La Presse Anarchiste

Les fêtes du peuple

Tous ceux qui enten­dirent, same­di der­nier, dans ta salle des fêtes du Grand Orient, la cho­rale, l’or­chestre et l’har­mo­nie des « Fêtes. du Peuple », furent éton­nés des résul­tats obte­nus en si peu de temps, de l’ef­fort artis­tique accom­pli en trois mois.

Nous sommes heu­reux de mettre les lec­teurs de Notre Voix au cou­rant de cet effort magnifique.

Le com­po­si­teur Albert Doyen nous a expo­sé lon­gue­ment la rai­son et le but des Fêtes du Peuple : « Aller au peuple est une expres­sion fausse, un terme impropre, nul homme n’est au fond dif­fé­rent d’un autre homme, et la supé­rio­ri­té intel­lec­tuelle ou cultu­relle ne confère à ceux qui la pos­sèdent, aucun droit, mais des devoirs. La démar­ca­tion arti­fi­cielle créée par de malins inté­res­sés ou par des snobs imbé­ciles entre manuels et intel­lec­tuels doit dis­pa­raître, et le pre­mier des devoirs de ceux qui pos­sèdent la connais­sance est de la répandre autour d’eux, elle doit rayon­ner et unir.

Les Fêtes du Peuple veulent, appor­ter à tous les hommes de bonne volon­té de la joie ; la grande joie des réunions où fusionnent les âmes par le moyen de l’Art, de tous les arts, et si la musique a été choi­sie comme pre­mier moyen, c’est que plus immé­dia­te­ment que les autres arts, elle apporte la pos­si­bi­li­té, d’une com­mu­nion artis­tique et humaine. »

Les Fêtes du Peuple ont orga­ni­sé déjà une Cho­rale, un Orchestre et une Har­mo­nie. À la cho­rale sont ins­crits 360 cho­ristes ; peu à peu les ins­tru­ments se groupent et nous adres­sons un vigou­reux appel à tous les musi­ciens dési­reux d’ap­por­ter leur concours aux Fêtes du Peuple.

Déjà Bee­tho­ven, Hæn­del, Mehul, Gos­sec, furent inter­pré­tés par la cho­rale et l’harmonie.

D’autres œuvres. Des meilleurs maîtres sont, en ce moment, à l’é­tude, et seront inter­pré­tées dans les pro­chaines fêtes.

C’est une chose pro­fon­dé­ment émou­vante que de voir, aux répé­ti­tions, ces hommes, ces enfants et ces femmes s’in­gé­nier à l’é­tude en com­mun du sol­fège, et se plier avec joie à la dis­ci­pline du chant col­lec­tif. On connaît les sur­pre­nants résul­tats obtenus.

Chaque jour apporte un pro­grès nou­veau aux Fêtes du Peuple, et si dans un ave­nir pro­chain elles peuvent accom­plir leur œuvre de joie, dans de vastes salles dignes d’elles, une belle chose aura été accomplie.

Nous nous fai­sons un devoir, après cet expo­sé som­maire, d’a­dres­ser à nos cama­rades chan­teurs ou ins­tru­men­tistes de bonne volon­té, un appel pres­sant, et nous les invi­tons à venir s’ins­crire au siège social des Fêtes-du Peuple, à la Mai­son des Syn­di­cats, 33, rue de la Grange aux Belles.

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