La Presse Anarchiste

Où va le mouvement populaire pour la démocratie ?

[(Ren Wand­ing — Ren An de son vrai nom — est né en 1944. Pen­dant la « Révo­lu­tion cul­turelle », il séjourn­era un an dans l’«étable » de son unité de tra­vail (enten­dre par là un de ces mitards impro­visés où l’on enfer­mait à l’époque les récal­ci­trants). Une fois libéré, en 1969, on le main­tien­dra « sous la sur­veil­lance des mass­es » jusqu’en novem­bre 1978, date à laque­lle on le réha­bilite. C’est égale­ment à cette date que com­mence le « Print­emps de Pékin » (1978–1979), mou­ve­ment à l’oc­ca­sion duquel il fonde la Ligue pour les droits de l’homme en Chine [[Dont nous avons traduit les prin­ci­paux textes ailleurs : Huang S., A. Pino, L. Epstein, Un bol de nids d’hi­ron­delles ne fait pas le print­emps de Pékin, Bib­lio­thèque asi­a­tique, Chris­t­ian Bour­go­is édi­teur, Paris, 1980.]]. Arrêté le 4 avril 1979, il est con­damné à qua­tre ans de réforme par­le tra­vail. Après sa libéra­tion, inter­v­enue dans le courant de l’an­née 1983, il tra­vaille comme compt­able à la Com­pag­nie d’in­stal­la­tion des équipements de Pékin, sans pour autant renon­cer à ses con­vic­tions poli­tiques. Il pour­suit le tra­vail théorique entre­pris au moment du « Mou­ve­ment démoc­ra­tique du mur de Xidan ». À l’oc­ca­sion du dix­ième anniver­saire du « Print­emps de Pékin », qui se trou­ve être aus­si celui de l’ar­resta­tion de quelques-uns de ses cama­rades, Ren redou­ble d’ardeur : en octo­bre 1988, il dif­fuse, par exem­ple, un texte com­mé­moratif où il défend les thès­es qui lui sont chères [[Ren Wand­ing, « Les Réformistes du Palais sont dans l’im­passe. À pro­pos du Print­emps de Pékin, du Mou­ve­ment du 5 avril et du mou­ve­ment étu­di­ant de 1986, con­tri­bu­tion à la com­mé­mora­tion du dix­ième anniver­saire du Print­emps de Pékin » (octo­bre 1988), tra­duc­tion du chi­nois par le Singe d’or, Iztok, revue lib­er­taire sur les pays de l’Est, Paris, n°17, juin 1989.]]; en févri­er 1989, il par­ticipe active­ment à la cam­pagne déclenchée autour de la péti­ton de Fang Lizhi, deman­dant l’am­nistie de Wei Jing­sheng et des pris­on­niers d’opin­ion. Juste avant les événe­ments d’avril-juin 1990, il aura aus­si l’oc­ca­sion d’ex­pos­er son point de vue sur la démoc­ra­tie et les droits de l’homme au Salon démoc­ra­tique de l’U­ni­ver­sité de Pékin, ce qui lui vau­dra l’hon­neur d’être cité par le maire de la cap­i­tale, Chen Xitong, dans son « Rap­port sur l’écrase­ment de la rébel­lion antigou­verne­men­tale », le 30 juin [[Chen Xitong, « Rap­port sur l’écrase­ment de la rébel­lion antigou­verne­men­tale » (30 juin 1989), sup­plé­ment à Bei­jing infor­ma­tion, Pékin, n°30, 24 juil­let 1989]].

