La Presse Anarchiste

Une vague de fond : La grève des Messageries Maritimes

Le mou­ve­ment des marins de Mar­seille fut un beau mou­ve­ment. Les marins se sont dres­sés d’un bloc en un mur de volon­té qui empor­ta toutes les résis­tances, même celles des diri­geants des syndicats.

La prime d’« abondement »

L’o­ri­gine du conflit réside dans la ten­ta­tive des Mes­sa­ge­ries Mari­times de sup­pri­mer la prime d’a­bon­de­ment. Cette prime de com­pen­sa­tion de change réside dans la facul­té qu’a le marin de tou­cher une par­tie de son salaire, 100 francs envi­ron, non en francs quat’­sous, mais en mon­naie du pays de des­ti­na­tion, le rap­port de valeur entre cette mon­naie et le franc étant sup­po­sé le même qu’en 1914. Exemple : un marin arrive en Aus­tra­lie, on le débite de 100 francs et on lui donne 4 livres, les­quelles 4 livres valaient en 1914 effec­ti­ve­ment 100 francs, alors qu’elles valaient 4 x 125 = 500 francs en 1927, et plus que la moi­tié envi­ron aujourd’­hui. Cette mesure avait été ins­ti­tuée à l’é­poque où le franc subis­sait des baisses brusques, car alors il arri­vait que les marins abor­dant en pays de mon­naie stable, ne pou­vaient rien ache­ter avec leurs francs quat’­sous ou deux sous. Aujourd’­hui que le franc est sta­bi­li­sé depuis long­temps, « l’a­bon­de­ment » n’est plus jus­ti­fié du point de vue du change et les marins ne le consi­dèrent plus que comme une prime affé­rente à cer­taines lignes de long cours, prime variant à l’heure actuelle entre 150 et 280 francs envi­ron, repré­sen­tant un sup­plé­ment de 8 à 16 % du salaire brut pour un voyage de trois mois.

Fai­sant res­sor­tir que cette prime n’a­vait plus de rai­son d’être du point de vue change, les com­pa­gnies par­laient depuis long­temps de la supprimer.

Tardieu avait cané ; Meyer attaque

Pre­mière ten­ta­tive l’an­née der­nière, mais « l’Am­boise » refuse le départ. Bien que deux bateaux de Dun­kerque soient par­tis accep­tant la dimi­nu­tion, c’est un conflit pos­sible. Et bien que ce conflit se pré­sente dans de très mau­vaises condi­tions pour les marins, les gou­ver­ne­ments de droite ne sont pas de ceux qui veulent des his­toires avec la classe ouvrière, et le gou­ver­ne­ment cède tout de suite : ordre aux com­pa­gnies de payer la prime (et ce, alors que les marins de 1′« Amboise », repris indi­vi­duel­le­ment et cui­si­nés indi­vi­duel­le­ment par la Com­pa­gnie, avaient accep­té la dimi­nu­tion !) La hâte de Tar­dieu à caner devant la classe ouvrière avait pré­cé­dé l’an­nonce par la Com­pa­gnie de sa propre victoire ! 

Avec le gou­ver­ne­ment de gauche ça devait chan­ger : ordre aux com­pa­gnies de ne plus payer la prime à par­tir d’octobre §

La mesure parait devoir pas­ser comme une lettre à la poste : il y a si peu de syn­di­qués, les diri­geants des syn­di­cats sont tel­le­ment des offi­ciels, et sur­tout il y a tel­le­ment de chô­meurs, de mal­heu­reux qui attendent un embar­que­ment depuis des mois, voire depuis un an !

Les pre­miers bateaux qui doivent être tou­chés par la mesure sont l’« Ang­kor » qui doit par­tir le ven­dre­di 7 et le « Gran­di­dier » qui doit par­tir le 12.

