La Presse Anarchiste

Statuts de l’Association Internationale des Travailleurs

1. Introduction.

La lutte sécu­laire entre exploi­tés et exploi­teurs a pris une ampli­tude mena­çante. Le Capi­tal tout-puis­sant, chan­ce­lant pour un moment après la guerre mon­diale et dévas­ta­trice, sur­tout après la grande révo­lu­tion russe et les révo­lu­tions — bien que moins impo­santes — de la Hon­grie et de l’Al­le­magne, relève sa tête hideuse. Mal­gré les luttes intes­tines qui déchirent la bour­geoi­sie et le capi­ta­lisme cos­mo­po­lite, ces der­niers sont en bonne route pour s’en­tendre afin de se jeter avec plus d’u­nis­son et plus de force sur la classe ouvrière et l’at­ta­cher au cha­riot triom­phant du Capital.

Le Capi­ta­lisme s’or­ga­nise, et de la défen­sive dans laquelle il s’est trou­vé, il repasse à l’of­fen­sive sur tous les fronts contre la classe ouvrière épui­sée par les guerres san­glantes et les révo­lu­tions man­quées. Cette offen­sive a son ori­gine pro­fonde dans deux causes bien déter­mi­nées : D’a­bord la confu­sion d’i­dée et des prin­cipes qui existe dans les rangs du mou­ve­ment ouvrier, le manque de clar­té et de cohé­sion sur les buts actuels et futurs de la classe ouvrière ; la divi­sion en camps innom­brables, sou­vent enne­mis, — en un mot la fai­blesse et la désor­ga­ni­sa­tion du mou­ve­ment ouvrier. Ensuite et sur­tout la déroute sub­sé­quente de la Révo­lu­tion Russe qui, au moment de son éclo­sion, en rai­son même des grands prin­cipes énon­cés par elle en novembre 1917, avait sou­le­vé les plus grands espoirs chez tous les pro­lé­taires du monde, et qui est retom­bée au rang d’une révo­lu­tion poli­tique ayant ser­vi à main­te­nir la conquête du pou­voir éta­tiste aux mains du par­ti com­mu­niste dont le seul but est de mono­po­li­ser dans ses mains toute la vie éco­no­mique, poli­tique et sociale du pays. Cette dévia­tion d’une révo­lu­tion sociale en une révo­lu­tion poli­tique a eu pour résul­tat une hyper­tro­phie du socia­lisme éta­tiste dont la consé­quence a été le déve­lop­pe­ment d’un sys­tème capi­ta­liste aus­si exploi­teur et aus­si domi­na­teur que tout autre sys­tème d’o­ri­gine bour­geoise. La néces­si­té de réta­blir le capi­ta­lisme en Rus­sie a été l’en­jeu du capi­ta­lisme mon­dial. Le socia­lisme éta­tiste, dénom­mé « com­mu­nisme », a sau­vé le capi­ta­lisme bour­geois en fai­sant appel à son aide pour… sau­ver la révolution !

C’est ain­si que grâce à ces deux élé­ments, désor­ga­ni­sa­teurs — la confu­sion dans les rangs du pro­lé­ta­riat et le bol­che­visme capi­ta­liste — le gros capi­tal indus­triel et fon­cier sent ses forces s’ac­croître et ses chances de renais­sance augmenter.

Contre cette attaque ser­rée et inter­na­tio­nale des exploi­teurs de tout aloi, il ne reste qu’un seul moyen : c’est l’or­ga­ni­sa­tion immé­diate de l’ar­mée pro­lé­ta­rienne dans un orga­nisme de lutte embras­sant tous les ouvriers révo­lu­tion­naires de tous les pays en un seul bloc gra­ni­tique contre lequel vien­draient se bri­ser toutes les entre­prises capi­ta­listes, et qui fini­rait par les écra­ser sous son poids immense.