Le 21 avril, il prononce une allo­cu­tion sur la place Tian’an­men : « Pourquoi les activ­ités de com­mé­mora­tion de Hu Yaobang ont viré à un mou­ve­ment pour la démoc­ra­tie ». Il mul­ti­plie ensuite les inter­ven­tions sur les cam­pus — notam­ment le 3 mai, à l’Ecole nor­male supérieure de Pékin, où il se rend sur l’in­vi­ta­tion des étu­di­ants [[Un dis­cours, tenu devant les étu­di­ants de cinq étab­lisse­ments d’en­seigne­ment supérieur entre le 27 avril et le 4 mai, a été pub­lié dans le men­su­el Ming­bao de Hong Kong de juil­let 1989, sous le titre : « À pro­pos de la tâche his­torique et des objec­tifs de la lutte du mou­ve­ment pop­u­laire pour la démoc­ra­tie du mois d’avril 1989. À nou­veau sur la réforme du sys­tème social de la Chine et sur les mérites his­toriques du mou­ve­ment pop­u­laire pour la démoc­ra­tie. » Il a été repris dans : Zhong­guo minyun yuan zil­iao jingx­u­an (choix de doc­u­ments orig­in­aux relat­ifs au mou­ve­ment démoc­ra­tique chi­nois), vol. 2, Shiyue pinglun chuban­she, Hong Kong, novem­bre 1989.]]. Il devient très célèbre par­mi la jeunesse des écoles, même si les « bon con­seils » qu’il prodigue ne sont « pas tou­jours com­pris » d’«éludiants de vingt ans ses cadets » et dont cer­tains « le con­sid­éraient comme un “has been” de la dis­si­dence. » [[F. Deron, Cinquante jours de Pékin, chronique d’une révo­lu­tion assas­s­inée, 15 avril‑3 juin 1989, Bib­lio­thèque asi­a­tique, Chris­t­ian Bour­go­is édi­teur, Paris, 1989, p. 241.]]

Le 20 mai, Ren Wand­ing est nom­mé­ment désigné par le secré­taire du Par­ti com­mu­niste de la munic­i­pal­ité de Pékin comme appar­tenant à la « petite poignée » d’ag­i­ta­teurs qui sont les insti­ga­teurs du « com­plot antipar­ti et anti-social­iste ». Le 28 mai, Ren réfute publique­ment la cri­tique dont il fait l’ob­jet et se prononce ouverte­ment pour la réforme du gou­verne­ment et le mul­ti­par­tisme. Il sera l’une des pre­mière vic­times de la répres­sion qui va suiv­re le « net­toy­age » sanglant de la place Tian’an­men. On l’ar­rête le 10 juin.

Le texte suiv­ant a été traduit d’après : Tian’an­men yi jiu ba jiu [Tian’an­men, 1989], recueil de textes com­pilés par la rédac­tion du Lian­he bao [jour­nal union], Lian­jing, Taipei, août 1989.

Huang S. — A. Pino)]

Après son bap­tême du feu — le sit-in du 22 avril, la man­i­fes­ta­tion du 27 avril et le grandiose rassem­ble­ment du 4 mai —, le mou­ve­ment démoc­ra­tique du mois d’avril vient d’en­tr­er dans une nou­velle phase avec la grève de la faim du 13 mai.

Avril et mai 1989 sont une grande fête pour le peu­ple chinois. 

Quand ver­ra-t-on réap­pa­raître cet héroïsme du mois d’avril ? 

Quand ver­ra-t-on réap­pa­raître la majesté du mois d’avril ? 

Où va l’oura­gan du mois d’avril ?

Les gens du mois d’avril cherchent la réponse dans la souffrance.

Oui, pour se dévelop­per com­plète­ment, le mou­ve­ment démoc­ra­tique du mois d’avril exige main­tenant de pass­er à un stade supérieur, aus­si bien au niveau de la théorie, du pro­gramme, des objec­tifs, et des mots d’or­dre que de la direc­tion organisationnelle.

- La démoc­ra­tie, la lib­erté, les droits de l’homme sont des slo­gans vagues. L’heure est venue de les met­tre en pra­tique en vue de réformer le sys­tème poli­tique et social de notre pays.
— La réforme du sys­tème poli­tique et social doit être le pro­gramme de lutte à long terme du mou­ve­ment pop­u­laire pour la démoc­ra­tie dans notre pays. L’heure est venue de livr­er le com­bat réel.
— Trans­former le sys­tème poli­tique sig­ni­fie que l’heure est venue, pour le mou­ve­ment pop­u­laire pour la démoc­ra­tie, de pro­pos­er un pro­gramme indépendant.
— Dévelop­per le proces­sus de démoc­ra­ti­sa­tion poli­tique dans notre pays sig­ni­fie que l’heure est venue, pour le mou­ve­ment pop­u­laire, de pré­cis­er ses objec­tifs con­crets et de déter­min­er sa tâche historique.