La résolution des inscrits

Mis au cou­rant des nou­velles condi­tions du rôle, les équi­pages de ces deux navires n’ac­ceptent pas ce qu’ils consi­dé­raient uni­que­ment comme une dimi­nu­tion de salaire et mirent sac à terre. Sans s’en faire, la Com­pa­gnie se mit à recru­ter de nou­veaux hommes pour l’« Ang­kor », recru­te­ment qu’au­cune sur­veillance ouvrière ne ten­ta d’empêcher. Et, sans s’en faire, les diri­geants confé­dé­rés (Fer­ri-Pisa­ni, conseiller muni­ci­pal S.F.I.O. et adjoint au maire, pour les ins­crits ; Pas­qui­ni pour les agents du ser­vice géné­ral), les diri­geants syn­di­caux esti­mèrent que l’heure était venue le same­di soir de faire une petite réunion en famille. Oh ! très en famille ! Des com­mis­saires ne laissent entrer dans la salle que les marins appar­te­nant aux Mes­sa­ge­ries Mari­times. Ni les syn­di­qués tra­vaillant dans les autres Com­pa­gnies, ni ceux qui cherchent un embar­que­ment sans en trou­ver ne sont admis. C’est assez spé­cial comme concep­tion du syndicalisme.

Ensuite, devant une assem­blée extrê­me­ment calme et atten­tive, Pas­qui­ni dit que les dif­fi­cul­tés éco­no­miques sont grandes, qu’il va fal­loir prendre une déci­sion sérieuse et demande qu’on la prenne au vote secret « pour que les uns et les autres ne soient pas influen­cés par leurs voi­sins ». Il faut avant tout évi­ter l’en­thou­siasme ! Mais, en faveur du vote secret, quelques mains seule­ment se lèvent ; pour le vote public : toutes les mains, d’un élan.

Fer­ri-Pisa­ni prend alors la parole. Il est un peu sur­pris de trou­ver une telle assem­blée, qui si réso­lu­ment a repous­sé la manœuvre du vote secret. Aus­si va-t-il d’a­bord son­der l’as­sem­blée, affec­tant de ne lui don­ner aucun conseil. Il expose qu’il y a trois solu­tions : la ren­trée pure et simple, l’ar­bi­trage, ou l’ex­ten­sion du mou­ve­ment avec de nou­velles vic­times. À l’é­vo­ca­tion de l’ar­bi­trage, l’as­sem­blée reste de glace et l’o­ra­teur-son­deur recon­naît alors qu’é­vi­dem­ment ce n’est pas fameux. « Enfin, dit-il, déci­dez vous-mêmes. Je ne vous aurai pas influen­cés. » Fichtre non !

Aux voix, l’ar­bi­trage n’a que quelques mains et l’ex­ten­sion de la lutte les a toutes. C’est la grève…

Fer­ri-Pisa­ni reprend la parole : « Nous sommes devant une situa­tion nou­velle. Il va fal­loir orga­ni­ser la lutte. Donc, ren­dez-vous demain matin à neuf heures. » C’est assez curieux : c’est la grève, un mou­ve­ment est en cours depuis plu­sieurs jours déjà, et, alors que chaque heure compte, on com­mence à tout remettre à demain. Mais l’im­por­tant, c’est le calme extra­or­di­naire de l’as­sem­blée – pas un mot, pas une excla­ma­tion… et sa réso­lu­tion éton­nante ! Depuis mai 1920, on n’a­vait pas vu d’as­sem­blée pareille. Mais cette fois, c’é­tait plus concen­tré, plus calme. Pour qui­conque assis­tait à la réunion il était évident dès ce soir-là que les com­pa­gnies avaient per­du, pour peu que les diri­geants syn­di­caux ne sabotent pas trop.

Au moment de lever la séance, Fer­ri-Pisa­ni déclare : « Cama­rades, devant la déci­sion que vous venez de prendre, l’ordre du jour que nous avons pré­pa­ré par écrit ne s’ap­plique plus. Je vous deman­de­rai donc de voter celui-ci. » Et, ver­ba­le­ment, il com­pose un ordre du jour, très bien tour­né, se ter­mi­nant par la déci­sion de grève. Cet homme est habile, ce n’est pas lui qui se ferait ren­ver­ser par une vague de fond inat­ten­due. Il la sent venir et se trans­forme en bouchon.