Plu­sieurs ten­ta­tives ont déjà été faites dans ce sens. Deux de ces ten­ta­tives espèrent encore y réus­sir : ce sont les deux Inter­na­tio­nales dites d’Am­ster­dam et de Mos­cou ; mais les deux portent en elles le germe empoi­son­nant et auto­des­truc­teur. L’In­ter­na­tio­nale d’Am­ster­dam, per­due dans le réfor­misme, consi­dère que la seule solu­tion du pro­blème social réside dans la col­la­bo­ra­tion de classes, dans la coha­bi­ta­tion du Tra­vail et du Capi­tal et dans la révo­lu­tion paci­fique patiem­ment atten­due et réa­li­sée, sans vio­lence ni lutte, avec le consen­te­ment et l’ap­pro­ba­tion de la bour­geoi­sie. L’In­ter­na­tio­nale de Mos­cou, de son côté, consi­dère que le Par­ti Com­mu­niste est l’ar­bitre suprême de toute révo­lu­tion, et que ce n’est que sous la férule de ce par­ti que les révo­lu­tions à venir devront être déclen­chées et consom­mées. Il est à regret­ter que dans les rangs du pro­lé­ta­riat révo­lu­tion­naire, conscient et orga­ni­sé, il existe encore des ten­dances sup­por­tant ce qui, en théo­rie comme en pra­tique, ne pou­vait plus tenir debout : l’or­ga­ni­sa­tion de l’É­tat, c’est-à-dire l’or­ga­ni­sa­tion de l’es­cla­vage, du sala­riat, de la police, de l’ar­mée, du joug poli­tique, — en un mot de la soi-disante dic­ta­ture du pro­lé­ta­riat qui ne peut être autre chose qu’un frein à la force expro­pria­trice directe et qu’une sup­pres­sion de la sou­ve­rai­ne­té réelle de la classe ouvrière et qui devient, par là, la dic­ta­ture de fer d’une clique poli­tique sur le pro­lé­ta­riat. C’est l’hé­gé­mo­nie du com­mu­nisme auto­ri­taire, c’est-à-dire la pire forme de l’au­to­ri­ta­risme, du césa­risme en poli­tique, de la com­plète des­truc­tion de l’individu.

Contre l’of­fen­sive du Capi­tal d’un côté, contre les poli­ti­ciens de toute enver­gure de l’autre, les ouvriers révo­lu­tion­naires du monde doivent donc dres­ser une vraie asso­cia­tion inter­na­tio­nale des tra­vailleurs dont chaque membre sau­ra que l’é­man­ci­pa­tion finale des tra­vailleurs ne sera pos­sible que lorsque les tra­vailleurs eux-mêmes, en tant que tra­vailleurs, dans leurs orga­ni­sa­tions éco­no­miques, seront pré­pa­rés non seule­ment à prendre pos­ses­sion de la terre et des usines, mais aus­si à les gérer en com­mun et faire de telle sorte qu’ils soient en état de conti­nuer la production.

Avec cette pers­pec­tive devant lui, le Congrès Inter­na­tio­nal des Syn­di­ca­listes Révo­lu­tion­naires, réuni à Ber­lin en décembre 1922, déclare sienne la décla­ra­tion de prin­cipes sui­vante, éla­bo­rée par la Confé­rence préa­lable des syn­di­ca­listes révo­lu­tion­naires (juin 1922) :

2. Principes du Syndicalisme Révolutionnaire.

1. Le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire, se basant sur la lutte de classes tend à l’u­nion de tous les tra­vailleurs manuels et intel­lec­tuels dans des orga­ni­sa­tions éco­no­miques de com­bat lut­tant pour leur affran­chis­se­ment du joug du sala­riat et de l’op­pres­sion de l’É­tat. Son but consiste en la réor­ga­ni­sa­tion de la vie sociale sur la base du com­mu­nisme libre, au moyen de l’ac­tion révo­lu­tion­naire de la classe ouvrière elle-même. Il consi­dère que seules les orga­ni­sa­tions éco­no­miques du pro­lé­ta­riat sont capables de réa­li­ser ce but, et s’a­dresse, par consé­quent, aux ouvriers en leur qua­li­té de pro­duc­teurs et de créa­teurs des richesses sociales, en oppo­si­tion aux par­tis poli­tiques ouvriers modernes qui ne peuvent jamais être consi­dé­rés du point de vue de la réor­ga­ni­sa­tion économique.