Le mou­ve­ment du mois d’avril, à l’in­star de tous les autres mou­ve­ments pop­u­laires, nous enseigne, une fois de plus, qu’à l’é­gard de la démoc­ra­tie pop­u­laire la nature répres­sive de cette octonité uni­taire [[ Yi yuan hua ba wei yi ti : sys­tème du « huit en un ». Le Par­ti et le pou­voir ne font qu’un, le Par­ti et le gou­verne­ment ne font qu’un, le Par­ti et le sys­tème légal ne font qu’un, le Par­ti et l’É­tat ne font qu’un, le Par­ti et l’ar­mée ne font qu’un, le Par­ti et l’é­conomie ne font qu’un, le Par­ti et la cul­ture ne font qu’un. Sur ce point, dévelop­pé à dif­férentes repris­es par Ren Wand­ing, voir aus­si : « Pourquoi les activ­ités de com­mé­mora­tion de Hu Yaobang ont viré à un mou­ve­ment pour la démoc­ra­tie» ; « À pro­pos de la tâche his­torique et des objec­tifs de la lutte du mou­ve­ment pop­u­laire pour la démoc­ra­tie du mois d’avril 1989. À nou­veau sur la réforme du sys­tème social de la Chine et sur les mérites his­toriques du mou­ve­ment pop­u­laire pour la démoc­ra­tie », op. cit.]], qu’est la poli­tique bureau­cra­tique du Par­ti com­mu­niste, n’a pas changé.

Dans ce moment cru­cial, où les intérêts pop­u­laires démoc­ra­tiques sont en jeu, l’au­to-isole­ment, auquel l’étroitesse de sa con­science et de son tac­ti­cisme con­duit le mou­ve­ment étu­di­ant, risque de sac­ri­fi­er les fruits démoc­ra­tiques portés par le mou­ve­ment du mois d’avril.

Aus­si tortueux soit le chemin, aus­si aven­tureux soit l’avenir, nous devons mon­tr­er une nou­velle voie aux gens.

- Réformer paci­fique­ment les struc­tures poli­tiques et sociales uni­taires du Par­ti de l’oc­tonité, en vue de réalis­er une société plu­ral­iste où la poli­tique, la cul­ture et les eth­nies seront plu­ral­istes. Voilà quel est le pro­gramme théorique et quels sont les objec­tifs de lutte du mou­ve­ment pop­u­laire pour la démoc­ra­tie dans notre pays.
— Tel est le con­tenu réel des reven­di­ca­tions con­crètes avancées par tous les mou­ve­ments pop­u­laires qui se sont effor­cés d’obtenir la démoc­ra­tie, la lib­erté, les droits de l’homme et le progrès.
— Tel est égale­ment l’ob­jec­tif pour­suivi par les mou­ve­ments pop­u­laires en matière de réforme du sys­tème poli­tique, et sa con­cep­tion la plus élevée.
— Accélér­er le proces­sus de la démoc­ra­ti­sa­tion dans notre pays, telle est la pre­mière tâche de ce mou­ve­ment pour la démoc­ra­tie, dans son ensem­ble, et du groupe des grévistes de la faim.

Qu’en­tend-on par proces­sus de démoc­ra­ti­sa­tion ? Com­ment peut-on l’ac­célér­er ? J’es­time que les six mou­ve­ments pop­u­laires pour la démoc­ra­tie déclenchés au cours de ces dix dernières années — et qui ont subi la répres­sion juridique, la répres­sion poli­tique et la répres­sion médi­a­tique — ont prou­vé, de façon typ­ique et con­den­sée, l’ob­scu­ran­tisme qui règne dans notre pays en matière de poli­tique, de droit et d’in­for­ma­tion. Bien enten­du, la cause de tout cela c’est l’oc­tonité unitaire.

