La Presse Anarchiste

La mentalité nouvelle

Ce qui dis­tingue le monde ou l’hu­ma­ni­té indi­vi­dua­liste an-archiste, c’est qu’il ne consacre pas l’a­vè­ne­ment d’un par­ti — éco­no­mique, poli­tique, reli­gieux ― d’une classe sociale ou intel­lec­tuelle — d’une aris­to­cra­tie, d’une élite, d’une dic­ta­ture. Ce monde, cette huma­ni­té n’existe qu’en fonc­tion d’une men­ta­li­té nou­velle, d’une concep­tion autre que celle qui domine dans la socié­té archiste, d’une façon dif­fé­rente de situer l’u­ni­té humaine dans le milieu humain.

La grande, l’i­nef­fa­çable carac­té­ris­tique de cette men­ta­li­té nou­velle, c’est la place qu’elle fait à l’u­ni­té humaine, consi­dé­rée comme base de toute acti­vi­té, de toute réa­li­sa­tion sociale ― à la per­sonne humaine envi­sa­gée dans toutes les situa­tions comme intan­gible, comme invio­lable. C’est l’im­pos­si­bi­li­té abso­lue pour le social d’op­pri­mer ou de bri­mer l’in­di­vi­duel. C’est, dans les rap­ports de toute nature qu’ils peuvent entre­te­nir les uns avec les autres, la mise sur le même pied, à un niveau sem­blable, des col­lec­ti­vi­tés et des iso­lés, des tota­li­tés et des uni­tés. Autre­ment dit l’as­su­rance qu’au­cun désa­van­tage ou infé­rio­ri­té — en matière d’ac­cords, de trac­ta­tions, d’en­tentes, de contrats ou autres ― ne pour­ra résul­ter pour la per­sonne humaine du fait de vivre, évo­luer, pro­duire ou consom­mer isolément.

Aucune huma­ni­té ne sera du goût de l’in­di­vi­dua­liste an-archiste si elle ne se fonde pas sur cette « men­ta­li­té nouvelle ».

[/​E. Armand/​]

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