On a fait beaucoup de bruit autour des fouilles qui ont permis de se rendre compte de la civilisation qui régnait à Ur, la ville d’Abraham, mentionnée dans la Genèse et qui était dans son plein épanouissement il y a cinquante siècles. Il est hors de conteste que dans la vallée comprise entre le Tigre et l’Euphrate une civilisation assez avancée a régné, civilisation où l’astronomie jouait un rôle important. Elle représentait sans doute toute la science de l’époque. Mais en Amérique du Sud des découvertes aussi intéressantes ont été faites. En Argentine, le docteur J.-G. Wolf a exploré les ruines d’une grande ville habitée à l’époque où vivait Toût-an Khamon, le pharaon égyptien dont le tombeau a tant occupé l’attention publique. Cette ville était fortifiée de murs de 45 pieds d’élévation, bâtis en blocs de basalte de trois pieds cubes. Ces murs comprennent des voûtes, ce qui indique un état de civilisation relativement avancé. Il y a sur les murs des inscriptions hiéroglyphiques qui diffèrent de celles dont se servaient les Aztèques, les Incas, les Tchibtchas. Gravée dans la pierre est l’image d’un animal ressemblant au glyptodon, espèce éteinte de grands édentés.
Dans l’Amérique Centrale, il y avait une civilisation Maya qui possédait un système de mathématiques et d’écriture spéciales. On découvre chaque jour des preuves nouvelles que des êtres ont vécu là, développant, érigeant des monuments chronologiques, supérieurs à ceux des Mexicains, qui indiquent le goût des recherches scientifiques.
Le désir de connaître, d’approfondir, de représenter les objets, de construire des édifices monumentaux, n’a pas été l’apanage d’un seul peuple, d’une seule race. Des civilisations qui s’ignoraient sans doute ont surgi simultanément sur des continents sans relations les uns avec les autres.