Voici quels ont été ces six grands événements :

  1. de 1978 à 1981, avec le mou­ve­ment nation­al du Mur de la démoc­ra­tie qui a don­né nais­sance aux ain­si nom­mées organ­i­sa­tions clan­des­tines et pub­li­ca­tions clandestines ;
  2. 1980 et 1981, le mou­ve­ment nation­al des élec­tions dans les étab­lisse­ments d’en­seigne­ment supérieur ;
  3. sep­tem­bre et octo­bre 1985, la con­tes­ta­tion et les man­i­fes­ta­tions étu­di­antes dans tous les étab­lisse­ments d’en­seigne­ment supérieur du pays ;
  4. de 1986 à 1988, le mou­ve­ment étu­di­ant pour la démoc­ra­tie dans tous les étab­lisse­ments d’en­seigne­ment supérieur du pays, qual­i­fié de mou­ve­ment pour le « libéral­isme bourgeois» ;
  5. début 1989, le mou­ve­ment de péti­tion col­lec­tive, à l’in­térieur du pays et à l’é­tranger, deman­dant l’am­nistie des pris­on­niers du Mur de la démocratie ;
  6. avril et mai 1989, le mou­ve­ment nation­al pour la démoc­ra­tie taxé d’agitation.

À l’is­sue de ces mou­ve­ments pop­u­laires, les autorités judi­ci­aires ont arrêté, con­damné, soumis à la réforme par le tra­vail ou exilé plusieurs cen­taines d’in­di­vidus de par le pays. Un nom­bre incal­cu­la­ble de gens ont été expul­sés de leur uni­ver­sité, ren­voyés de leur tra­vail ou se sont vu priv­er de leur statut mil­i­taire, de leur carte du Par­ti ou de la Ligue [de la jeunesse com­r­nuniste], ont fait l’ob­jet de perqui­si­tions, d’en­quêtes, d’ex­a­m­ens, de réé­d­u­ca­tion ou d’in­ter­roga­toires, ont été sus­pendus de leur tra­vail, soumis à sur­veil­lance, exposés à des dis­crim­i­na­tions dans l’at­tri­bu­tion des postes, ennuyés à plaisir lorsqu’ils voulaient sor­tir du pays, cri­tiqués par l’opin­ion publique, etc.

Les autorités du sys­tème de l’oc­tonité uni­taire qui ont réprimé cru­elle­ment les mou­ve­ments pop­u­laires ne sont pas fondées à qual­i­fi­er le dia­logue demandé par l’U­nion autonome des étu­di­ants de Pékin de trop « exigeant » et n’ont pas qual­ité pour cela. Ceux qui cherchent à se dérober au sys­tème juridique et poli­tique de notre pays, ou qui veu­lent éviter de se pronon­cer sur son obscu­ran­tisme, ne sont pas dignes de par­ticiper au mou­ve­ment pour la démoc­ra­tie, pas dignes d’être des réfor­ma­teurs démoc­ra­tiques. C’est en oblig­eant les autorités à résoudre sérieuse­ment les affaires sus­men­tion­nées qu’on pour­ra résoudre l’af­faire démoc­ra­tique du mois d’avril.

Ces six affaires démoc­ra­tiques s’in­scrivent dans un proces­sus pop­u­laire démoc­ra­tique con­tinu. Nous devons nous efforcer de rompre avec cette con­science étroite qui ne s’at­tache à résoudre que l’af­faire du mois d’avril.

L’étroitesse de la con­science du mou­ve­ment étu­di­ant ne con­stitue pas seule­ment une trahi­son et un retrait, par rap­port au mou­ve­ment et à l’e­sprit du 4 mai [1919], mais trahit aus­si une igno­rance de l’His­toire. Cela con­duit à la mort et à l’au­to-isole­ment. À cet égard, le mou­ve­ment étu­di­ant de 1986 ne laisse pas d’être exemplaire.

Le mou­ve­ment con­joint des étu­di­ants et des ouvri­ers pour la démoc­ra­tie a évidem­ment échoué. Mais, de 1978 à 1981, il a tra­ver­sé qua­tre années his­toriques au cours desquelles il a accu­mulé une expéri­ence très riche pour le mou­ve­ment populaire.

Cepen­dant, il ne faut pas, sous cou­vert de pré­ten­due tac­tique, lier les pieds et les mains du mou­ve­ment pop­u­laire. Ce type de tac­tique ne vaut rien. Il ne faut pas crain­dre les intim­i­da­tions éhon­tées qui visent à nous faire pass­er pour une « petite poignée » ou une « infime minorité. » Ce ne sont que les machi­na­tions habituelles dont usent les politi­ciens bureau­crates pour divis­er le mou­ve­ment pop­u­laire pour la démoc­ra­tie. Nous ne sauri­ons nous laiss­er abuser.

