La Presse Anarchiste

L’Assemblée Générale du S.U.B.

La troi­sième et der­nière A.G. du S.U.B. sur la ques­tion de l’o­rien­ta­tion syn­di­cale s’est tenue le 21 octobre. La réso­lu­tion qui y fut adop­tée et qu’on lira plus bas, indique net­te­ment que la période de l’en­goue­ment pour l’au­to­no­mie cor­po­ra­tive est bel et bien close. Dans un appel publié dans le n° de novembre du « Pro­lé­taire », les Cama­rades Fau­dry, Cour­tois et Denant, par­lant au nom du Bureau du S.U.B., déclarent cou­ra­geu­se­ment que « notre posi­tion pro­vi­soire ne peut se pro­lon­ger davan­tage, devant l’im­pos­sible uni­té, en rai­son de l’i­déo­lo­gie qui pré­side aux des­ti­nées des deux C.G.T. Nous disons que le moment est venu d’u­nir les forces syn­di­ca­listes du Bâti­ment, natio­na­le­ment et inter­na­tio­na­le­ment et de réunir, natio­na­le­ment, dans un orga­nisme syn­di­ca­liste neuf, robuste et révo­lu­tion­naire toutes les forces ouvrières éco­no­miques auto­nomes de ce pays ».

Ce sont des paroles nettes, franches et cou­ra­geuses. Espé­rons qu’elles seront enten­dues par tous les syn­di­cats auto­nomes du pays.

Résolution de l’A.G. du S.U.B.

Le S.U.B., après avoir exa­mi­né la situa­tion fédé­rale sur la crise actuelle qui peut s’ag­gra­ver dans l’a­ve­nir, fait appel à l’ex­pé­rience de tous les mili­tants pour sau­ver le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire parce que, seul, il a la res­pon­sa­bi­li­té des des­ti­nées ouvrières.

Consi­dé­rant que les deux C.G.T. ne sont plus l’ex­pres­sion du syn­di­ca­lisme, que leurs dévia­tions répé­tées ont entraî­né pré­sen­te­ment le syn­di­ca­lisme hors de son cadre et, qu’en agis­sant ain­si, elles ont renié sa doc­trine, ses buts et ses moyens d’action ;

Consi­dé­rant que tous les échecs d’u­ni­té incombent à la faute des fonc­tion­naires per­ma­nents inamo­vibles qui ont fait jouer leurs inté­rêts per­son­nels et poli­tiques, et qui ont, de ce fait, négli­gé les inté­rêts de la classe ouvrière ;

Atten­du que tous les tra­vailleurs dési­rent l’u­ni­té syn­di­ca­liste, pour défendre les droits du tra­vail mena­cés par l’u­ni­té patronale ;

Consi­dé­rant que l’au­to­no­mie pro­vi­soire, pour réa­li­ser l’u­ni­té, s’est révé­lée, à l’u­sage, net­te­ment insuf­fi­sante ; que sa pra­tique a eu pour consé­quence d’é­loi­gner les unes des autres les orga­ni­sa­tions auto­nomes et de les confi­ner dans une action cor­po­ra­tive excluant toute action sociale ; le S. U. B., qui a tou­jours été le rem­part du syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire se voit en dan­ger si ces pro­cé­dés continuent.

Ren­trer à la C.G.T., c’est condam­ner tout notre pas­sé révo­lu­tion­naire ; ren­trer à la C.G.T.U., c’est jus­ti­fier l’as­sas­si­nat du 11 jan­vier ; c’est jus­ti­fier la main­mise des poli­ti­ciens sur le mou­ve­ment ouvrier ; res­ter iso­lés, c’est perdre tous les béné­fices de l’ac­tion pas­sée, ceci par le manque de liai­son dans le pays. Adhé­rer au mou­ve­ment du regrou­pe­ment des forces auto­nomes dans le pays, c’est œuvrer révo­lu­tion­nai­re­ment sur le ter­rain de lutte de classes avec toutes les autres forces auto­no­mies pour sous­traire le syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire à la domi­na­tion des Politiques.

Le S.U.B. se dimi­nue­rait s’il ne conti­nuait pas la ligne de conduite tra­cée par son expé­rience et sa valeur com­bat­tive qui fit son renom par­mi les tra­vailleurs de ce pays.

Pour cela, il demande que l’on fasse confiance à la Fédé­ra­tion, approuve tous les tra­vaux pour la réno­va­tion du mou­ve­ment syn­di­cal natio­nal et inter­na­tio­nal par ses assises qui auront lieu à Lyon les 13 et 14 Novembre 1926 et donne man­dat aux délé­gués du S.U.B. de s’ins­pi­rer de ladite réso­lu­tion pour les votes au Congrès.

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