morne, sur ton chemin, d’une marche tragique
révélant la douleur de ton coeur triste et las,
Je crois pouvoir saisir ton chagrin nostalgique
l’ennui des jours mauvais qui t’écrase parfois
et tes simples désirs d’âme mélancolique.
À tes côtés je vais. dans l’attente et je crois,
non pas au tien pareil, en une allure égale,
saisir tes réactions, bien deviner ta voix
Tu dois sentir aussi la douceur vespérale
et je me réjouis de découvrir enfin
avec toi, compagnon une paix si totale.
Nous aurions donc trouvé, nous qui marchons sans fin,
qui sommes seulement sur le bord de la route
des humbles vagabonds, le grand accord humain ?
Oh ! ne me déçois point ! Sais-tu ce qu’il en coûte
de repartir encore parmi des inconnus ?
Hélas, quand tu agis, ton geste me déroute
Et quand tu parleras, je ne comprendrai plus !
Henri Frossard.