Marcel Millet : Pitalugue. Nouvelle édition. Aux éditions M, P. Trémois. 15 fr. ― Voici enfin une nouvelle édition de Pitalugue ! Ce nom qui sonne joyeusement réveille le souvenir truculent d’un théâtre en plein air sous un ciel provençal criblé d’étoiles — c’est aussi évoquée toute la verve des comédiens qui jouent « à la cave » — c’est enfin ressuscité Pitalugue lui-même, directeur de la troupe ambulante qui promène sur la côte d’azur sa verve endiablée et que l’auteur a su camper de magistrale façon ! Et l’on prend à la lecture de la nouvelle édition de cette œuvre déjà connue, mais enrichie d’un épilogue inédit, un plaisir renouvelé. Car M. Millet sait parler de façon inimitable de la Provence et de la magie de son ciel et de la saveur de son langage. Surtout il sait nous émouvoir et, nous retenir en évoquant avec tant de vérité et d’amour la vie de ses personnages. Tour à tour il nous offre des scènes amusantes, lyriques, sentimentales et émouvantes, qui font de ce livre une œuvre attachante par sa sincérité et parce qu’il est profondément humain.
En ces temps de marasme et d’inquiétude qu’assombrissent la menace du retour du règne de la Bête, quel contrepoison que ce roman
On sent bien que Marcel Millet a partagé cette vie errante, vécu dans l’intimité des personnages qu’il nous décrit avec tant de couleur, pris sa part des aventures, des émois, des tourments qu’il nous conte ou nous dépeint avec tant de cœur. Les romans de Millet doivent, en effet, leur valeur à ce qu’ils sont, au moins en partie, des scènes d’autobiographie.
[/Marguerite P./]