Avant qu’il soit trop tard et que rien ne te reste,
Avant que des années l’implacable rigueur
Tue en toi le désir de l’audace et du geste :
Si tu veux des plaisirs goûter un peu ta part
Laisse là sans regret les charges de ta classe ;
Si tu veux du soleil, de l’air pur, du hasard,
Que ton âme le soir se sente un peu moins lasse :
Dans le seul choix que t’offre un tragique destin :
Un bagne ou la grand-route, ami, point de faiblesse,
Deviens un vagabond. Par un joyeux matin,
Ivre de liberté, va-t-en, le cœur en liesse.
Georges Joran