La Presse Anarchiste

Bibliographie

Sao Van Di [[Un vol­ume, 5 fr., chez Flam­mar­i­on, 26, rue Racine.]], par J. Ajal­bert, est une réédi­tion d’un roman dont la pre­mière édi­tion parut en 1905. Il en est déjà à son cinquième mille.

Sao Van Di, en langue du Laos veut, parait-il, dire Mlle Bon­heur du jour, ou quelque chose d’approchant. C’est très poé­tique, et on peut en dire autant du livre d’Ajalbert.

C’est une étude des mœurs amoureuses de la jeunesse lao­ti­enne. Ajal­bert a su ren­dre le charme et la poésie que, je ne sais pourquoi, on s’imagine entour­er les peu­ples de ces pays du soleil restés si prim­i­tifs dans leur vieille civilisation.

Peu­ples sans soucis, ayant la vie facile, sans trop à se plain­dre, sem­ble-t-il, de l’autorité, ni de l’exploitation, ils sont évidem­ment for­cés de tra­vailler pour vivre. Un peu. Pas beaucoup.

On ne voit pas trop ce qu’ils gag­neront à notre civil­i­sa­tion qui vient met­tre le pied chez eux ; mais on voit bien ce qu’ils y perdront.
 
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La Mai­son Ler­oux vient de com­mencer la pub­li­ca­tion d’une série de vol­umes sur l’habitation, inti­t­ulée Urban­isme.

Un des vol­umes de cette série : L’Édifice et le Milieu [[Un vol­ume, 5 fr., Ler­oux, 26, rue Bona­parte.]], est de notre ami A. Derveaux qui y étudie l’habitation au point de vue du paysage, du cli­mat, soleil, lumière, vents rég­nants, pluies, neiges, etc.

D’où il ressort, — ce qu’indique, du reste, le sim­ple bons sens — au con­traire de ce qui se fait habituelle­ment, surtout dans les grandes aggloméra­tions, que la meilleure façon de tir­er par­ti d’un ter­rain, ne con­siste pas, sim­ple­ment et unique­ment, d’y installer une bâtisse capa­ble d’emprisonner le plus grand nom­bre pos­si­ble d’êtres vivants, quitte à ce qu’ils y crèvent par suite de manque d’air et d’espace.

Cela indique que, pour être hab­it­able, et pas seule­ment pour rap­porter le plus de loy­ers, une mai­son, avant d’être mise en chantier, doit avoir été étudiée au point de vue esthétique.

Et que le con­fort, l’hygiène de ceux qui l’habiteront doit lim­iter le nom­bre des occu­pants : point de vue pra­tique. C’est ce que Der­vaux fait claire­ment ressor­tir dans son étude.
 
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La « Ligue des Droits de l’Homme » pour­suit sa cam­pagne qui a pour but de démon­tr­er que l’affaire Cail­laux — comme l’affaire Drey­fus — n’est que le résul­tat d’un tas de ran­cunes qui cherchent à s’assouvir sous pré­texte de patri­o­tisme, et que les accu­sa­tions dont on essaie d’étouffer la vic­time, ne sont qu’un ramas­sis de calom­nies, inven­tées de toutes pièces lorsqu’on ne trou­vait pas de faits véri­ta­bles à dénaturer.

Sept brochures ont été pub­liées où sont dis­cutées et mis­es à néant les charges con­tre Cail­laux [[En voici les titres titre générique : Études doc­u­men­taires sur l’affaire Cail­laux : 1. La Cam­pagne de Pré­pa­ra­tion. — 2. L’Affaire Lip­sch­er. — 3. Les Affaires d’Italie. — 4. Les Affaires de Trahi­son. — 5. Illé­gal­ités et Machi­na­tions. — 6. 1911. — 7. L’Affaire Minot­to.]].

Que, après le reten­tisse­ment de l’affaire Drey­fus, on ose recom­mencer les mêmes procédés con­tre un enne­mi poli­tique, c’est déjà gen­til, et nous démon­tre la pour­ri­t­ure que cache la façade, que l’on veut nous faire croire solen­nelle et imposante des insti­tu­tions poli­tiques et judi­ci­aires, sur lequel repose toute la struc­ture sociale.

Mais ce n’est pas tout. Ces brochures con­ti­en­nent des révéla­tions sur les agisse­ments des diplo­mates qui, en ce moment plus que jamais, tien­nent entre leurs mains le sort de notre pays. Le nôtre, par conséquent.

Cail­laux serait accusé de trahi­son tout sim­ple­ment parce que les hommes du Quai d’Orsay, appuyés à l’époque par l’incapacité de leur min­istre de Selves — lors de la prési­dence de Cail­laux au Min­istère — ne peu­vent lui par­don­ner, à ce dernier, de les avoir empêchés de faire éclater la guerre à un moment où nous y étions le moins pré­parés ; c’et que, pour des raisons par­ti­c­ulières, ils s’efforçaient de précipiter.

Ce sont ces raisons par­ti­c­ulières qu’il serait intéres­sant de dévoil­er. Est-ce que, à côté de la cam­pagne pour l’innocence de Cail­laux, la Ligue ne pour­rait pas dévoil­er les motifs et les noms des gens qui, pour la réus­site de leurs pro­jets, n’auraient pas hésité à pren­dre la « respon­s­abil­ité » ! d’un cat­a­clysme qui devait entraîn­er la mort et la muti­la­tion de je ne sais com­bi­en de mil­lions d’êtres humains, et l’appauvrissement pour un demi-siè­cle, au moins, des peu­ples européens ? Ne sont-ce pas ceux-là qui devaient être mis en accusation ?
 
[/J. Grave./]
 
À LIRE : Un Précurseur des Bolcheviks, par J.-W. Bien­stock, Mer­cure de France, du, 1er jan­vi­er 1920.


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