Six mois déjà que continue la lutte héroïque des mineurs anglais. Dans cette lutte, le prolétariat international se considère solidairement lié aux grévistes anglais.
Il est néanmoins illusoire de supposer que la victoire du prolétariat, sur les capitalistes sera gagnée par les sous des travailleurs. Un appui pécuniaire peut, au plus, prolonger la résistance des mineurs anglais : il ne peut leur donner la victoire.
La grève de solidarité du prolétariat international serait la seule façon d’obtenir un succès dans cette lutte gigantesque. Le boycott des marchés anglais, la grève internationale des mineurs, des transports et, si nécessaire, du reste de la classe ouvrière — voilà ce qui aurait pu obliger les propriétaires des mines d’Angleterre de se voir battus, dresser une force invincible en face du capitalisme mondial et mener vers la victoire les mineurs en grève.
Les chefs de l’Internationale d’Amsterdam le savent, mais se gardent bien de prendre l’initiative de telles actions.
La majorité de la classe ouvrière organisée de l’Europe est affiliée aux syndicats de l’Internationale d’Amsterdam et est soustraite à l’influence directe de l’Association Internationale. des Travailleurs. Toutes les conférences ouvrières internationales qui s’étaient occupées de la lutte des mineurs anglais ont rejeté toute action pratique de solidarité et se sont contentées d’avoir recours à la solidarité pécuniaire qui n’est qu’un palliatif. Même les délibérations du Comité anglo-russe n’avaient eu d’autre objet.
Cette absence d’une action réelle met sous un jour douteux l’issue victorieuse de cette lutte et place les mineurs anglais dans une situation déplorable. Plus ce duel entre le capitalisme et la classe ouvrière durera, moins de chances y aura-t-il pour un succès véritable et plus grande deviendra la misère des mineurs sévèrement éprouvés et de leurs familles.
La responsabilité d’une défaite menaçante et de la misère noire qui en découle tombe sur la tactique réformiste surannée de l’Internationale syndicale d’Amsterdam dont les sections nationales prêchent la collaboration avec le capitalisme et qui, en conséquence, évitent toute lutte décisive à mener par tous les moyens.
Tout en refusant de porter la moindre responsabilité pour cette lutte entreprise par des moyens impropres, l’association Internationale des Travailleurs ne peut fermer les yeux sur la misère qui règne parmi les mineurs anglais. Elle fait appel à ses membres, à, la classe ouvrière en général, de soulager cette misère par son appui pécuniaire, appui qui — comme nous l’avons déjà dit — est insuffisant en lui-même pour rendre la lutte victorieuse.
Que chaque organisation adhérente à l’A.I.T. distribue ses listes de souscription, afin que chaque ouvrier puisse y inscrire son obole.
Les centrales syndicalistes peuvent envoyer les sommes ainsi obtenues à l’A.I.T. qui les fera parvenir aux mineurs grévistes.
Camarades ! Même si la lutte se termine, la misère laissera encore pour longtemps des traces profondes dans les familles des mineurs en lutte et qu’il ne sera pas facile d’effacer. Apportez donc bien vite vos thunes.
[/Le Secrétariat de l’A.I.T./]