La Presse Anarchiste

Le Conte d’Hiver

Le Vieux-Colom­bier a don­né le 10 févri­er son pre­mier spec­ta­cle de la sai­son 1920 : Le Con­te d’Hiver, de Shake­speare, traduit par Suzanne Bing et Jacques Copeau.

L’émotion d’un tel spec­ta­cle ne se racon­te pas. C’est une très haute affir­ma­tion de l’art scénique le plus pur, le plus artis­te­ment dis­ci­pliné. Dans l’austérité de la salle exiguë, le génie de Shake­speare a plané sur les fronts.

L’auteur et les inter­prètes peu­vent se féliciter mutuelle­ment du résul­tat de leurs efforts, et c’est les en remerci­er bien faible­ment que se con­tenter de les applaudir. L’entreprise mod­este qui réalise par ces sim­ples moyens une aus­si noble ambi­tion doit éveiller l’enthousiasme et sus­citer le con­cours act­if de tous ceux que les choses de l’esprit ne lais­sent pas indifférents.

Il faudrait que l’élite ouvrière par­ticipât à ce mou­ve­ment et qu’on vît fig­ur­er des syn­di­cats par­mi les noms des « Amis du Vieux-Colom­bier ». Il leur en coûterait 20 francs par an pour attester la sol­i­dar­ité étroite des tra­vailleurs manuels et de ces ouvri­ers de l’Art dont le labeur patient et dés­in­téressé fonde le Théâtre de demain.

Nous repar­lerons de tout ceci.
 
[/Auguste Bertrand./]


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