La Presse Anarchiste

Congrès syndicat F.O. énergie nucléaire

[(Il nous a sem­blé utile de pré­sen­ter à nos cama­rades deux réso­lu­tions, très inté­res­santes, adop­tées par le Congrès du syn­di­cat natio­nal de l’éner­gie nucléaire Force ouvrière (11/​15 novembre 1970).)]

Le syndicalisme dans la société d’aujourd’hui

Nous vivons dans une socié­té hié­rar­chi­sée, répres­sive où la majo­ri­té des êtres humains est exploi­tée par une mino­ri­té qui décide du des­tin de tous sous des appa­rences de « démocratie ».

Cette socié­té ne peut don­ner à l’homme la place qui lui revient de droit par son impor­tance dans le pro­ces­sus éco­no­mique, ne peut lui per­mettre de se déter­mi­ner, de s’é­pa­nouir, de créer dans la liber­té et la digni­té, ne peut satis­faire aux besoins de la soli­da­ri­té mon­diale de tous les hommes, ne peut donc pas assu­rer la paix et le pro­grès per­ma­nent des condi­tions de vie des peuples.

Tout cela doit être obte­nu par la dis­pa­ri­tion de l’ex­ploi­ta­tion, c’est-à-dire :
– L’ap­pro­pria­tion col­lec­tive des moyens de pro­duc­tion et d’é­change pour une équi­table répar­ti­tion du tra­vail et de ses fruits afin de réa­li­ser la socié­té col­lec­ti­viste à carac­tère socialiste.
– La ges­tion des entre­prises par l’en­semble des tra­vailleurs (et non par une mino­ri­té qui se trans­forme rapi­de­ment en une nou­velle classe domi­nante comme le montrent les expé­riences pas­sées et en cours).
– La sup­pres­sion de la for­ma­tion réser­vée à une « élite » par le droit et les moyens d’ac­cé­der réel­le­ment à la culture à tous, dans un sys­tème d’é­du­ca­tion géré par tous.
– En consé­quence, l’ac­tion du syn­di­ca­lisme tel que nous le conce­vons doit être une lutte per­ma­nente, sur tous les aspects de la vie quo­ti­dienne à par­tir d’une contes­ta­tion glo­bale de la socié­té actuelle.

de demain

Le syn­di­ca­lisme devra se per­pé­tuer pour main­te­nir l’arme de contes­ta­tion et de com­bat néces­saire aux tra­vailleurs pour l’a­mé­lio­ra­tion per­ma­nente de la condi­tion sociale et humaine pour tou­jours plus de jus­tice et de liberté.

Una­ni­mi­té (— 2 abstentions)

L’unité

LE MONDE OUVRIER EST FAIBLE, PARCE QUE DIVISÉ PAR SOUCI DE PROGRÈS, LE MONOLITHISME IDÉOLOGIQUE EST À PROSCRIRE

Fort de l’ex­pé­rience pas­sée et des résul­tats obte­nus au pro­fit des tra­vailleurs lorsque ceux-ci ont agi dans l’u­ni­té inter­syn­di­cale, conscient que l’as­pi­ra­tion com­mune au mieux-être ne peut abou­tir qu’en oppo­sant un front com­mun face à tous les sys­tèmes oppres­sifs, le congrès déclare :

Il est évident que cette union ne pour­ra se concré­ti­ser par une uni­té orga­nique que si les condi­tions mini­mum sont réalisées :
– Recon­nais­sance de la diver­si­té des cou­rants de pen­sées syndicalistes.
– Pos­si­bi­li­té, au niveau de l’in­di­vi­du, de se pro­non­cer sur les idées fondamentales.
– Pos­si­bi­li­té d’or­ga­ni­sa­tion en tendances.
– Liber­té d’ex­pres­sion de ces ten­dances à l’in­té­rieur et à l’extérieur.

Ce sera l’u­ni­té dans la diver­si­té. celle pra­ti­quée à la base sur des objec­tifs communs.

La déter­mi­na­tion de ces objec­tifs néces­site le dia­logue, à tous les éche­lons des ins­tances syn­di­cales, dia­logue devant débou­cher à terme sur la réa­li­sa­tion des condi­tions de l’u­ni­té organique.

Una­ni­mi­té (Abst. 10)

Le congrès a déci­dé que ce texte ferait l’ob­jet d’une inter­ven­tion, au nom de toutes les sec­tions C.G.T./F.O. du C.E.A., aux congrès, fédé­ral et confédéral.

Una­ni­mi­té des Sections

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