La Presse Anarchiste

Communications et correspondances

Com­pa­gnons de l’Idée Ouvrière.

Per­met­tez-nous de nous réjouir de l’ap­pa­ri­tion de votre jour­nal — de notre jour­nal plu­tôt, car nous sommes avec vous —. Nous avons pro­cla­mé les prin­cipes révo­lu­tion­naires ici depuis 1881. C’est vous dire toutes les tra­cas­se­ries, toutes les infa­mies de la part de nos exploi­teurs et la police, que nous avons eu à sup­por­ter. Rien n’a été négli­gé pour tuer l’i­dée de révolte ; tout à été fait : pres­sion admi­nis­tra­tives, inti­mi­da­tions, vexa­tions, ren­vois, en un mot, tout ce que peut faire la bour­geoi­sie à des ouvriers qui entendent res­ter libres, nous l’a­vons supporté !

Aus­si, ils croyaient vrai­ment avoir débar­ras­sé le pays de ces per­tur­ba­teurs ; dans leur ava­chis­se­ment, ils oubliaient, ces repus des sueurs humaines, que l’i­dée est comme le bon grain, quand il est semé dans un bon champ, il pousse tou­jours. C’est pour­quoi nous saluons avec joie l’ap­pa­ri­tion du jour­nal l’Idée Ouvrière, qui sera, nous n’en dou­tons pas, un sérieux défen­seur de l’humanité.

C’est parce que nous sommes des meurt-de-faim que nous venons avec vous lut­ter contre les meurt-d’in­di­ges­tion. Ver­rons-nous tou­jours devant nous et contre nous cette ver­mine diri­geante et oppres­sive qui s’ap­pelle bour­geoi­sie ? Ser­rons-nous tou­jours les esclaves du monstre capi­tal ? Fau­dra-t-il encore long­temps cour­ber l’é­chine sous les ordres et les caprices d’une poi­gnée de para­site, tou­jours prêts à ser­vie, contre les hommes au cœur géné­reux ? Mal­gré nos pro­duc­tions quo­ti­diennes, crè­ve­rons-nous encore long­temps de faim ? Oh non ! nous ne le pen­sons point. L’heure de la Ven­geance approche. Mal­heur aux vaincus.

Com­pa­gnons à bientôt.

Le Groupe Socia­liste de Vil­le­quier (Seine-Inf.)

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