Dès notre apparition, nous avons résolu de mettre le Petit Hâvre (tout petit hâvre) au pied du mur, car c’est là que nous reconnaissons l’ouvrier. Nous avons voulu une fois pour toutes qu’il nous bave ce qu’il ne peut nous dire, pour que les travailleurs sachent à qui ils ont à faire.
Si nous lui donnons le premier la correction qu’il mérite et nous n’en resterons pas là ? C’est à son programme qu’il le doit quand on s’intitule Républicain, Démocrate, Socialiste, ceux qui professent ces opinions on le droit de lui demander ce qu’il fait pour les dits Républicains, Démocrates, Socialistes, et ce qu’il entend par ces trois qualificatifs ? Jusqu’où va votre républicanisme, votre démocratisme, votre socialisme ? Telles sont les questions que nous vous posons. Jusqu’à aujourd’hui, les travailleurs n’ont vu en vous qu’un faux frère, qu’un organe officiel de dépravation civique, faisant fi de ses promesses tout comme d’une profession de foi électorale de nos députés etc., etc., autant en emporte le vent. Que le journal le Petit hâvre nous dise, lui qui se donne comme l’organe le plus avancé de la localité, s’il n’a pas toujours cru, s’il ne croit pas encore que la misère dans la civilisation est éternelle, que l’asservissement d’une partie de l’humanité est nécessaire à la gloire de l’autre ? Que ceux qui prétendent le contraire sont de dangereux rêveurs qui méritent d’être fusillés ; que telle est la raison d’état, car si elle n’est pas la pensée du Petit havrais, si le Petit hâvre veut sincèrement, résolument l’émancipation des travailleurs, pourquoi ces anathèmes, pourquoi cette colère contre les socialistes purs ? Contre ceux qui travaillent et produisent la richesse sociale et qui demandent l’émancipation pour tous les êtres humains ? Qu’ils daignent (afin que le peuple puisse comparer entre lui et nous) nous dire son programme économique, comment il prétend faire cesser l’antagonisme social. Sont « hommes » dit la loi ceux qui possèdent et seront « choses » ceux qui ne possèdent pas. C’est cette monstruosité qui base à la loi. Le Petit hâvre est-il pour ou contre cette loi ? Est-il pour l’ouvrier qui travaille 12 heures pour un salaire dérisoire, qui lui permet juste de se reproduire pour les besoins du capital, mais dont l’existence précaire est un long martyrologe. Veut-il prendre leur défense chauqe fois qu’un ouvrier aura été lésé dans sa liberté, dans son travail, dans ce qu’il a de plus sacré, dans son moi ? Qu’il le dise.
Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons vu en lui qu’un bohémien de la littérature, un sbire du journalisme, calomniateur à prix fixe, courtisan de tous les ministères à quelque nuance qu’ils appartiennent, panégyristes de tous les vices, de toutes les iniquités commises au nom de la loi. Vivant de tous les tripotages, de toutes les infamies bourgeoises. Parasites existants aux dépens du travail de malheureux , qui eux n’ont pas seulement du pain à donner à leurs enfants. C’est le souteneur de tous les gens tarés, des bourgeois exploiteurs, des capitalistes véreux, des tripotages honteux, faisant du Petit hâvre une agence de pots-de-vin, pour les consciences faciles.
Ils parlent tant de la famille, que pour couvrir leur adultère, on les verrait, par dégoût du mariage, caresser des guenons s’ils ne trouvaient plus de Malthusiennes. Faites des filles, nous les aimons, chantent ces infâmes ! Mais si vous faites des garçons, nous en ferons de la chair à canon, des martyrs de l’exploitation. Au banquet de la vie il n’y a pas de place pour tout le monde.