La Presse Anarchiste

Chez les Faïenciers de Limoges

La grève des faïen­ciers de Limoges a pris fin. Pen­dant de longues semaines, nos cama­rades ont dû mener une dure bataille. Ils ont obte­nu satisfaction.

Cette vic­toire est d’im­por­tance. En effet, le patro­nat, s’é­tait juré de ne point capi­tu­ler. Menant a la fois une double offen­sive, contre les salaires et contre des 8 heures, il espé­rait impo­ser ses condi­tions aux ouvriers. Il s’est trompé,dans ses cal­culs. Les cama­rades limou­sins, se sou­ve­nant des batailles pas­sées, ont su orga­ni­ser leur action et vaincre.

Sans bruit, sans bluff, en hommes sûrs d’eux-mêmes et qui en ont vu d’autres, ils ont mené une lutte âpre, dif­fi­cile, ardue, contre un patro­nat for­te­ment organisé.

Évin­çant la poli­tique et les poli­ti­ciens, ils ont su main­te­nir leur conflit sur son véri­table ter­rain, en employant seule­ment la tac­tique et les formes d’ac­tion du syn­di­ca­lisme. Tout le secret de leur vic­toire est là. C’est aus­si, s’il en était besoin, une preuve de plus que les ouvriers n’ont que faire des « avant gardes » étran­gères au syn­di­cat pour faire leurs affaires et résoudre tous les pro­blèmes qui les intéressent.

Les poli­ti­ciens ont bien essayé, timi­de­ment ou obli­que­ment, de s’in­gé­rer dans le conflit. Ils n’ont jamais pu prendre pied et, fina­le­ment, ils ont dû se tenir cois.

C’est une leçon que les ouvriers devront médi­ter. Le suc­cès de nos cama­rades de Limoges est une vic­toire syn­di­ca­liste, rien que syndicaliste.

C’est aus­si la preuve que le syn­di­ca­lisme n’est pas aus­si bas que se plaisent à le repré­sen­ter ses détracteurs.

Il connai­tra bien­tôt d’autres suc­cès si les ouvriers de ce pays le veulent, s’ils com­prennent la néces­si­té de s’u­nir aus­si étroi­te­ment sur le ter­rain natio­nal et inter­na­tio­nal que sur le plan cor­po­ra­tif et local.

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