Le Ministre de la Guerre, l’ancien socialiste Lefèvre, déclare à la Chambre avoir besoin de 7 à 800.000 hommes sous les drapeaux, c’est-à-dire davantage qu’avant la guerre.
Les orateurs du bloc, Briand en tête, soutiennent le Ministre et montrent l’Allemagne menaçante.
Mais à qui peut-on faire croire que la guerre puisse recommencer ? L’expérience vient de montrer qu’on fait la guerre surtout avec du matériel ; que la guerre coûte terriblement cher. La dernière guerre s’est faite à crédit. Or, les peuples d’Europe n’ont plus ni argent, ni crédit.
Au fond, le Gouvernement reste le prisonnier des militaires professionnels. Il en est de même en Allemagne, où le Gouvernement, incapable de licencier le corps pléthorique et tout puissant des officiers, se trouve entre le danger d’un coup d’État et d’une révolution.
Moralité : Les politiciens craignent encore plus les militaires que la faillite, financière.
N.B. — La première république est morte de n’avoir pas su démobiliser ses armées. Je me demande comment les bolchevistes s’y prendront pour démobiliser les leurs.
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