La Presse Anarchiste

Congrès Fédéchimie F.O.

[/La Colle-sur-Loup, du 24 au 27 mars 1971./]

Ces qua­tre jours ont été mar­qués d’une part par des dis­cus­sions poussées sur la place du syn­di­cal­isme dans la société et sur l’u­nité, d’autre part par une lutte très dure con­tre le cen­tral­isme du bureau fédéral.

La Fédéchimie a, au sein de F.O., la répu­ta­tion de pren­dre des posi­tions de pointe qui générale­ment tranchent avec le syn­di­cal­isme de Français moyen pro­posé par la confédération.

On peut cepen­dant not­er que dans la motion ci-dessous, sur le rôle du syn­di­cal­isme dans la société, si la plu­part des prob­lèmes impor­tants sont abor­dés, l’analyse s’ar­rête sou­vent en route et l’a­vant-dernier alinéa mon­tre que les per­spec­tives ne sont pas très ouvertes : on évite habile­ment de se situer par rap­port à l’É­tat et aux struc­tures d’au­to­ges­tion fédéralistes.

Des cama­rades du Syn­di­cat nation­al de l’én­ergie nucléaire (voir le numéro 1 de « S.O. ») ont insisté pour que soient inclus dans cette motion les qua­tre points suivants :
— recon­naître que toute société hiérar­chisée ne peut être que répres­sive, par nature ;
— le refus de met­tre le pied à l’étri­er à une nou­velle classe dom­i­nante issue des tra­vailleurs et de leurs luttes ;
— la dénon­ci­a­tion du car­ac­tère de classe de l’en­seigne­ment actuel qui est, de par la nature de la société, l’un des impor­tants moyens de repro­duc­tion de l’idéolo­gie de la classe dominante ;
— la déf­i­ni­tion du rôle du syn­di­cal­isme comme une lutte per­ma­nente sur tous les aspects de la vie quo­ti­di­enne À PARTIR D’UNE CONTESTATION GLOBALE DE LA SOCIÉTÉ.

Seul le pre­mier point a été retenu.

En con­clu­sion de la dis­cus­sion sur l’u­nité, un amende­ment à la réso­lu­tion fédérale, pro­posant l’or­gan­i­sa­tion en ten­dances et la libre expres­sion des ten­dances à l’in­térieur et à l’ex­térieur comme moyen de l’u­nité organique a recueil­li env­i­ron 20p. 100 des man­dats (vote à main levée).

Le troisième point chaud por­tait sur une ques­tion apparem­ment sec­ondaire, une mod­i­fi­ca­tion aux statuts. Il s’agis­sait de sup­primer les syn­di­cats nationaux exis­tants et de les rem­plac­er par des unions nationales dont « la con­sti­tu­tion et les activ­ités doivent être approu­vées par le bureau fédéral ». La bataille fut âpre, mais la mod­i­fi­ca­tion pas­sa tout de même, bien qu’avec seule­ment 52p. 100 des voix. Cette vic­toire se retourn­era peut-être con­tre ceux qui l’ont remportée.

Que dans un con­grès où on se réclame du syn­di­cal­isme lib­er­taire [[Dans la salle une ban­de­role por­tait le texte suiv­ant : « Nous sommes les con­tin­u­a­teurs de la C.G.T. lib­er­taire ». André Berg­eron.]] toutes les com­mis­sions soient désignées par le bureau fédéral sor­tant, y com­pris la com­mis­sion de véri­fi­ca­tion des man­dats : il faut le faire ! Bien enten­du, on le fait au nom de l’efficacité.


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