La Presse Anarchiste

Éditorial

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Début 1974, un cer­tain nombre de groupes (essen­tiel­le­ment groupes de l’O­CL et groupes issus de l’O­RA), déci­daient de coor­don­ner leurs efforts pour créer un bul­le­tin de dis­cus­sion et de confron­ta­tion : « Rupture ».

Il ne s’a­gis­sait pas là du simple désir de pro­po­ser à la clien­tèle des libraires « de gauche » une nou­velle publi­ca­tion. Mais, en liai­son avec l’ap­pa­ri­tion de nou­velles pra­tiques de lutte depuis la fin des années 60, de contri­buer à la cla­ri­fi­ca­tion et à l’é­la­bo­ra­tion du pro­jet com­mu­niste et, par là même, à l’é­mer­gence d’un mou­ve­ment com­mu­niste radical.

Dès lors, « Rup­ture » n’est ni l’or­gane d’un grou­pus­cule char­gé de recru­ter des adhé­rents ou des mili­tants, ni le dif­fu­seur d’une conscience révo­lu­tion­naire en direc­tion des masses. Le bul­le­tin ― c’est une évi­dence ― ne rem­pla­ce­ra jamais la lutte des tra­vailleurs. Il peut seule­ment contri­buer à réper­cu­ter les expé­riences (pas­sées ou pré­sentes) du pro­lé­ta­riat en lutte contre le capi­tal, à pous­ser tou­jours plus avant la cri­tique du capi­ta­lisme et des pro­jets se récla­mant du socia­lisme, à ani­mer des débats sus­cep­tibles de cla­ri­fier les rela­tions entre groupes se rat­ta­chant au mou­ve­ment communiste.

C’est pour­quoi les confron­ta­tions et les dis­cus­sions dont « Rup­ture » pro­pose d’être l’ins­tru­ment peuvent être orien­tées dans trois direc­tions principales :
– ana­lyse du capi­ta­lisme et de sa crise (« crise bidon » et crise his­to­rique, luttes des couches sociales échap­pant aux syn­di­cats et aux par­tis tra­di­tion­nels : pay­sans tra­vailleurs, bidasses, intel­lec­tuels prolétarisés)
– luttes des groupes ouvriers auto­nomes : bilans, cri­tiques, apports
– théo­rie du com­mu­nisme : bilan des capi­ta­lismes d’é­tat, pro­blème de l’au­to­ges­tion et du socia­lisme, abo­li­tion du tra­vail, etc ?

Cer­tains cama­rades ont émis l’i­dée que les numé­ros soient cen­trés sur des thèmes spé­ci­fiques. Ceci ne sera éven­tuel­le­ment pos­sible que lorsque les contri­bu­tions des groupes (fon­da­teurs du bul­le­tin ou non) ou des mili­tants iso­lés seront suf­fi­sam­ment nom­breuses et capables d’a­ni­mer un véri­table débat.

Comme le pré­ci­sait l’é­di­to­rial du numé­ro 0 : « la fonc­tion du bul­le­tin sera rem­plie si ceux qui le lisent envoient leurs réflexions, des compte-ren­dus de luttes, des articles, pour qu’il soit, comme le pro­jet com­mu­niste, le résul­tat direct des pra­tiques révolutionnaires ».

Pour les envols d’ar­ticles, de cri­tiques, s’a­dres­ser à : « Guerre de Classe » B.P. N°20, 37005 Tours Cedex

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