Le départ de l’« Angkor »

Pen­dant quelques jours ça va être une atmo­sphère ten­due avec des alter­na­tives d’es­poir et des moments où germe l’inquiétude.

Dimanche matin, les équi­pages en grève nomment une com­mis­sion exé­cu­tive et une com­mis­sion de vigi­lance. Pour cette der­nière, il est temps ! Depuis deux jours, les com­pa­gnies recrutent pour l’« Ang­kor ». La grève étant res­tée en vase clos, des marins se laissent embau­cher par igno­rance ; d’autres sont des rené­gats, d’autres des marins de for­tune. D’ailleurs aucune sur­veillance syn­di­cale n’existe devant les com­pa­gnies et les types entrent se faire embau­cher en toute liber­té. De plus, les équi­pages des remor­queurs n’ayant pas été avi­sés du mou­ve­ment, la com­pa­gnie a pu reti­rer l’« Ang­kor » son poste à quai et l’a­me­ner au milieu du port sur bouées. Ain­si, pas moyen d’al­ler faire la sur­veillance devant lui autre­ment qu’en embar­ca­tion, ce qui n’est pas com­mode. Mal­gré cela, ce navire n’ar­rive à par­tir qu’à sept heures du soir, avec plus de 48 heures de retard.

Fer­ri-Pisa­ni s’é­tait flat­té un ins­tant d’empêcher le départ en fai­sant consta­ter que l’é­qui­page de for­tune n’é­tait pas capable d’ef­fec­tuer les manœuvres de sau­ve­tage dans le temps pré­vu par la loi. Mais natu­rel­le­ment, l’ins­pec­teur de la navi­ga­tion n’est pas fait pour ne pas don­ner rai­son aux armateurs !

La généralisation de la grève

À par­tir du dimanche matin il y a une com­mis­sion exé­cu­tive de grève com­po­sée de membres des équi­pages en grève. Il y a aus­si une com­mis­sion de vigi­lance. Les diri­geants syn­di­caux ne sont plus seuls ; ils com­prennent tout l’in­té­rêt qu’ils ont à se mettre du côté du manche, à se retran­cher der­rière ces com­mis­sions ; aus­si, à par­tir de ce moment-là, la grève va prendre une autre allure.

Le dimanche matin, le ministre pro­pose de remettre à février la sup­pres­sion de l’a­bon­de­ment. Cette pro­po­si­tion est repous­sée, en même temps qu’est déci­dée l’en­trée en grève de tous les navires de la com­pa­gnie, au fur et à mesure de leur date de partance.

Les pro­chains navires qui doivent prendre le départ sont le « Cham­pol­lion » et le « Lamar­tine ». Le départ étant fixé au mar­di, les équi­pages devront mettre sac à terre lun­di. Ain­si, à par­tir de ce moment entrent dans la bataille des bateaux qui ne sont pas tou­chés par la prime d’a­bon­de­ment, puisque ce sont des bateaux qui naviguent sur des lignes où la prime n’existe pas. Les équi­pages de ces bateaux (« Cham­pol­lion », « Lamar­tine », « Com­piègne ») entrent donc dans la bataille uni­que­ment par soli­da­ri­té. Et une fois l’« Ang­kor » par­ti, c’est eux, eux qui n’ont aucun inté­rêt direct à la grève, qui vont mener la bataille… et qui vont gagner ! À cette réunion du dimanche est votée une réso­lu­tion bien faite qui rap­pelle un argu­ment qui ne peut être que sen­sible à l’o­pi­nion publique : si les « Ser­vices contrac­tuels des Mes­sa­ge­ries Mari­times » cherchent à dimi­nuer les salaires, ce n’est pas pour amoin­drir leur défi­cit payé par l’É­tat, puis­qu’au contraire leur seul sou­ci est de creu­ser tou­jours plus pro­fon­dé­ment ce défi­cit grâce au sys­tème de com­pa­gnies filiales four­nis­seuses des « Ser­vices contrac­tuels », filiales dont ils sont eux-mêmes les diri­geants. S’ils veulent réduire les salaires, c’est donc seule­ment pour avoir l’air, devant le Par­le­ment, de « faire effort » pour réduire le déficit.