Étu­di­ants, ne vous don­nez pas pour chefs des gens du com­mun, inaca­pables de vous diriger, qui man­quent de con­nais­sances générales, ont une vision étroite des choses et priv­ilégient la tac­tique. Choi­sis­sez ceux qui sont pourvus d’un grand courage et d’une grande intel­li­gence, qui ont à cœur l’his­toire du monde et qui témoignent de la volon­té de réformer la Chine dans le sens de la démocratie.

Quand bien même la force pop­u­laire pour la démoc­ra­tie serait encore plus puis­sante, dès lors qu’elle n’est pas canal­isée par ses pro­pres organ­i­sa­tions, elle pèse d’un poids nul dans le dialogue.

Le mou­ve­ment pour la démoc­ra­tie du mois d’avril n’est pas un sim­ple mou­ve­ment étu­di­ant. Il s’ag­it d’un mou­ve­ment pop­u­laire. Le dia­logue, tel est le but que s’as­sig­nent toutes les couch­es du peu­ple dans l’ensem­ble du pays. Sans l’u­nion de toutes les couch­es, il n’y aura pas de force réelle dans le dia­logue. Sépar­er les intérêts des étu­di­ants de ceux de l’ensem­ble du peu­ple, telle est la machi­na­tion habituelle des politi­ciens bureau­crates. Nous ne sauri­ons nous laiss­er abuser.

Si le dia­logue est un marché de dupes, dévoilons ce marché de dupes aux mass­es. Si les six grandes affaires démoc­ra­tiques ne sont décidé­ment pas réglées, alors nous devons fer­me­ment aban­don­ner le dia­logue et chercher une nou­velle voie.

Il faut appel­er les mil­lions d’ou­vri­ers et de paysans à se rassem­bler en vue de trans­former ce mou­ve­ment en un mou­ve­ment social. Il faut savoir que le Mou­ve­ment du 4 mai, il y a soix­ante-dix ans, c’est pour­suivi durant plusieurs mois.

L’ac­tion du groupe des grévistes de la faim va déclencher une nou­velle tem­pête du mois d’avril. Au moment oppor­tun, il fau­dra créer légale­ment une organ­i­sa­tion nationale puis­sante qui par­ticipera à la vie poli­tique chi­noise en même temps que le Par­ti actuel. Pré­parons-nous à fonder un comité pop­u­laire, réu­nis­sant toutes les couch­es sociales, qui exercera le pou­voir avec l’Assem­blée pop­u­laire nationale. Sur cette base, on pour­ra réor­gan­is­er le gou­verne­ment, mod­i­fi­er la Con­sti­tu­tion et établir un nou­v­el ordre pop­u­laire démocratique.

Le moment est venu de lancer la réforme paci­fique de ce sys­tème de l’oc­tonité. Le moment est venu de pass­er à l’ac­tion. Certes, les revers ou les échecs seront innom­brables, mais on peut tenir le mou­ve­ment démoc­ra­tique du mois d’avril pour le point de départ et l’en­vol de la démoc­ra­ti­sa­tion en Chine. La terre de Chine ne repose pas sur de quel­con­ques qua­tre principes [[C’est-à-dire sur les ain­si nom­més « qua­tre principes fon­da­men­taux », à savoir : 1) main­tien de la voie social­iste ; 2) main­tien de la dic­tature du pro­lé­tari­at ; 3) main­tien de la direc­tion exer­cée par le Par­ti ; 4) main­tien du marx­isme-lénin­isme et de la pen­sée de Mao Zedong.]]: elle repose sur le dif­fi­cile par­cours accom­pli par les mou­ve­ments pop­u­laires au tra­vers de leurs épreuves successives.

L’âme du peu­ple chi­nois n’a pas été mod­elée par cette poli­tique de plus en plus pour­rie : elle a été mod­elée par les héroïques mou­ve­ments pop­u­laires qui se sont succédé.

Le 13 mai 1989,
Ren Wanding 

[Traduit du chi­nois par Huang San et Angel Pino.]


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