2. Le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire est enne­mi convain­cu de tout mono­pole éco­no­mique et social, et tend vers leur abo­li­tion au moyen de com­munes éco­no­miques et d’or­ganes admi­nis­tra­tifs des ouvriers des champs et des usines sur la base d’un sys­tème libre de Conseils affran­chis de toute subor­di­na­tion à tout pou­voir ou par­ti poli­tique. Il érige contre la poli­tique de l’É­tat et des par­tis l’or­ga­ni­sa­tion éco­no­mique du tra­vail ; contre le gou­ver­ne­ment des hommes, la ges­tion des choses. Il n’a pas, par consé­quent, pour but la conquête des pou­voirs poli­tiques, mais l’a­bo­li­tion de toute fonc­tion éta­tiste dans la vie sociale. Il consi­dère qu’a­vec le mono­pole de la pro­prié­té doit aus­si dis­pa­raître le mono­pole de la domi­na­tion, et que toute forme d’É­tat, la forme de la « dic­ta­ture du Pro­lé­ta­riat » y com­prise, ne peut jamais être un ins­tru­ment d’af­fran­chis­se­ment, mis sera tou­jours créa­teur de nou­veaux mono­poles et de nou­veaux privilèges.

3. La double tâche du syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire est la sui­vante : d’un côté il pour­suit la lutte révo­lu­tion­naire quo­ti­dienne pour l’a­mé­lio­ra­tion éco­no­mique, sociale et intel­lec­tuelle de la classe ouvrière dans les cadres de la socié­té actuelle. De l’autre côté, son but final est d’é­le­ver les masses à la ges­tion indé­pen­dante de la pro­duc­tion et de la dis­tri­bu­tion, ain­si que la prise en pos­ses­sion de toutes les rami­fi­ca­tions de la vie sociale. Il est convain­cu que l’or­ga­ni­sa­tion d’un sys­tème éco­no­mique repo­sant de la base au faite sur le pro­duc­teur ne peut jamais être réglée par des décrets gou­ver­ne­men­taux, mais seule­ment par l’ac­tion com­mune de tous les tra­vailleurs manuels et intel­lec­tuels dans chaque branche d’in­dus­trie, par la ges­tion des fabriques par les pro­duc­teurs eux-mêmes sous une forme telle que chaque grou­pe­ment, usine ou branche d’in­dus­trie soit un membre auto­nome de l’or­ga­nisme éco­no­mique géné­ral et déve­loppe sys­té­ma­ti­que­ment sur un plan déter­mi­né et sur la base d’ac­cords mutuels, la pro­duc­tion et la dis­tri­bu­tion dans l’in­té­rêt de toute la communauté.

4. Le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire est oppo­sé à toute ten­dance et orga­ni­sa­tion cen­tra­listes qui ne sont qu’empruntées à l’É­tat et à l’É­glise et qui étouffent métho­di­que­ment tout esprit d’i­ni­tia­tive et tonte pen­sée indé­pen­dante. Le cen­tra­lisme est l’or­ga­ni­sa­tion arti­fi­cielle de haut en bas qui remet en bloc, aux mains d’une poi­gnée, la régle­men­ta­tion des affaires de toute la com­mu­nau­té. L’in­di­vi­du ne devient alors qu’un auto­mate diri­gé et mis en mou­ve­ment d’en haut. Les inté­rêts de la com­mu­nau­té font place aux pri­vi­lèges de quelques-uns ; la diver­si­té est rem­pla­cée par l’u­ni­for­mi­té ; la res­pon­sa­bi­li­té per­son­nelle fait place à la dis­ci­pline inani­mée ; le dres­sage rem­place l’é­du­ca­tion. C’est pour cette rai­son que le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire se place sur le point de vue de l’or­ga­ni­sa­tion fédé­ra­liste, c’est-à-dire de l’or­ga­ni­sa­tion de bas en haut, de l’u­nion libre de toutes les fores sur la base des idées et inté­rêts communs. 

