La Presse Anarchiste

Éveil

Dix-huit mois à peine et déjà
Mali­cieuse, espiègle et mutine…
Que peut-il bien se pas­ser là,
Dans cette cer­velle enfantine ?
Der­rière ce pur et calme front
Comme une aube qui vient d’éclore,
Quels rêves se font et défont,
S’ef­fa­çant pour renaitre encore ?

Je suis l’é­veil de ce cerveau
Pétillant comme bois qui brûle,
À l’en­trée d’un monde nouveau
Dont chaque jour plus loin recule
La borne et le mystérieux.
Ses éton­ne­ments sont sans nombre
Et cepen­dant dans ses grands yeux
C’est rare­ment que passe une ombre

Enfant qui bal­bu­ties encor
Mais sai­sis le sens des paroles,
Fillette au souple et svelte corps,
Qu’un sou­rire enchante ou console,
Tan­dis que sous le poids croissant
D’hier, en nous tout agonise,
Tu montes, fraiche comme un chant,
Vers l’a­ve­nir gros de surprises…

E. Armand

La Presse Anarchiste