Au lendemain de la signature de l’armistice, les Indes Britanniques ont levé l’étendard de la révolte. Les révolutionnaires avaient fortement compté sur l’appui des troupes de l’Afghanistan.
Avant que ces troupes n’aient eu le temps de faire jonction avec leurs alliés, les Britanniques étaient entrés en action et mettaient en déroute les Afghans, puis ils se tournèrent coutre les Hindous avec qui ils livrèrent pendant des mois des combats plus ou moins réguliers. Aujourd’hui, toutes les Indes Anglaises semblent être « pacifiées » et une paix est sur le point d’être signée avec le principal émir de l’Afghanistan.
Devant la Chambre des Communes est venu la question de la révolte des Indes ; les débats y ont eu lieu avec une franchise peu coutumière dans les parlements des autres pays. Le ministre des Indes déclare, en toute sincérité, qu’une des causes — peut-être la principale ― de cette révolte, a été l’intervention des émirs de l’Afghanistan devenus les alliés du Gouvernement de Moscou ; mais il reconnaît qu’il y a d’autres causes et il les énumère : « une épidémie a sévi dans tout le pays, nous n’avons pas pu venir en aide aux victimes connue nous aurions dû le faire ; puis nous avions fait des promesses à toutes ces populations comme expression de notre gratitude pour leur fidélité envers l’Empire Britannique ; ces promesses, nous n’avons pas eu le temps de les tenir. » Ainsi s’exprime le représentant du Gouvernement de Lloyd George. Dans tout le Parlement, pas une note discordante, tous sont d’accord pour dire qu’il faut accorder aux Hindous davantage de liberté et de bien-être. De ce côté, la révolte promet de donner des fruits qui font espérer pour l’avenir. Mais n’oublions pas que ces mêmes peuples de l’Inde viennent d’envoyer une sorte d’ultimatum au Gouvernement de Londres, l’enjoignant d’avoir à respecter la Turquie, son sultan et toutes ses prérogatives. Ce qui n’est certes pas une manifestation de sympathie en faveur de la liberté ni du progrès.