La Presse Anarchiste

Notre philosophie

Éta­blir une théo­rie poli­tique ou sociale serait fas­ti­dieux et super­flu dans un organe lit­té­raire, n’ap­par­te­nant à aucune église. Les détails infé­rieurs de la poli­tique ne nous inté­ressent qu’à titre anec­do­tique. Notre but est plus haut,

Dési­reux tou­te­fois d’of­frir aux lec­teurs de ce pre­mier numé­ro une indi­ca­tion de l’es­prit phi­lo­so­phique qui ani­me­ra notre œuvre, nous emprun­tons à Nietzsche le pas­sage suivant :

« Le socia­lisme n’est qu’un moyen d’a­gi­ta­tion de l’in­di­vi­dua­lisme : il conçoit que, pour abou­tir à quelque chose, il faut orga­ni­ser une action com­mune, une « puis­sance ». Mais ce à quoi il veut abou­tir, ce n’est pas la socié­té, but de l’in­di­vi­du, mais la socié­té, moyen pour rendre pos­sible beau­coup d’in­di­vi­dus. C’est là l’ins­tinct des socia­listes, sur quoi ils se trompent fré­quem­ment (sans oublier que, pour par­ve­nir à leurs fins il leur faut sou­vent trom­per les autres). Le ser­mon altruiste au ser­vice de l’é­goïsme indi­vi­duel : une des dupe­ries les plus habi­tuelles du XIXe siècle.

L’a­nar­chisme n’est de son côté, qu’un moyen d’a­gi­ta­tion du socia­lisme ; avec ses moyens, il éveille la crainte, il com­mence à fas­ci­ner et à ter­ro­ri­ser : avant tout il attire de son côté les hommes cou­ra­geux et auda­cieux, même sur le domaine spirituel.

Mal­gré tout cela, l’in­di­vi­dua­lisme est le degré le plus modeste de la volon­té de puis­sance » [[Fré­dé­ric Nietzsche : La Volon­té de Pui­sance. T. II, Apho­rismes 337, page 125).]].

En manière de conclu­sion, nous y ajou­tons seule­ment trois mots, trois mots sym­bo­liques, en leur don­nant le sens phi­lo­so­phique que leur confé­ra le père de Zara­thous­tra. Il les com­mente [[Même ouvrage, page 129, Apho­risme 339.]], il résument sa pen­sée… et la nôtre.

[|LIBERTE — JUSTICE — AMOUR!!!|]

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