Le lun­di, débar­que­ment, selon les déci­sions prises, des équi­pages du « Cham­pol­lion » et du « Lamar­tine ». Geste remar­quable, car l’on sait à ce moment que l’« Ang­kor » est sor­ti avec son équi­page de jaunes. « Eh quoi ! pour­raient dire les gens du “Cham­pol­lion” et du “Lamar­tine”, nous irions ris­quer notre place, nous qui ne sommes frap­pés d’au­cune dimi­nu­tion, pour les gens de l’“Angkor” qui ont lais­sé par­tir leur bateau ! » Mais ils ne disent pas cela ! Et entrent en lice.

Le « Champollion » partira-t-il ?

Alors toute la bataille se concentre sur la ques­tion du « Cham­pol­lion ». C’est un bateau de luxe, à trois che­mi­nées ; on se figure à Mar­seille que la France entière a les yeux des­sus. Il devrait par­tir le mar­di à midi… Le mar­di matin, la Com­pa­gnie publie une note dans les jour­naux, disant qu’elle compte assu­rer le départ. On ne la croit pas trop. Mais, comme on a déjà vu par­tir 1′« Ang­kor », ça fait un petit froid dans le dos aux gré­vistes. Une flo­rai­son inac­cou­tu­mée de blouses bleues assure devant la Com­pa­gnie une sur­veillance ren­for­cée. Per­sonne ne vient s’y faire embau­cher. Cepen­dant, à la Pinède, comme les marins arrivent pour faire le piquet devant le navire, ils constatent avec stu­pé­fac­tion qu’il n’est pas là. Pro­fi­tant une fois de plus de l’i­nex­ten­sion de la grève aux remor­queurs, la Com­pa­gnie, de bon matin, a fait enle­ver son navire et l’a ame­né au loin sur boi­tées. Et là-bas, il fume, il fume, comme jamais navire à mazout n’a fumé. Bien sûr, c’est pas malin de faire fumer un navire à mazout. Y‑a-qu’à allu­mer un brû­leur. On le sait. Mais enfin ça fait mau­vais effet. Et contre cette fumée exa­gé­rée (une chauffe bien réglée ne doit pas faire de fumée) et contre le mou­ve­ment fac­tice que l’on dis­tingue à bord, le large dra­peau rouge de la petite vedette du syn­di­cat qui croise aux alen­tours a bien du mal à réagir. Par­ti­ra ? Par­ti­ra-t-il pas ? S’il ne part pas c’est la vic­toire s’il part, c’est un coup très dur pour le mou­ve­ment, c’est sans doute la perte de l’a­bon­de­ment et la dimi­nu­tion ulté­rieure des salaires.

Cepen­dant, sans s’oc­cu­per de ces consi­dé­ra­tions, un nou­vel équi­page, celui du « Com­piègne », met sac à terre. À sou tour, à son heure…

Cepen­dant, une ques­tion se pose : les marins de for­tune qu’on voit s’a­gi­ter sur le pont du « Cham­pol­lion », d’où viennent-ils ? Per­sonne ne va se faire embau­cher à la Com­pa­gnie. Mais on a vu des camions auto­mo­biles, char­gés de pro­lé­taires que gar­daient des flics, se diri­ger vers les quais. D’où viennent-ils ceux-là ? Il semble que ce soit des ports du Nord et de la Manche, du Havre sur­tout (Meyer, ministre de la Marine mar­chande, n’est- il pas maire du Havre ?) Mais on n’en est pas sûr…

