La Presse Anarchiste

Motions adoptées par la Conférence nationale de l’A.S.R.A.S. à Niort les 10, 11 et 12 avril 1971

Gauchisme et répression

Les mili­tants de l’A.S.R.A.S., réunis en confé­rence natio­nale à Niort les 10, 11 et 12 avril 1971, réaf­firment leur soli­da­ri­té agis­sante à l’é­gard des vic­times de la répression.

Sou­cieux de démo­cra­tie ouvrière, les mili­tants de l’A.S.R.A.S. affirment, dans le cadre du mou­ve­ment ouvrier orga­ni­sé, le droit aux tendances.

Aujourd’­hui, un cer­tain nombre de groupes se récla­mant du gau­chisme, par­fois vic­times de la répres­sion, remettent en cause la néces­si­té des orga­ni­sa­tions de la classe ouvrière.

L’A.S.R.A.S. déclare que la néces­saire soli­da­ri­té contre la répres­sion ne sau­rait conduire à limi­ter ou à inter­dire le droit pour les mili­tants de com­battre une idéo­lo­gie qu’ils peuvent esti­mer dangereuse.

Action du 26 avril 1971

L’of­fen­sive anti­laïque pour­sui­vie depuis Vichy par les dif­fé­rents gou­ver­ne­ments, et qui abou­tit aujourd’­hui à la loi Debré-Pom­pi­dou, est par­tie inté­grante de l’of­fen­sive glo­bale du gou­ver­ne­ment et du patro­nat contre l’en­semble des conquêtes ouvrières.

Nous consta­tons la dégra­da­tion constante depuis 1945 de la laï­ci­té de l’é­cole et de l’É­tat bour­geois pré­ten­du­ment laïque et, paral­lè­le­ment, l’i­na­ni­té des moyens employés par les orga­nismes dits de défense de la laïcité.

Dans le cadre géné­ral de la poli­tique de pri­va­ti­sa­tion pra­ti­quée par le pou­voir (san­té, télé­phone, auto­routes, recherche scien­ti­fique appli­quée, etc.), la pri­va­ti­sa­tion de l’en­sei­gne­ment tend, notam­ment, à remettre en cause les garan­ties du sta­tut de la fonc­tion publique qui per­mettent aux ensei­gnants de l’É­du­ca­tion natio­nale une rela­tive autonomie.

C’est pour­quoi, tout en conti­nuant à lut­ter contre le carac­tère de classe de la poli­tique sco­laire pro­duit de la socié­té capi­ta­liste, les mili­tants de l’A.S.R.A.S. sou­tien­dront l’ac­tion enga­gée sous la res­pon­sa­bi­li­té de la FEN et du CNAL, le 26 avril 1971.

Les mili­tants de l’A.S.R.A.S., réunis les 10, 11 et 12 avril 1971 à Niort,

Étant don­né les illu­sions semées par­mi les tra­vailleurs sur leurs pos­si­bi­li­tés de faire ces­ser leur exploi­ta­tion par le bul­le­tin de vote, condamnent sans réti­cence toute adhé­sion au mythe élec­to­ra­liste dit « union de la gauche »,

Réaf­firment les prin­cipes défen­dus dans le mani­feste de l’Al­liance en ce qui concerne les res­pon­sa­bi­li­tés et notam­ment les res­pon­sa­bi­li­tés syndicales :

Uni­fi­ca­tion du mou­ve­ment ouvrier sur la base de la libre expres­sion de toutes ses tendances.

Les tra­vailleurs unis dans l’AL­LIANCE ouvre­ront pour l’u­ni­té de tous les tra­vailleurs dans l’ac­tion directe révo­lu­tion­naire, pré­face indis­pen­sable à toute uni­té orga­ni­sa­tion­nelle natio­nale et internationale.

L’ALLIANCE pro­pose, pour l’é­tude et la déter­mi­na­tion à la base des condi­tions de la réuni­fi­ca­tion ouvrière future, les prin­cipes suivants :

  • libre expres­sion — ou repré­sen­ta­tion — de toutes les tendances,
  • non-cumul des man­dats poli­tiques et syndicaux,
  • sup­pres­sion du car­rié­risme syn­di­cal par la limi­ta­tion de la durée des man­dats syn­di­caux à tous les éche­lons et le contrôle per­ma­nent des man­da­tés et délégués : 
    • non-cumul de man­dats syndicaux,
    • délé­ga­tion élue par l’as­sem­blée des grévistes,
    • ges­tion directe des orga­ni­sa­tions syn­di­cales par les tra­vailleurs en déve­lop­pant conti­nuel­le­ment la démo­cra­tie interne ; 
    • consti­tu­tion sur des bases fédé­ra­tives d’or­ga­nismes de liai­son, de pro­pa­gande et d’ac­tion sur le plan local, régio­nal et national,
    • convo­ca­tion pério­dique de confé­rences régio­nales et natio­nales d’in­for­ma­tion et de coor­di­na­tion, ins­ti­tu­tion, sur le plan natio­nal, d’un comi­té de défense et de soli­da­ri­té et d’un fonds de grève.

Communiqué de l’Alliance Syndicaliste, groupe de Limoges, région Limousin

Nous pen­sons que l’A.S. doit consti­tuer une ten­dance anar­cho-syn­di­ca­liste et syn­di­ca­liste révo­lu­tion­naire, orga­ni­sa­tion de la mino­ri­té révolutionnaire.

Donc que notre pro­pa­gande doit s’o­rien­ter vers une cri­tique per­ma­nente des syn­di­cats : inté­gra­tion, bureau­cra­ti­sa­tion, col­la­bo­ra­tion, que notre com­bat doit aller dans le sens d’un constant débor­de­ment des bureau­cra­ties syn­di­cales, et de l’au­toor­ga­ni­sa­tion des tra­vailleurs pen­dant et après les luttes.

Nous esti­mons qu’il est indis­pen­sable que l’Al­liance se consti­tue en orga­ni­sa­tion qui per­mette à ses mili­tants de faire face le plus rapi­de­ment pos­sible aux diverses éventualités.

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