La Presse Anarchiste

Plus d’avortement

D’après les sta­tis­tiques offi­cielles il y aurait une diminu­tion de nais­sances dans cer­taines con­trées de la France. Mal­heureuse­ment le Mor­bi­han n’est pas com­pris dans ces con­trées. En effet, la Bre­tagne est une con­trée très pro­lifique. On voit encore des familles com­posées de cinq et même sept enfants.

Pour­tant depuis quelques années, la pro­pa­gande néo-malthusi­enne se fait con­naître. Elle pénètre de préférence dans les familles priv­ilégiées n’ayant pas déjà beau­coup d’en­fants plutôt que dans les familles où la progéni­ture est nom­breuse. La rai­son en est que ceux qui ont un nom­bre restreint d’en­fants pour­ront mieux s’oc­cu­per de la ques­tion d’hy­giène et se munir des acces­soires pour éviter la grossesse, que les par­ents qui sont sur­chargés d’en­fants. Ceux-ci ayant déjà beau­coup de soucis à savoir com­ment ils fer­ont pour trou­ver la pâtée pour leur nichée, lais­sent la ques­tion d’hy­giène au dernier plan.

La ques­tion religieuse étant trop pro­fondé­ment ancrée dans leur cerveau, ils con­sid­èrent immoral de net­toy­er leurs organes, géni­taux absol­u­ment comme on lave sa fig­ure. Pensez donc, pour qui nous pren­nent-ils ces gens ? Venir nous causer de ces choses ! c’est bon pour les catins qui n’ont autre chose à faire du matin au soir.

Pour­tant, il serait grand temps que cette classe mis­érable. ouvre les yeux, qu’elle com­prenne qu’elle ne doit met­tre au monde plus d’en­fants qu’elle ne peut élever. Met­tre au monde plus d’en­fants que l’on ne peut élever, c’est créer de la mort. Celui qui crée de la mort est un crim­inel au même titre que celui qui étran­gle quelqu’un par plaisir.

Les mater­nités suc­ces­sives détru­isent la san­té de la mère, lui enlèvent ses couleurs fraîch­es, la ren­dent lourde et vieil­lotte avant l’âge. Plus de plaisir pour elle, plus de dis­trac­tions ; esclave de sa mar­maille voilà son lot.

Quelques-unes dans le nom­bre ont une lueur de révolte : fatiguées de met­tre bas, elles veu­lent se faire avorter. Elles se met­tent en rela­tion avec des faiseuses d’anges n’ayant aucune con­nais­sance anatomique, pas plus qu’un out­il­lage per­fec­tion­né. Trop sou­vent dans leur tra­vail inex­péri­men­té ces dernières se ser­vent d’épin­gles à cheveux ou de tringles à rideaux. Et les mal­heureuses patientes si elles ne meurent pas restent estropiées toute leur vie durant.

Ces acci­dents seraient évités, si chaque com­pagnon avec l’ar­gent qu’il dépense au bistro voulait se pro­cur­er de la lec­ture saine et faire réfléchir sa com­pagne non par la vio­lence comme on en voit mal­heureuse­ment trop sou­vent, mais par la per­sua­sion et par la douceur. L’homme a une grande part de respon­s­abil­ité dans son milieu famil­ial. Bien sou­vent il ne dépendrait que de lui que sa mis­ère soit dimin­uée. Mais il est égoïste, d’un égoïsme bas et bes­tial : peu lui impor­tent les charges que sa com­pagne sup­port­era — n’est-elle pas faite pour cela ? —, et à mesure que sa famille aug­mente, il s’é­cartera d’elle, il recherchera de nou­veaux plaisirs ailleurs — trop sou­vent dans l’al­cool où sa men­tal­ité s’a­vilit de plus en plus.

Ceux qui veu­lent lut­ter, qui veu­lent con­serv­er leur indi­vid­u­al­ité, chercheront à dimin­uer les nais­sances par l’usage des préser­vat­ifs. Par ce moyen ils élèveront la men­tal­ité de leurs com­pagnes, et l’a­vorte­ment aura vécu, à moins de cas par­ti­c­uliers où il sera pra­tiqué par des spé­cial­istes autorisés.

[/F. Neirol/]


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