Si nous avons reformé les jeunesses Libertaires, ce n’est pas seulement parce que les jeunes aiment à se retrouver ensemble ni parce qu’ils hésitent parfois à entrer dans un mouvement où leur génération se sentirait noyée.
C’est que l’existence d’une organisation des Jeunesses est actuellement indispensable : devant nous des tâches s’accumulent, réclamant un dynamisme tel qu’un groupement homogène de jeunes peut réussir mieux que toute autre formation. Il s’agit, en effet, de manifester notre existence par le journal, par la brochure, par le livre, par la réunion publique, par l’affiche, par le tract, par l’action. Ce genre de travail plaît aux jeunes.
Mais bien pauvre serait notre pensée si nous voulions nous en tenir là. En vérité, la tâche essentielle que les Jeunesses s’assignent, c’est la tâche d’éducation, de propagande en profondeur. Les jeunes, qu’attirent l’idéal et la pensée libertaires, doivent bien connaître cet idéal et cette pensée anarchiste toujours neuve, vivante. mais sans compromission. Rien ne doit leur être étranger de ce qui est nôtre, et instruits par leurs aînés et par la réflexion sérieuse, ils pourront instruire à leur tour. Ils doivent être des foyers de vie libertaire.
La tâche des jeunesses Libertaires est donc multiple et aucun de ses aspects n’aurait seul de valeur. Agitation, propagande, éducation, action, les jeunes doivent tout mener de front, dans les groupes, dans la rue, à l’usine, aux auberges, au syndicat, au cours du propagandiste.
Ainsi nous pourrons voir se lever une génération de jeunes ardents et lucides. À la fois hommes de pensée et hommes d’action, ils seront vraiment des libertaires.