro­blèmes, se concen­trant sur­tout sur les pro­blèmes de salaires et de condi­tions de travail.

C’est parce qu’il pense que le mou­ve­ment doit être construit de l’intérieur que Cha­vez se rend à Dela­no en 1962. Il y tra­vaille à l’organisation de la NFWA (Asso­cia­tion natio­nale des tra­vailleurs agri­coles) paral­lè­le­ment à l’UFWOC (Comi­té d’organisation des ouvriers agri­coles), affi­lié à l’AFL‑CIO (la confé­dé­ra­tion syn­di­cale amé­ri­caine la plus repré­sen­ta­tive) qui orga­nise de courtes grèves pour des aug­men­ta­tions de salaires.

Le point de vue de Cha­vez est qu’«on ne peut faire la grève et s’organiser en même temps » et que la grève sera bri­sée si l’organisation n’existe pas.

En mai 1965, sur un pro­blème de loge­ment (la vétus­té des baraques pré­fa­bri­quées, sans eau ni élec­tri­ci­té, et en pro­tes­ta­tion contre une aug­men­ta­tion de loyer), une grève du loyer est déclen­chée ain­si qu’une marche de 10 km jusqu’au bureau du loge­ment. Un pro­cès est gagné à ce sujet et de petites reven­di­ca­tions sont obte­nues dans une com­pa­gnie. Ces suc­cès par­tiels ne modi­fient pas l’opinion de Cha­vez quant à la stra­té­gie de la lutte. Cepen­dant, une grève étant déclen­chée par l’UFWOC, la NFWA se joint au mot d’ordre après un mee­ting. Aus­si­tôt, Cha­vez se rend à Stan­ford et à Ber­keley pour y prendre contact avec les mili­tants du CORE et du SNCC, étu­diants ayant l’habitude des mou­ve­ments durs et anciens mili­tants des cam­pagnes pour les droits civiques. Le sou­tien de l’Église est aus­si sol­li­ci­té, et Cha­vez prend expli­ci­te­ment posi­tion pour la non‑violence : « Une goutte de sang vaut plus que tous les contrats de tra­vail ; nous uti­li­se­rons les grèves et le boy­cot­tage mais nous atten­drons aus­si long­temps qu’il fau­dra pour obte­nir des conven­tions de tra­vail sans violence. »

Tout de suite des piquets de grève sont mis en place pour attendre dès l’aube les « jaunes » (sou­vent des Mexi­cains que les patrons ont fait venir et qui ne sont pas au cou­rant de la situa­tion), leur expli­quer ce qui se passe et leur deman­der de repar­tir. La cam­pagne d’explication a lieu éga­le­ment par avion à l’aide de haut-par­leurs. De leur côté, les patrons ne res­tent pas inac­tifs et tentent de créer des syn­di­cats mai­sons. Des pres­sions sont faites auprès des auto­ri­tés pour empê­cher les gré­vistes de com­mu­ni­quer avec les autres tra­vailleurs. Les piquets de plus de cinq per­sonnes sont inter­dits. Des bruits de moteurs servent à cou­vrir leurs voix, des pous­sières suf­fo­cantes, voire des insec­ti­cides toxiques sont déver­sés sur les ras­sem­ble­ments de grévistes.

L’élargissement du conflit a lieu d’abord par dif­fu­sion de tracts dans les villes où les patrons recrutent les jaunes, dans un rayon de 50 km, puis par l’organisation de la cam­pagne de sou­tien et de boycottage.

Le boycottage

Il concerne tous les pro­duits du trust pro­prié­taire et pas seule­ment les rai­sins. Treize villes sont d’abord choi­sies comme « centres de boy­cot­tage » avec cha­cune une équipe d’une quin­zaine de gars de moins de vingt‑cinq ans envoyés là‑bas sans sou­tien finan­cier et au contraire char­gés, outre leur rôle d’information, de col­lec­ter du fric. Le point culmi­nant de cette cam­pagne est atteint à Pâques 66 par une marche de 500 km jusqu’à Sacra­men­to. Cette marche popu­la­rise le mou­ve­ment, détruit l’image de marque du trust Schen­ley et déve­loppe le sou­tien à la grève. Après un sem­blant de capi­tu­la­tion de Schen­ley, la lutte s’amplifie en se concen­trant sur le boy­cot­tage du rai­sin. Dans 34 villes et 13.000 points de vente on cesse la vente des rai­sins Gui­mar­ra. À Bos­ton, on pro­mène des cageots de rai­sin par la ville avant d’aller les jeter dans le port. À New York, le syn­di­cat des trans­ports dif­fuse 50 mil­lions de tracts appe­lant à sou­te­nir le boy­cot­tage. Des piquets en voi­tures suivent les camions qui trans­portent les rai­sins et dis­tri­buent des tracts expli­quant la pro­ve­nance des­dits rai­sins. À San Fran­cis­co, les dockers refusent de char­ger les rai­sins. Dans les maga­sins qui refusent le boy­cot­tage, on orga­nise des « shop‑in », les cha­riots de self‑service sont rem­plis puis aban­don­nés, des bal­lons pleins de confet­tis sont lâchés vers les pla­fonds avec l’inscription : « N’achetez pas de rai­sin jaune », des sketches paro­diques sont improvisés.

