Le 2 septembre 1939, un gouvernement de traîtres, de fumistes au service des puissances d’argent internationales déclarait la guerre à l’Allemagne hitlérienne pour sauver (
« La guerre est la continuation de la politique », a dit un sociologue. La guerre est la conséquence d’un état économique, peut-on ajouter. Et tant que le régime capitaliste subsistera, la guerre sera l’ultime moyen de régler les conflits sociaux latents. Le danger n’était pas seulement à Berlin en 1939, mais aussi à Paris, à Londres, à New York, à Tokyo, à Rome et à Moscou, partout où il y avait des hommes exploitant d’autres hommes, car l’ennemi n’est pas une quelconque idéologie, mais bien le profit. Toutes les formes gouvernementales, toutes les utopies marxistes et fascistes sont fruits du capital, et le capital c’est la guerre. Sans elle il ne peut vivre. Sous la pression des producteurs volés, il est acculé à des concessions qu’il ne lâche que sous la menace. Et cette constatation — combien de fois signalée par nous — nous oblige à recourir à la violence, alors que notre doctrine y est hostile.
1939 ! Petits soldats peu fiers de se faire casser la figure pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs, petits ouvriers qui préféraient l’affectation spéciale au service armé. Ah ! comme cela aurait été simple si le peuple avait voulu s’armer pour combattre toutes les forces de l’oppression, où qu’elles soient et d’où qu’elles viennent ! Combien étaient-ils ceux qui préférèrent la prison, le conseil de guerre et la mort lente à l’étripaillement généralisé, aux décorations, aux grades et au qualificatif de héros ? Défaitistes, hitlériens ? Non, amoureux d’une liberté qui leur était chère, d’une liberté que Daladier, ministre de la guerre des années durant, que Gamelin, général en chef de toutes les armées depuis plus de lustres encore, que Reynaud, délégué officiel des banques, avaient trahie, prisonniers qu’ils étaient de la flibusterie internationale. Grands et petits requins nageaient dans la joie le jour de la déclaration de guerre, plus de quarante heures, plus de gros salaires à verser, plus de congés payés, mais des bénéfices colossaux autorisés, un marché libre, une consommation accélérée et des droits… patriotiques.
Les États, pieuvres voraces, n’avaient plus à se préoccuper du chômage et la crise reculait à chaque départ de canon. Ils se grisaient de mots et d’or, oubliant leur faiblesse, oubliant surtout que le conflit relevait de leur égoïsme, de leur vanité, de la mise au pouvoir d’un homme, de leur homme : Hitler. Frontières, nations ? Il n’en était plus question. Ce qui importait à ces êtres, c’était la destruction, source de nouveaux profits ; c’était la misère et l’horreur des petits, l’écrasement des velléités de révolte. Déroute, Pétain, Résistance, de Gaulle, les Nationalisations, tout est dans la norme. Et puis l’État sans cesse plus fort, plus avide. Et puis la Grandeur… 3.400 milliards à récupérer. Les immenses ravages de la guerre à réparer. La crise morale à conjurer. Et lorsque tout sera au point, il y aura un second 2 septembre 1939 si les prolétaires n’y prennent garde.
Travailleurs de tous les pays, unissez-vous contre le capitalisme international. Détruisez la guerre en détruisant le profit et l’État, par la révolution sociale !