La Presse Anarchiste

Jacques Guérin

Jacques Gué­rin s’alita le lun­di soir, 12 jan­vier, en ren­trant de son tra­vail. Dans la nuit du lun­di sui­vant, il n’existait plus.

La dis­pa­ri­tion sou­daine, à 36 ans, de ce gar­çon plein de vie et d’espoir, est un évé­ne­ment navrant. Je l’ai vu quelques heures après sa mort. J’étais bou­le­ver­sé de pen­ser que ce cœur loyal avait ces­sé de battre, que cette volon­té hon­nête et forte n’habitait plus le pai­sible logis où san­glo­tait, trop jeune pour une telle dou­leur, celle qui fut sa com­pagne sou­riante et douce.

C’est une perte très sérieuse pour Les Temps Nou­veaux. Sans l’énergie de Gué­rin, aidé de sa femme, ils n’eussent peut-être point repa­ru. C’est lui qui publia les petits Bul­le­tins, grâce aux­quels le contact entre nos cama­rades ne fut pas tout à fait per­du. Il n’est pas pos­sible d’évaluer la somme de dévoue­ment dépen­sée pour ce simple résultat.

Le groupe des convain­cus qui n’ont pas déses­pé­ré aux pires heures de la tour­mente gar­de­ront en eux, comme un exemple, le sou­ve­nir de Jacques Gué­rin, modeste, dés­in­té­res­sé, cou­ra­geux et bon.
 
[/​Auguste Ber­trand./​]

La Presse Anarchiste