En février 1969, les dockers bri­tan­niques, fin­lan­dais, sué­dois et nor­vé­giens s’associent au boy­cot­tage, les bateaux char­gés de rai­sin doivent pas­ser par Ham­bourg et les cageots ache­mi­nés par avion. Le délai occa­sion­né par ces opé­ra­tions est mis à pro­fit par la coopé­ra­tive des consom­ma­teurs sué­dois pour se ral­lier au boycottage.

Cepen­dant la lutte sur place prend un tour juri­dique : les plan­teurs essayant de vendre leurs rai­sins sous de faux labels et le gou­ver­neur Rea­gan met­tant la main‑d’œuvre des péni­ten­ciers au ser­vice des employeurs, des pro­cès sont inten­tés par la fédé­ra­tion syn­di­cale et gagnés. Des actions sont menées aus­si auprès des caisses d’assurances pour que les gré­vistes cessent d’être cou­verts. Le séna­teur Mur­phy demande la mise hors la loi de la grève pen­dant les récoltes. Cela n’étant pas effi­cace, les patrons tentent eux aus­si l’action directe en boy­cot­tant les maga­sins qui boy­cottent le rai­sin, sans comp­ter les nom­breux actes de pro­vo­ca­tion ten­dant à faire sor­tir les gré­vistes de leur non‑violence et à dis­cré­di­ter le mou­ve­ment. Les entorses à la non‑violence sont pour­tant assez rares, bien que des par­ti­sans de la vio­lence se soient mani­fes­tés. En 1968, Cha­vez entre­prit une grève de la faim qui dura vingt‑cinq jours, en par­tie pour convaincre les par­ti­sans de la violence.

Réflexions

En construi­sant son syn­di­cat, Cha­vez vou­lait mon­trer aux tra­vailleurs que des vic­toires sociales et éco­no­miques pou­vaient être rem­por­tées en tra­vaillant en tant que groupe plu­tôt que par des indi­vi­dus lais­sant le groupe trou­ver des solu­tions. Les plan­teurs ne s’y sont pas trom­pés qui disaient : « Ce qu’il veut, ce n’est pas un syn­di­cat, c’est la révo­lu­tion sociale. »

Dans la théo­rie comme dans la pra­tique, Cha­vez s’inscrit dans la ligne de Gand­hi et de Luther King, en par­ti­cu­lier lors des deux moments clés du mou­ve­ment : la marche de Sacra­men­to et la grève de la faim. On retrouve aus­si le sou­ci constant de tou­jours être prêt à la négo­cia­tion et de n’avoir recours à aucun moyen de lutte sans s’assurer une pré­pa­ra­tion suf­fi­sante : « Ne pas perdre le sens de la valeur humaine tout en révé­lant le pou­voir des masses orga­ni­sées. » Autre simi­li­tude, une approche non idéo­lo­gique de la poli­tique, ce qui exclut tout a prio­ri et a per­mis d’avoir le sou­tien le plus large des milieux les plus divers, de la classe ouvrière aux étu­diants en pas­sant par la petite bour­geoi­sie et cer­taines per­son­na­li­tés poli­tiques, comme Robert Ken­ne­dy, et s’étendant même à une soli­da­ri­té inter­na­tio­nale. Cha­vez a su « gref­fer » un conflit local sur un mou­ve­ment poten­tiel de sou­tien res­té muet depuis les cam­pagnes pour les droits civiques des Noirs en uti­li­sant les mêmes méthodes non vio­lentes. Son action démontre que celles‑ci conservent tou­jours leur impact lorsqu’elles sont fon­dées sur une orga­ni­sa­tion solide et adap­tée et qu’un fac­teur de « dra­ma­ti­sa­tion » peut être exploité.

Un point impor­tant, ce sont les leçons qui ont déjà été tirées du mou­ve­ment de Dela­no dans d’autres sec­teurs éco­no­miques et géo­gra­phiques, par exemple en Flo­ride et au Texas où l’on s’est sou­ve­nu de l’atout for­mi­dable que l’on avait à sa dis­po­si­tion quand on pou­vait éta­blir le lien entre l’objet d’un conflit et une grosse boîte avec un nom connu facile à boy­cot­ter. On a rete­nu éga­le­ment l’avantage d’une orga­ni­sa­tion communautaire.

À noter aus­si la clair­voyance de Cha­vez et d’Alinsky et leur sens des res­pon­sa­bi­li­tés à long terme. Sen­tant le carac­tère pré­caire de tout suc­cès social en faveur d’une caté­go­rie vouée à la dis­pa­ri­tion qua­si totale ame­née par une méca­ni­sa­tion de plus en plus pous­sée, ils ont déci­dé de pré­pa­rer les ouvriers agri­coles mexi­cains à la vie urbaine, et dès main­te­nant les membres de l’UFWOC reçoivent une for­ma­tion méca­nique les pré­pa­rant aux emplois de méca­ni­ciens, irri­ga­teurs, etc., qui seuls seront offerts demain. Ces tra­vailleurs, ayant une for­ma­tion tech­nique, pour­ront choi­sir leur emploi et seront faci­le­ment recon­ver­tibles dans l’industrie tra­di­tion­nelle sans être voués à la condi­tion de manœuvre interchangeable.

Michel Bou­quet

D’après les articles de John Brax­ton [[À noter que John Brax­ton vient d’être condam­né à deux ans et demi de pri­son pour refus de ser­vice mili­taire. Il avait fait par­tie de l’équipage qua­ker du « Phoe­nix » qui était allé dis­tri­buer des médi­ca­ments au Nord et au Sud‑Vietnam.]] parus dans Peace News.

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