5. Le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire rejette toute acti­vi­té par­le­men­taire et toute col­la­bo­ra­tion avec les orga­nismes légis­la­tifs. Le suf­frage le plus libre ne peut faire dis­pa­raître les contra­dic­tions fla­grantes exis­tant au sein de la socié­té actuelle ; le sys­tème par­le­men­taire n’a qu’un seul but, celui de prê­ter un simu­lacre de droit légal au règne du men­songe et de l’in­jus­tice sociale et ame­ner les esclaves à appo­ser le sceau de la Loi à leur propre esclavage.

6. Le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire rejette toutes les fron­tières poli­tiques et natio­nales arbi­trai­re­ment fixées et ne voit dans le natio­na­lisme que la reli­gion de l’É­tat moderne, der­rière laquelle se cachent les inté­rêts maté­riels des classes pos­sé­dantes. Il ne recon­nait que des dif­fé­rences d’ordre éco­no­mique, régio­nal ou natio­nal et exige pour tout grou­pe­ment le droit de sa propre déter­mi­na­tion en accord soli­daire avec toutes les autres asso­cia­tions du même ordre.

7. C’est pour les mêmes rai­sons que le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire com­bat le mili­ta­risme sous toutes ses formes et consi­dère la pro­pa­gande anti­mi­li­ta­riste comme une de ses tâches les plus impor­tantes dans la lutte contre le sys­tème actuel. En pre­mière ligne, il faut consi­dé­rer le refus indi­vi­duel et, sur­tout, le boy­cot­tage orga­ni­sé contre la fabri­ca­tion du maté­riel de guerre. 

8. Le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire se place sur le ter­rain de l’ac­tion directe et sou­tient toutes les luttes qui ne sont pas en contra­dic­tion avec ses buts — l’a­bo­li­tion du mono­pole éco­no­mique et de la domi­na­tion de l’É­tat. Les moyens de lutte sont : la grève, le boy­cot­tage, le sabo­tage, etc. L’ac­tion directe trouve son expres­sion la plus pro­fonde dans la grève géné­rale qui, en même temps, doit être, du point de vue du syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire, le pré­lude de la révo­lu­tion sociale.

9. Enne­mis de toute vio­lence orga­ni­sée entre les mains d’un gou­ver­ne­ment quel­conque, les syn­di­ca­listes n’ou­blient pas que les luttes déci­sives entre le capi­ta­lisme d’au­jourd’­hui et le com­mu­nisme libre de demain ne se pas­se­ront pas sans col­li­sions sérieuses.

Ils recon­naissent, par consé­quent, la vio­lence comme moyen de défense contre les méthodes de vio­lence des classes régnantes dans la lutte pour l’ex­pro­pria­tion des moyens de pro­duc­tion et de la terre par peuple révo­lu­tion­naire. Tout comme cette expro­pria­tion ne peut être com­men­cée et menée à bonne fin que par les orga­ni­sa­tions éco­no­miques révo­lu­tion­naires des tra­vailleurs, la défense de la révo­lu­tion doit aus­si se trou­ver dans les mains de ces orga­nismes éco­no­miques et non dans celles d’une orga­ni­sa­tion mili­taire ou autre œuvrant en dehors de ces organes économiques.

10. Ce n’est que dans les orga­ni­sa­tions éco­no­miques révo­lu­tion­naires de la classe ouvrière que se trouve la force capable de réa­li­ser son affran­chis­se­ment et l’éner­gie créa­trice néces­saire pour la réor­ga­ni­sa­tion de la socié­té sur la base du com­mu­nisme libre.

3. Nom de l’organisation internationale.

Le lien inter­na­tio­nal de lutte et de soli­da­ri­té qui unit les orga­ni­sa­tions syn­di­ca­listes révo­lu­tion­naires du monde entier porte le nom de : Asso­cia­tion Inter­na­tio­nale des Tra­vailleurs (A.I.T.).

