La Presse Anarchiste

Correspondance

On vient de pendre, aux États-Unis, un des membres les plus actifs des Mol­ly Maguires, — un Irlan­dais, Kahoe. Cette vaste orga­ni­sa­tion secrète, impor­tée d’Ir­lande, était par­ve­nue en deux ans à ter­ro­ri­ser les patrons de tous les dis­tricts miniers de Penn­syl­va­nie ; elle fai­sait une guerre achar­née aux capi­ta­listes et à leurs adeptes. Elle orga­ni­sait d’im­menses grèves et, si un patron man­quait à ses enga­ge­ments, elle lui fai­sait sau­ter la mai­son ou le crâne ; elle punis­sait de même tout traître à la cause ; elle sou­te­nait une forte agi­ta­tion par­mi les mineurs, et avait acquis ses sym­pa­thies dans les masses.

Huit mineurs, pris au hasard par­mi les plus actifs, furent accu­sés d’a­voir com­mis des meurtres, condam­nés, comme de rai­son, et exé­cu­tés dans le cou­rant de l’an­née 1877, après la grande grève. Seul, Kahoe, condam­né aus­si depuis dix-huit mois, mais sou­te­nu par ses nom­breux amis du dehors, avait réus­si à retar­der son exé­cu­tion par des recours et des appels. Il fut pen­du le 5 janvier.

Ces exé­cu­tions ont-elles cou­pé court à l’exis­tence des Mol­ly Maguires ? — Pour un moment, peut-être. Mais les choses res­tant comme elles étaient aupa­ra­vant, les meurtres de pro­prié­taires conti­nuent ; récem­ment encore, ils ont fait leur réap­pa­ri­tion en Angleterre.

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