On ne peut exprimer avec des mots le dégoût que j’éprouve à la vue de l’acheteur devant mon comptoir. Voyez-le — choisissant ses œufs, épluchant les carottes, laissant le rebut au suivant — et vous verrez apparaître cupidité, bassesse, égoïsme, et disons le mot malhonnêteté. Combien de fois me suis-je laissé, (moi vendeur) empiler pour mieux apprécier le tableau. Et il me prend alors des envies de cracher à la face de ces gens honnêtes jusqu’au bout des ongles.
[/Léon Hubert/]