4. Buts et attributs de l’A.I.T.

L’A.I.T. a pour but :

a) de créer des orga­ni­sa­tions syn­di­cales à base natio­nale un indus­trielle et de ren­for­cer celles qui existent déjà et qui sont déci­dées de lut­ter pour la des­truc­tion du Capi­ta­lisme et de l’État ;

b) d’in­ten­si­fier la lutte de classes dans le sens indi­qué plus haut ;

c) d’empêcher l’in­fil­tra­tion des par­tis poli­tiques quels qu’ils soient dans les orga­nismes éco­no­miques, et de lut­ter avec fer­me­té contre toute ten­ta­tive d’ac­ca­pa­re­ment des syn­di­cats par les partis ;

d) d’é­ta­blir, quand l’oc­ca­sion le demande, des ententes tem­po­raires et éven­tuelles avec d’autres orga­ni­sa­tions pro­lé­ta­riennes syn­di­cales et révo­lu­tion­naires, en vue de déter­mi­ner et d’en­tre­prendre des actions inter­na­tio­nales com­munes dans l’in­té­rêt de la classe ouvrière ;

e) de lut­ter et de dévoi­ler l’ar­bi­traire de tous les gou­ver­ne­ments à l’é­gard des révo­lu­tion­naires dévoués à la cause de la révo­lu­tion sociale ;

f) d’é­tu­dier les pro­blèmes qui concernent la classe ouvrière mon­diale afin de ren­for­cer et de déve­lop­per les mou­ve­ments natio­naux ou de groupes de pays pour la défense de leurs droits et de nou­velles conquêtes ouvrières ;

g) d’en­tre­prendre toute œuvre d’en­tr’aide en cas de grandes luttes éco­no­miques on de luttes aiguës contre les enne­mis ouverts ou cachés de la classe ouvrière ;

h) d’as­sis­ter, maté­riel­le­ment et mora­le­ment, les mou­ve­ments de et classe de chaque pays où la direc­tion de ces mou­ve­ments est dans les mains des organes éco­no­miques natio­naux du prolétariat.

L’In­ter­na­tio­nale n’in­ter­vient dans les ques­tions syn­di­cales de chaque pays que lorsque l’or­ga­ni­sa­tion adhé­rente de ce pays le demande ou lorsque cette der­nière se sous­trait aux direc­tives géné­rales de l’Internationale.

5. Conditions d’affiliation.

Peuvent adhé­rer à l’A.I.T. :

a) les Cen­trales Syn­di­ca­listes Révo­lu­tion­naires n’adhé­rant à aucune Internationale.

L’adhé­sion d’une seconde Cen­trale Syn­di­ca­liste dans un même pays ne peut être confir­mée que par un Congrès Inter­na­tio­nal, après rap­port d’une Com­mis­sion nom­mée par l’or­gane admi­nis­tra­tif de l’A.I.T. et com­po­sée de deux membres de chaque orga­ni­sa­tion inté­res­sée, c’est-à-dire de la Cen­trale adhé­rente, de la Cen­trale dési­rant adhé­rer et de l’or­gane admi­nis­tra­tif de l’A.I.T. ;

b) les mino­ri­tés syn­di­ca­listes révo­lu­tion­naires orga­ni­sées au sein des Cen­trales adhé­rentes aux autres Inter­na­tio­nales Syn­di­cales, chaque fois avec le consen­te­ment de la Cen­trale Syn­di­ca­liste adhé­rant à l’A.I.T. du pays en ques­tion, si une telle existe.

c) les orga­ni­sa­tions syn­di­cales auto­nomes de métier ou d’in­dus­trie accep­tant la décla­ra­tion de prin­cipes et les buts de l’A.I.T., avec le consen­te­ment de la Cen­trale Syn­di­ca­liste adhé­rente du pays en ques­tion, si une telle existe.

