La Presse Anarchiste

Vive le 1er mai « lutte de classe »

En cette fin de guerre, qui ne lui fait pas oublier que le bri­gan­dage offi­ciel repré­sen­té par le capi­ta­lisme et l’É­tat conti­nue, le Mou­ve­ment liber­taire tient à sou­li­gner toute la signi­fi­ca­tion his­to­rique et révo­lu­tion­naire du pre­mier mai.

Cette date anni­ver­saire, illus­trant les exploits des plus authen­tiques pion­niers tom­bés pour la Révo­lu­tion, n’est pas un jour de fête, mais un jour de lutte. Ce jour de grève, c’est plus qu’une tra­di­tion, c’est un espoir. Il sym­bo­lise les efforts d’une mul­ti­tude spo­liée et mépri­sée, ten­dant vers un ave­nir meilleur, vers un monde nou­veau prêt à se sub­sti­tuer à une socié­té cri­mi­nelle et périmée.

Dès avant cette guerre, les par­tis poli­tiques n’ont pas man­qué d’en tirer tout le béné­fice pos­sible en lui enle­vant son carac­tère reven­di­ca­tif et en ten­tant de se l’ap­pro­prier. Mais ce n’est pas des faits poli­tiques qu’il évoque, et c’est aux seuls tra­vailleurs qu’il appar­tient de droit.. Ses ins­ti­ga­teurs, les mar­tyrs de Chi­ca­go — mili­tants authen­tiques de l’é­poque — oppo­saient déjà à l’ac­tion néfaste des poli­ti­ciens la lutte révo­lu­tion­naire dans sa forme la plus directe. Et, loin de s’at­ti­rer les com­plai­sances du Pou­voir, ils entraient en conflit ouvert avec la police, éter­nelle ser­vante des privilégiés.

Cepen­dant, le Bureau de la C.G.T. avait déci­dé que, cette année, pour ne pas « ralen­tir » la pro­duc­tion de guerre ren­due néces­saire par l’é­cra­se­ment défi­ni­tif du nazisme, le pre­mier mai ne serait pas chômé !

Ain­si, les diri­geants confé­dé­raux invi­taient le peuple à ne pas ces­ser le tra­vail ce jour-là pour que le mili­ta­risme, dont il subit tou­jours les mau­vais coups, soit plus fort que jamais, pour que la police, elle, ne chôme pas. Ces néo-syn­di­ca­listes ne veulent pas que l’ar­ma­ture du régime fai­blisse. Mais la voix popu­laire, quand elle veut être enten­due, est plus puis­sante que le verbe des plus grands tri­buns, et ses échos reten­tissent au point que les mots d’ordre les mieux dif­fu­sés ne sont pas suivis.

En effet, dans leur grande majo­ri­té, les syn­di­cats, grou­pe­ments de base des tra­vailleurs, et les tra­vailleurs sur les lieux du tra­vail même se sont pro­non­cés CONTRE la déci­sion confé­dé­rale et ont déci­dé que, pas­sant outre, ils feront grève le pre­mier mai. Si bien que le Bureau confé­dé­ral a dû reve­nir sur sa déci­sion pour ne pas être désa­vouée par une masse syn­di­quée qu’il pré­tend représenter.

La classe ouvrière vient par là de mon­trer la conscience qu’elle a de son rôle, en même temps qu’elle donne une preuve de combativité.

Et avec elle nous disons :

Pour la des­truc­tion du capitalisme !

Pour la dis­pa­ri­tion de l’É­tat, divi­seur des peuples !

À bas toutes les dictatures !

Pour la Révo­lu­tion sociale !

Vive le Pre­mier Mai de lutte !

Le Liber­taire

La Presse Anarchiste