Le « Champollion » ne part pas : c’est la victoire

Enfin : midi, pas par­ti ! Deux heures, pas par­ti ! Trois heures, pas par­ti Quatre heures, idem. Et enfin un avis est pla­car­dé à la vitrine de la Com­pa­gnie, tan­dis qu’un cri s’é­lève : « Nous avons gagné ! » Cet avis invite les marins à se rendre à 18 heures à la Bourse du Tra­vail. Si la Com­pa­gnie elle-même envoie les marins à la Bourse ce n’est évi­dem­ment pas pour qu’ils s’y entendent dire de conti­nuer la grève. C’est donc que la Com­pa­gnie a cédé. Quelque temps après sont affi­chées les dates de départ des navires arrê­tés : « Cham­pol­lion », « Lamar­tine », « Com­piègne », « Grandidier ».

À 18 heures, salle Fer­rer, 2.000 visages rayon­nants : « Grâce, dit Fer­ri-Pisa­ni, à l’in­ter­ven­tion de votre cama­rade Pas­qui­ni et de Tas­so, pré­sident de la Com­mis­sion de la Marine mar­chande, le ministre admet toutes vos reven­di­ca­tions : main­tien de l’a­bon­de­ment jus­qu’en février, conti­nua­tion des pour­par­lers jusque-là pour l’é­ta­blis­se­ment d’une prime de long cours dont le prin­cipe est d’ores et déjà accep­té ; aucune sanc­tion d’au­cune sorte pour fait de grève ». Évi­dem­ment, ova­tion ! Et Fer­ri est por­té en triomphe sous les applaudissements.

Il en pro­fite, il fal­lait s’y attendre, pour essayer de poli­ti­ser le suc­cès. « Per­met­tez-moi d’ex­pri­mer des remer­cie­ments aux hommes qui vous ont défen­dus : à Bouis­son, pré­sident de la Chambre (pas un applau­dis­se­ment, je dis : pas un) ; et Tas­so, dépu­té des Bouches-du-Rhône » (Cri : « Il n’a fait que son devoir, Tas­so ! », et quelques rares applaudissements). 

… Cepen­dant per­sonne ne remarque que les condi­tions ont été en somme accep­tées par les diri­geants syn­di­caux avant d’a­voir été sou­mises à l’as­sem­blée syn­di­cale. Ce qui pour­rait s’ex­pli­quer par la hâte de cal­mer les nerfs ten­dus des gré­vistes, par la joie d’an­non­cer une vic­toire, si les condi­tions obte­nues étaient abso­lu­ment satis­fai­santes. Mais le len­de­main, quelques-uns reli­sant dans les jour­naux le texte des condi­tions accep­tées par le ministre, remar­quèrent un membre de phrase que le triom­pha­teur Fer­ri-Pisa­ni avait tota­le­ment dis­si­mu­lé à l’as­sem­blée ; c’est celui-ci : l’a­bon­de­ment est rem­pla­cé par « une prime dont le prin­cipe est dès main­te­nant acquis, mais dont la valeur sera infé­rieure à la prime actuelle » (!!!)

Conclu­sion : Vague de fond ouvrière sur­gis­sant à la stu­pé­fac­tion des bour­geois et des diri­geants syn­di­caux au moment où les uns et les autres croyaient la classe ouvrière mari­time affai­blie au maxi­mum. C’est la garan­tie qu’on ne pour­ra pas tou­cher aux salaires des marins, comme les Com­pa­gnies en avaient l’in­ten­tion. Car la sup­pres­sion de la prime, qui ne s’ap­plique qu’à très peu, était le pré­lude à la dimi­nu­tion des salaires pro­pre­ment dits, des salaires de tous.

Classe ouvrière unie, vierge, igno­rant les byzan­tismes syn­di­caux et poli­tiques, uti­li­sant les diri­geants syn­di­caux beau­coup plus qu’elle ne leur obéit.

Et ratant de près la vic­toire totale, uni­que­ment à cause d’ha­bi­le­tés gros­sières ou sub­tiles de ses diri­geants. N’est-ce pas un petit Bori­nage français ?

Un Marin

(La Révo­lu­tion Pro­lé­ta­rienne)

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