La Presse Anarchiste

Le « problème de l’amour » et l’Unique

Pour une édu­ca­tion sexuelle inté­grale : OUI.

Pour un plu­ra­lisme sen­ti­men­tal et affec­tif, sain et durable, enri­chis­sant esprit et cœur : OUI.

Mais, à l’hy­po­cri­sie des moeurs : NON.

À l’a­vi­lis­sante por­no­gra­phie : NON.

À la bes­tia­li­té de la « chien­ne­rie sexuelle » : NON.

Au cours de la réunion « mou­ve­men­tée » du 29 avril der­nier, au Bel Air, où E. Armand a expo­sé la posi­tion de l’U­nique par rap­port au « Pro­blème de l’a­mour », l’a­ni­ma­teur de notre revue, dont les besoins affec­tifs ou sen­ti­men­taux peuvent, après tout, s’a­vé­rer aus­si impé­rieux que ceux de n’im­porte lequel des audi­teurs de ladite réunion, a fait la décla­ra­tion ci-dessous :

«…Depuis ma sor­tie du camp de concen­tra­tion de St-Sul­pice-La-Pointe, pour ne pas remon­ter plus haut, QUELQU’UN peut-il me convaincre, tout « plu­ra­liste » que je sois et me proclame :

d’a­voir mani­fes­té un sen­ti­ment à l’é­gard de sa com­pagne ou de son amie sans qu’il en ait été aver­ti ou qu’il le sache, ou que j’y aie don­né suite sans son assen­ti­ment ; d’a­voir pro­fi­té qu’il soit en pri­son, der­rière des bar­be­lés, à l’hô­pi­tal ou hors de la cir­cu­la­tion d’une façon quel­conque, pour mani­fes­ter un sen­ti­ment à l’é­gard de sa com­pagne ou amie sans qu’il soit pré­ve­nu ou le sache, même s’il était consentant ;

d’a­voir jamais ten­té de le pri­ver de son acquis sentimentalo-sexuel;ou encore d’a­voir cher­ché à trou­bler ou dimi­nuer l’in­ten­si­té d’af­fec­tion qui lui était por­tée par sa com­pagne ou son amie, ses com­pagnes ou ses amies ;

d’a­voir joué à son détri­ment le rôle d’agent ou de fac­teur de rup­ture d’un lien sen­ti­men­ta­lo-sexuel quel­conque, même au cas où ce lien pou­vait paraître exté­rieu­re­ment fra­gile et lâche ;

au cas de consen­te­ment de toutes les par­ties inté­res­sées, et alors que pro­messe avait été faite que rien ne serait modi­fié dans les rela­tions exis­tant aupa­ra­vant, de ne pas m’être reti­ré, au cas de man­que­ment de ladite pro­messe, plu­tôt que de m’a­bais­ser à être com­plice d’un déni de parole ;

au cas où incons­ciem­ment j’au­rais man­qué à l’un ou l’autre des enga­ge­ments ci-des­sus, rele­vant uni­que­ment de ma conscience, de m’être refu­sé à répa­rer ce man­que­ment et, le cas échéant, à mettre tout en œuvre pour four­nir à celui que j’au­rais lésé un équi­valent sen­ti­men­ta­lo-sexuel sem­blable à celui, dont par ma faute, directe ou indi­recte, il aurait été privé ;

au cas de ma pra­tique per­son­nelle du plu­ra­lisme amou­reux, d’a­voir refu­sé de consa­crer tout ce qu’il m’é­tait pos­sible de pré­sence, d’af­fec­tion, de ten­dresse, lorsque cela m’é­tait deman­dé et quoi­qu’il dut m’en coûter ;

si per­sonne ne peut me convaincre d’a­voir man­qué à l’une ou l’autre de ces obli­ga­tions dont j’as­sume la res­pon­sa­bi­li­té, ce qui est mon droit, il en res­sort que :

1o je suis en situa­tion de récla­mer qu’on agisse à mon égard, le cas échéant, comme j’a­gis à l’é­gard d’autrui ;

2o je n’ai pas besoin d’autre argu­ment pour jus­ti­fier la façon dont sont conduites nos cam­pagnes concer­nant le « plu­ra­lisme » en ami­tié ou en amour, conçu loya­le­ment, hon­nê­te­ment, sans fraude ni dol, et sans que sa pra­tique engendre la souf­france, l’a­mer­tume, le tour­ment ou l’humiliation. »

La Presse Anarchiste