Les orga­ni­sa­tions syn­di­cales de métier ou d’in­dus­trie sor­ties ou exclues d’une Cen­trale Syn­di­ca­liste adhé­rant à l’A.I.T. ne peuvent être admises dans le sein de l’A.I.T. qu’a­près le vote una­nime d’une confé­rence préa­lable com­po­sée de deux repré­sen­tants de cha­cune des orga­ni­sa­tions inté­res­sées. c’est-à-dire de l’or­ga­ni­sa­tion scis­sion­niste ou exclue, de la Cen­trale Syn­di­ca­liste et de l’or­gane admi­nis­tra­tif de l’A.I.T. ;

d) toute orga­ni­sa­tion de pro­pa­gande syn­di­ca­liste révo­lu­tion­naire (une par pays) qui accepte la décla­ra­tion de prin­cipes et les buts de l’A.I.T., et œuvrant dans un pays où n’existe pas de Cen­trale adhé­rant à l’A.I.T.

6. Congrès internationaux.

Les Congrès Inter­na­tio­naux de l’A.I.T. doivent se tenir au moins une fois tous les deux ans.

Les déci­sions prises par les Congrès Inter­na­tio­naux sont obli­ga­toires pour toutes les orga­ni­sa­tions affi­liées, sauf dans les cas où celles-ci rejettent ces déci­sions par un vote d’un congrès natio­nal, ou si les déci­sions en ques­tion sont, à la demande d’au moins trois cen­trales adhé­rentes, trans­mises, par l’A. I.T., à la rati­fi­ca­tion d’un refe­ren­dum de tous ses membres.

À la clô­ture des réfé­ren­dums natio­naux, chaque Cen­trale adhé­rente n’a qu’une voix dans la déci­sion du réfé­ren­dum international.

La méthode de vota­tion aux Congrès Inter­na­tio­naux de l’A.I.T. est à fixer chaque fois par le Congrès lui-même.

7. Transfert international.

Chaque membre de l’A.I.T., à jour avec ses coti­sa­tions, peut, en se trou­vant à l’é­tran­ger, s’en­rô­ler dans toute Cen­trale Syn­di­ca­liste adhé­rant à l’A.I.T., sans payer aucun droit d’entrée.

8. Organes administratifs.

Pour coor­don­ner l’ac­ti­vi­té inter­na­tio­nale de l’A.I.T., pour orga­ni­ser l’in­for­ma­tion exacte sur la pro­pa­gande et la lutte dans tous les pays, pour exé­cu­ter et mener à bonne fin les déci­sions des Congrès Inter­na­tio­naux et pour diri­ger tout le tra­vail de l’A.I.T., un Bureau Admi­nis­tra­tif est élu, com­po­sé de deux membres de chaque orga­ni­sa­tion adhé­rente : un membre titu­laire et un membre adjoint.

Les membres titu­laires repré­sen­tant une Cen­trale natio­nale ont voix déli­bé­ra­tive aux réunions dut Bureau Admi­nis­tra­tif. Les membres repré­sen­tant toute autre orga­ni­sa­tion adhé­rente ont voix consultative.

Tout membre adjoint d’une Cen­trale natio­nale adhé­rente a la facul­té de faire usage du vote déli­bé­ra­tif en l’ab­sence du membre titu­laire qu’il remplace.

Pour exé­cu­ter les affaires cou­rantes et la cor­res­pon­dance de l’A.I.T. ain­si que pour la mise en exé­cu­tion des déci­sions du Bureau Admi­nis­tra­tif, un Secré­ta­riat de trois membres est élu par le Congrès International.

Les réunions du Bureau Admi­nis­tra­tif sont convo­quées par le Secré­ta­riat dans les cas où au moins trois membres du Bureau, repré­sen­tant des Cen­trales natio­nales, en exigent la convocation.

Dans les cas d’ex­trême urgence le Secré­ta­riat a le droit soit de convo­quer une ses­sion extra­or­di­naire du Bureau soit de remettre la ques­tion urgente à la déci­sion d’un réfé­ren­dum des membres titu­laires du Bureau.

Les membres du Secré­ta­riat n’ont que voix consul­ta­tive aux réunions du Bureau Administratif.

