La Presse Anarchiste

Fin

L’é­di­fice social tremble sur ses bases désor­mais mal assu­rées, les signes pré­cur­seurs d’une décom­po­si­tion rapide se mani­festent à chaque instant.

Désor­mais trop étroit pour la conte­nir, le moule dans lequel s’a­gite en vain la vieille socié­té menace de se bri­ser ― du haut en bas de l’é­chelle sociale on sent comme une horripilation.

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À l’a­bâ­tar­dis­se­ment, à l’a­va­chis­se­ment sécu­laire de l’hu­ma­ni­té, a suc­cé­dé la viri­li­té et la digni­té humaines. La ser­vi­li­té res­pec­tueuse et bête a fait place à l’es­prit de révolte, et aux actes de révolte indi­vi­duelle, ont déjà suc­cé­dé les révoltes col­lec­tives aux­quelles vien­dront s’a­jou­ter bien­tôt, espé­rons-le, la révolte des peuples entiers.

À l’am­phi­gou­ri, a répon­du la lumière ; à la vieille et sotte rou­tine le pro­grès a pris place ; à l’i­gno­rance, l’instruction

Un pas en avant a été fait.

Ain­si, avec le pro­grès, a évo­lué la chry­sa­lide humaine ; bien­tôt la coque qui l’en­ve­loppe se déchi­re­ra, et lais­se­ra place à l’in­secte qui ne deman­de­ra, pour vivre et se déve­lop­per natu­rel­le­ment, qu’un air pur et vivi­fiant, de la liber­té, et le com­bus­tible qui est indis­pen­sable pour le fonc­tion­ne­ment de la loco­mo­tive animale.

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Mais l’air est sur­char­gé d’é­ma­na­tions mor­bi­fiques et pes­ti­len­tielles, l’at­mo­sphère est sur­char­gée de gaz délé­tères, et dès son arri­vée sur la croûte ter­restre, le fonc­tion­ne­ment de l’or­ga­nisme humain tel qu’il devrait être, ren­contre déjà une foule d’en­traves, qui devra abré­ger son exis­tence, laquelle pen­dant tout son cours, absor­bée par un tra­vail inces­sant qui l’use ; vivant (

À moins tou­te­fois que le dégoût et l’é­cœu­re­ment le pre­nant, il ne suive l’exemple de ses devan­ciers, et fasse dans un moment de reven­di­ca­tions impi­toya­ble­ment jus­tice de toutes les immon­dices qui l’en­ve­loppent, le para­lysent, le réduisent à l’i­nac­ti­vi­té ― le tuent.

Et que cette hideux mégère, que l’on nomme la socié­té actuelle, enve­lop­pée d’une atmo­sphère de haine, s’en­glou­tisse pour tout jamais dans un tor­rent lus­tral, au milieu du cata­clysme révo­lu­tion­naire qui marche à grand pas, et qui s’an­nonce œucu­mé­ni­que­ment aujourd’hui.

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Alors, nous ver­rons l’hu­ma­ni­té forte, maî­tresse de ses droits et de ses devoirs, se déve­lop­per libre­ment au soleil levant de la Jus­tice, de l’É­ga­li­té, et de la liber­té pour tous !

La Presse Anarchiste