« La guerre de nation armée que nous soutenons et qui doit maintenir la grandeur de la France, a mis en évidence des conséquences lointaines, imprévues, qu’il faut savoir envisager, et révèle des nécessités qu’il importe de prévoir, afin de n’être pas surpris le moment venu.
« Ainsi la présence sous les drapeaux de toute la population virile du pays aurait pour résultat, si certaines mesures judicieuses n’étaient pas prises, non seulement de diminuer, mais même en cas de prolongation suffisante de la guerre, de rendre presque nulle la natalité pendant l’année 1915. La France se trouverait privée d’éléments de recrutement en 1934…»
Et l’on reproche à l’administration française de manquer de prévoyance
« Ce qui créerait à ce moment-là un danger considérable pour la défense nationale.
« Or, il ne suffit pas de songer au présent, il faut envisager l’avenir…»
Brigadier, répondit Pandore…
« En conséquence, il y a lieu dès maintenant de se préoccuper des moyens de remédier à ce danger. « D’après l’interrogatoire de prisonniers, les Allemands auraient déjà dans cet ordre d’idées, pris certaines mesures. C’est ainsi qu’un certain nombre de femmes de militaires sous les drapeaux ont été transportées gratuitement dans les cantonnements dits de rafraîchissement où se trouvaient leurs maris et ont été autorisées à y séjourner quatre ou cinq jours.
« Ce moyen ne conviendrait pas à notre caractère ; mais il me semble qu’il est possible de profiter de la période de stationnement actuel pour envoyer en permission les hommes mariés… Pour atteindre le but poursuivi, la durée de la permission doit être calculée de manière que les intéressés puissent passer quatre (?) nuits complètes chez eux…
« Des théories seront faites aux permissionnaires avant leur départ pour leur faire bien comprendre le but patriotique que l’on se propose, en leur accordant cette faveur, et il sera fait appel à toute leur conscience pour que le résultat réponde à l’espoir que le pays fonde sur cette mesure bienveillante…»