Les membres du Bureau doivent être élus par les orga­ni­sa­tions res­pec­tives à la pre­mière réunion de leur organe exé­cu­tif ou admi­nis­tra­tif à laquelle un rap­port du Congrès Inter­na­tio­nal est pré­sen­té. L’é­lec­tion doit être rati­fiée par le Congrès National. 

Les membres sor­tants du Bureau sont rééligibles. 

En cas de démis­sion d’un membre du Secré­ta­riat, le Bureau Admi­nis­tra­tif élit un remplaçant.

Le siège du Secré­ta­riat est déter­mi­né par le Congrès Internationale.

9. Finances.

Pour que l’A.I.T. puisse déve­lop­per et appro­fon­dir son acti­vi­té inter­na­tio­nale, et pla­cer sur une base solide sa pro­pa­gande par l’é­crit ; pour qu’elle puisse faire paraître régu­liè­re­ment ses publi­ca­tions pério­diques ; pour qu’elle puisse par­ti­ci­per à toutes les mani­fes­ta­tions du syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire dans les dif­fé­rents pays et soit en état de ren­for­cer et d’ap­pro­fon­dir les idées du syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire dans les pays où nos idées et notre tac­tique ne sont que fai­ble­ment repré­sen­tées ; pour que l’A.I.T. puisse, enfin, être à même de répondre dûment et direc­te­ment aux appels à la soli­da­ri­té qui pour­raient lui être adressés, 

1) Chaque membre d’une orga­ni­sa­tion adhé­rente à l’A.I.T. paye­ra à la caisse de l’A.I.T. une coti­sa­tion unique et annuelle de 10 cents amé­ri­cains ou de l’é­qui­valent dans la mon­naie du pays correspondant ;

2) Cette coti­sa­tion sera pré­le­vée par la Cen­trale natio­nale cor­res­pon­dante par l’in­ter­mé­diaire de ses sec­tions locales 

3) Un timbre spé­cial sera affixé sur la carte de membre ;

4) La Cen­trale natio­nale enver­ra chaque mois ou tout au moins chaque tri­mestre, au Secré­ta­riat de l’A.I.T. les sommes ain­si obtenues ;

5) Un tiers des sommes obte­nues par l’A.I.T. sera réser­vé au fonds inter­na­tio­nal de soli­da­ri­té, les deux autres tiers allant à la propagande ;

6) Quand une orga­ni­sa­tion adhé­rente est char­gée par l’A.I.T. d’en­tre­prendre ou de conti­nuer une pro­pa­gande en faveur de l’A.I.T., les dépendes encou­rues seront sous­traites des coti­sa­tions des membres de cette organisation ;

7) Les sommes réser­vées au fonds inter­na­tio­nal de soli­da­ri­té ne peuvent être dis­tri­buées qu’à des orga­ni­sa­tions responsables.

10. Publications.

Le Secré­ta­riat publie :

1) Un ser­vice de presse heb­do­ma­daire en langues alle­mande, espa­gnole, espé­ran­to, fran­çaise et anglaise et une édi­tion abré­gée men­suelle en langue. Russe ;

2) Une revue inter­na­tio­nale, men­suelle autant que pos­sible et en plu­sieurs langues ;

3) En col­la­bo­ra­tion avec l’U­nion Syn­di­cale Ita­lienne, une revue pério­dique de langue italienne ;

4) Des bro­chures de pro­pa­gande en plu­sieurs langues.

Il est à dési­rer que chaque organe de presse d’or­ga­ni­sa­tions adhé­rentes à l’A.I.T., ou qui lui sont sym­pa­thi­santes, réserve un espace déter­mi­né du jour­nal pour des appels pério­diques à la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale et pour la pro­pa­gande générale.

11. Commission de Contrôle.

Le Congrès Inter­na­tio­nal élit une Com­mis­sion de Contrôle et de Révi­sion dont le but est de véri­fier la façon dont les sommes, à la dis­po­si­tion du Bureau Inter­na­tio­nal, sont dépen­sées par lui, et d’en faire un rap­port détaillé au Congrès prochain.

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